L’Indépendant #6

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Amanita Design est loin d’être un débutant en matière de développement de petits jeux de point’n click indépendants mais il aura fallu attendre l’avènement de Machinarium afin de véritablement jouir de reconnaissance. Ces aventures muettes d’un petit robot aussi mignon que l’univers est poétique qui auront bouleversé toute la largesse de la communauté vidéo-ludique, bien aidée par les paroles prophétiques de journalistes professionnels qui l’auront vraiment porté aux nues. En allant même jusqu’à dire que le genre – on ne peut plus stagnant et vieillissant selon beaucoup – finira par se voir révolutionné grâce à la scène indépendante. Et peut-être même via le petit studio tchèque d’Amanita Design. Botanicula est le jeu qui a suivi leur énorme réussite, petit frère à la position on ne peut plus ingrate tant il se voit porter beaucoup de pression et d’espoir sur ses épaules, se devant de confirmer ou non le savoir-faire de son géniteur.

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A quoi ça ressemble ?

Lorsqu’on connaît un peu les sorties précédentes du studio, Botanicula ne va pas perdre son monde tant la patte esthétique si particulière d’Amanita Design est là. Tout en dessin crayonné rempli de couleurs pastel, voilà typiquement le genre de tableaux pouvant à merveille se retrouver en illustration au sein d’un recueil d’histoires pour enfants. C’est même d’autant plus le cas dans le sens où le soft joue davantage sur les couleurs que leurs grands frères plus sombres. Ce qui est d’autant plus cohérent qu’on se retrouve dans une forêt à diriger une petite troupe composée de cinq insectes d’espèces différentes. Races imaginaires sont nos héros, les PNJ le sont tout autant sur des modèles très variés. Des habitants qu’on sera invité à tous découvrir afin d’obtenir leur carte dédiée pour remplir notre collection (seul véritable annexe du jeu). Au final, la seul chose qui détourne le jeu d’une véritable succession d’illustrations, c’est le mouvement. Caractéristique plutôt subtile, on se rend compte en regardant de plus près que l’univers bouge toujours çà et là, de même que la peuplade, même si parfois bien cachée, grouille. La bande-son va en ce sens tant l’aspect sonore – aussi bien en bruitages qu’en musique – se révèle essentielle à la représentation de ce monde et de notre parcours au sein de celui-ci. En découle de tout cela, un univers onirique, emprunt d’une véritable personnalité, qui tour-à-tour intriguera, touchera et enchantera le joueur.

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Comment ça se joue ?

De la même manière que ses aînés, on se retrouve face à une approche point’n click la plus minimaliste qui soit. D’un clic gauche de souris, on se retrouve à pouvoir tout faire : interagir avec l’environnement d’un tableau, changer d’écran via les flèches présentant les différentes directions où l’on peut aller et même utiliser un objet de l’inventaire apparaissant en haut de notre écran dès lors qu’on y balade notre souris. Rien de bien extraordinaire en somme d’autant plus que Botanicula s’avère fort simple dans sa logique et résolution d’énigmes/casse-têtes, bien plus qu’un Machinarium par exemple. De ce dernier, ce nouveau jet d’Amanita Design reprend son aspect muet, ce qui ne veut pas dire que le jeu est totalement autiste en communication. Bien au contraire d’ailleurs.

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Pourquoi on en parle ?

De par cette communication claire comme de l’eau de roche, cela révèle la plus grande force de Botanicula. Celle de proposer un univers vraiment propre bien loin de notre monde réel, ni même des clichés que l’on peut voir dans le jeu vidéo. Mais la différence ne se représente pas dans l’opacité : cette forêt est même complètement transparente. Même si aucun langage humain, ni semblant de texte n’est utilisé, on comprend via le contexte, le mouvement et les gestes des alentours ce qui nous est demandé de faire sans jamais qu’on se retrouve bloqué. En cela, Botanicula se révèle peut-être trop facile d’ailleurs. Mais qu’importe, il s’avère que c’est bien plus par son monde et son ambiance qu’on ressortira conquis du jeu, émerveillé et marqué par cette petite troupe de troubadours insectoïdes sur lesquels on se sera attachés. Et de cette clarté réside toutefois du mystère tant la découverte des différentes espèces peuplant ce monde peut se révéler surprenante, de la même manière que certaines interactions apportent un sentiment d’étrangeté fort savoureux. Au final, le soft révèle plus de potentiel artistique que ludique, une expérience, une mise sur ordinateur d’une sorte de comptine enfantine créée de toute pièce par le studio tchèque.

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Margoth

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