Final Fantasy VIII : Musiques et dérivés

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Composition : Nobuo Uematsu | Arrangements : Nobuo Uematsu et Shiro Hamaguchi

Année de sortie : 1999 (réédité en 2004)
Nombre de CD : 4
Nombre de pistes : 74

 

Me coller à cet article m’a fait rappeler à quel point Final Fantasy VIII était un épisode complexe à appréhender et apprécier. C’est bien simple, à titre personnel, il m’a fallu quelques années pour l’apprivoiser et me l’approprier. Si son prédécesseur marquait déjà un tournant dans la série, il faut reconnaître que le huitième opus poussait le bouchon du jusqu’au-boutiste encore plus loin : histoire riche et complexe, un casting aussi inégal qu’il repose sur du charisme quasi-intrinsèque, un parti-pris de se focaliser énormément sur une histoire d’amour, le tout servi par un univers et design « à l’américaine ». Même le système de jeu dévoile une ambition sans commune mesure, difficile à cerner, encore plus à maîtriser. En cela, on peut reconnaître en Final Fantasy VIII un épisode aussi singulier qu’autiste tellement il paraît au premier abord complètement hermétique – seul Final Fantasy XII peut se targuer de se placer au même niveau – sur tous les plans. Et franchement, les musiques suivent ce même chemin. Au même titre que le jeu lui-même, Nobuo Uematsu nous livre là le visage le plus moderne et ambitieux de ses travaux. Tellement inhabituel qu’on a bien du mal à se mettre dedans : c’est même limite quais-impossible si l’on n’a pas réussi à apprivoiser le jeu tant cette OST arrive à correspondre à l’ambiance qui était recherchée. Notez avant d’aller plus loin que les vidéos d’illustration sur cette page sont des cinématiques tirées du jeu, autant dire que c’est du spoil garanti pour tous ceux n’ayant pas fait FFVIII

Des ambiances forts différentes que celles qui étaient exploité dans la série. Qui de plus, sont développées de façon distinctes, ce qui ne facilite pas vraiment la tâche d’apprivoisement tant l’on pourra se montrer farouche face à un ensemble plutôt décousu, là où ses prédécesseurs arrivaient malgré quelques écarts à garder un fil sonore directeur vecteur d’une réelle identité propre au jeu. L’Original Soundtrack de Final Fantasy VIII pioche donc dans pas mal de râteliers, et valdingue son monde afin de brouiller les pistes dans les petits jeux de blind-tests. Car, hormis certains thème fédérateurs, relier certains titres de l’OST au huitième opus relève soit du coup de bol, soit du fait qu’on connaît plutôt bien le jeu.

Pour rester dans la globalité, Uematsu a privilégié cette fois les atmosphères dans sa musique. Finalement, le caractère épique peut parfois apparaître via certains passages majestueux mais nullement dans le jeu ne se fourvoie une dimension vraiment mordante. Cela appuie un côté très hermétique de Final Fantasy VIII du fait que l’ambiance générale ne nous donne pas forcément l’impression de partir à l’aventure comme peuvent le faire bon nombre de J-RPG. A ce niveau, la série des Wild Arms est peut-être la plus représentative de ce que j’ai pu voir sur le fait que la musique motive à elle-seule à avancer, partir à l’aventure et explorer l’environnement offert – c’est une impression purement liée à la musique et pouvant même paraître frustrant par rapport à ce que le jeu a à offrir. Uematsu a pris une décision globale qu’il faut bien comprendre et se rentrer au fond de son petit crâne pour que l’on puisse se l’approprier sans encombre : la musique accompagne l’action mais jamais elle ne la mènera. En cela, on peut dire que cette présente OST a été pensée de manière plus cinématographique que vidéo-ludique. Car le pendant musical vidéo-ludique, surtout à l’époque des vieilles générations moins avancées technologiquement, a tendance à amplifier l’action, prenant ainsi une dimension épique supplémentaire, comme pour montrer que les développeurs ne disposaient pas des armes techniques nécessaires afin de montrer l’action dans toute la grandiloquence dans laquelle ils pouvaient bien se l’imaginer. Mais il ne faut nullement le voir comme du fantasme mal placé puisque cette prédominance rime souvent avec vecteur de motivation pour le joueur dans son parcours de jeu.

De cette volonté cinématographique, le jeu ne s’en cache clairement pas puisqu’on peut le constater dès la cinématique d’introduction. Introduction faisant figure de véritable OVNI par rapport à ce que la série a pu nous montrer précédemment – mais qui contribue fortement au futur, Final Fantasy X dans son introduction de Sin à Zanarkand pendant le match de blitzball de Tidus utilisant ce même genre de procédés, de même que Final Fantasy XIII dans les images exhibées posant les bases d’une mise en scène que l’on a jusqu’ici jamais vu, entre faits réels et emprunts d’images des événements futurs pour un construction faisant très trailer sur les bords. C’est d’ailleurs pour cela que le thème de « Liberi Fatali » a si bien su marquer les esprits, se hissant même dans le haut du panier des passages musicaux les plus mémorables de la série aux côtés des « One-Winged Angel » et autres « Kefka’s Theme ». En même temps, avoir une musique qui souligne l’image de façon aussi juste, tout en subtilité, le volume contrastant parfaitement par rapport aux volumes des bruitages pour que la cinématique se montre la plus impressionnante et crédible possibles, une musique progressant à l’unisson de l’image en plus d’une synchronisation parfaite, il y a de quoi rester béat d’admiration. Alors, ajoutez à cela la claque visuelle que Final Fantasy VIII foutait à l’époque, l’introduction agit tel un coup de pied dans l’estomac. Et de par cette association avec ladite vidéo, c’est ainsi que « Liberi Fatali » trouve son côté fédérateur.

« Fithos Lusec Wicos Vinosec » bénéficie du même traitement de faveur avec sa vidéo de parade vraiment marquante qui nous mène à notre première confrontation avec Edea, très certainement une des plus classes des némésis intermédiaires « méchante, pas si méchante que cela au bout du compte (au grand damn de son capital charisme pour ce dernier point) » que la série ait pu nous pondre. Sans compter que ce thème majeur de l’OST se retrouve d’autant plus flatté du fait qu’il intervient au moment-même que le scénario du jeu décolle réellement. Fédérateur encore mais en même temps, tout le fil sonore lié aux nécromanciennes l’est. Car importants, reposant sur des variantes de ce genre de moments musicaux marquants, c’est aussi dans tout cet aspect que la griffe Uematsu est la plus évidente. Ce dernier ayant été relativement sympathique de ne pas avoir trop brouillé les pistes, ce volet comprenant beaucoup de sonorités faisant héritage aux plus beaux moments sonores de bravoure de l’OST de Final Fantasy VII (les cloches ou certains timbres d’orgue).

Un autre aspect important à prendre en compte, c’est la volonté de modernité que Uematsu a inclus. Et c’est une part importante et non négligeable car cette facette englobe des thèmes importants qui nous suivent continuellement au cours du jeu, notamment par le biais de tous les thèmes de combat, et le fameux « Blue Fields », thème de la mappemonde – exception faite du combat final – et certains lieux forts importants du scénario. Une volonté de s’accorder au background basé sur une époque présente et tenant plus du réalisme que ne pouvait le faire l’heroic fantasy passéiste des six premiers opus. Une modernité se traduisant par un développement très poussé des atmosphères au détriment de la rythmique. Ce qui est bien compliqué à appréhender en premier d’autant plus qu’on aurait plus l’impression que les thèmes développés auraient pu avoir meilleure place au sein d’un soft plus futuriste tel un Star Ocean. En cela, on arrive vraiment à un point d’écho lorsqu’on arrive à Esthar (« Silence And Motion »), ville ultra-avancée technologiquement. De cette même manière, tous ces passages correspondant à cette facette lors des passages mettant en scène Laguna et ses deux larrons trouvent toute crédibilité même si c’est quelque chose que l’on s’aperçoit sur le tard. Mais malgré la tardiveté des révélations, on a quand même plus tendance à s’attacher aux pendants musicaux des tribulations de Laguna, Kyros et Ward, de par leur côté maladroit (le plus représentatif reste le thème de combat « The Man With The Machine Gun », plus léger et plus électronique) contrebalançant le sérieux et gravité exacerbés qui règnent dans la quête de Squall et compagnie. Un traitement privilégié qui fait que l’apprivoisement est bien plus délicat et, sur la longueur, ne marquera nullement autant que le parti-pris inverse une fois le jeu replacé dans l’étagère. Jamais apprivoisé pour ceux qui auraient baissé les bras prématurément.

En repartant vers le cinématographique, cette sensation se trouve amplifiée par les nombreux passages sonnant très américains. Qui suivent la volonté d’un scénario très hollywoodien par certains aspects. Notamment via l’importance que revêtit l’histoire d’amour entre Squall et Linoa, sujet à moult controverses parmi les joueurs. En découle un des thèmes majeurs du jeu, l’émouvant « Eyes On Me », marquant pour certains, trop comédie romantique guimauvesque pour les autres. En tout cas, son importance est là et aura ouvert le chemin à des sphères musicales plus poppisantes et conventionnelles dans la série des Final Fantasy. Mais le côté américain, bien heureusement, ne s’arrête pas à la légèreté soupesque des moments d’amour « bisoubisou peut-être pas bisoubisou à cause de ce petit con au col fourrure gâchant son potentiel de beau gosse via un caractère coincé et frigide » – bien faite dans son domaine, là n’est pas la question – mais dans des approches très diversifiées. On pourra en retirer tous les thèmes à consonance militaire (« The Landing », « SeeD », « Never Look Back »…), américanisés via des allures sophistiquées. Ou une volonté de partir vers le retro, que ce soit cinématographique (« Slide Show », « Fear », « Martial Law »…) ou piano bar (« Julia », « Under Her Control », « Shuffle Or Boogie »…).

La dernière facette notable reste sans nul doute la bourgeoisie qui peut bien régner. Final Fantasy VIII nous montre en effet des environnements plutôt aisés en terme de classe sociale. La musique suit le même chemin, entre valse (« Waltz For The Moon », un thème renforcé par la cinématique marquante qui l’accompagne) et caractère contemplatif que nous inspirerait la notion de station balnéaire (« Fisherman’s Horizon » étant l’exemple le plus notable et réussi dans le genre). Ce qui ne rend l’apprivoisement que plus compliqué, via une certaine sensation de condescendance. Renforcée d’autant plus par le fait que Final Fantasy VII nous montrait l’exact inverse en nous livrant de l’identification empathique par la pitié face à la miséricorde (valable aussi bien par la musique, le level design et le background). Le huitième opus nous montre un univers paisible. Faussement paisible et carrément hypocrite en réalité de la même manière qu’est la classe sociale snobinarde. Une caractéristique qui rythme de façon tranquille notre périple, et un moyen de jouer avec les subtilités tout en créant des contrastes saisissants de gravité du propos dans les transitions de thèmes en cours de jeu.

Bien entendu, je ne pourrais finir ce genre de papier sans parler des thèmes redondants de la série Final Fantasy. A savoir, la fanfare de victoire, toujours aussi efficace ensuivi d’une variante suivant le parti-pris des thèmes de combat. Ce qui ne la rendra pas aussi marquante que certains opus, Final Fantasy IX en tête – la meilleure fanfare de toute la série je trouve mais voilà un point de vue complètement subjectif et impossible à justifier. Et bien entendu, les chocobos qui s’avèrent malheureusement aussi anecdotiques que la quête elle-même est inintéressante. C’en est d’ailleurs à se demander si l’OST de Final Fantasy VIII ne trouve ses qualités que dans ses singularités. Parmi les plus flagrantes, on notera l’absence totale de thèmes liés aux protagonistes, preuve que le jeu lui-même est un opus à part, vouant peut-être une grande importance entre la relation amoureuse entre Squall et Linoa mais dont le scénario est privilégié par l’histoire elle-même et non un nombrilisme envers les personnages. Qui ont pourtant été presque tous été traité de façon profonde en terme de background et psychologie paradoxalement mais de façon subtile. Tout comme cette OST qui joue davantage vers les atmosphères, les subtilités et les contrastes, ce qui la rend très complexe à appréhender.

Au final, l’OST est à l’image-même du jeu, une sorte de monolithe opaque placé sur un piédestal qui nous mettrait au défi d’en découvrir le fond. Ce qui est loin d’être de la tarte même si certains thèmes restent marquants et fédérateurs dès la première confrontation. Une très faible minorité en fait, le reste arrivant à s’attirer les bonnes grâces qu’à force d’écoutes mais surtout d’heures de jeu tant l’aspect musical prend tout son sens avec l’image. Cette OST s’attarde bien plus par un parti-pris de qualité intrinsèque, où il ne faut pas hésiter à gratter la façade et s’accrocher aux détails. Car c’est dans les nuances qu’on arrive à trouver son bonheur. Et pour ça, il n’y a pas de secrets : prendre le temps, creuser et rentrer totalement dedans et ce, malgré le risque de se mettre quelques morceaux à dos.

Mémoire Vive : Ces trois chansons qui m’ont marqué

Elekami :

Fithos Lussec Wecos Vinosec

Que d’originalité pour commencer, me diriez-vous ! Mais ce thème, c’est avant tout une sacrée claque vidéo-ludique. La scène associée (postée plus haut dans l’article par Margoth) fut un moment magique de jeu vidéo. A l’époque de cette bonne vieille Playstation, la cinématique du défilé était clairement très, très impressionnante. Et puis, on était en plein dans l’action, on devait agir avec cette musique mythique en fond. Je crois que c’est l’un des passages qui m’a le plus marqué dans un Final Fantasy et même, plus globalement, dans un jeu vidéo. Et ces paroles, même si elles ne veulent en fait rien me dire, me sont restées gravées en tête, tout comme cette composition qui sentait bon la sorcellerie. Excellent !


The Landing

Un peu de la même sorte que « Fithos Lussec Wecos Vinosec », cette musique est indissociable de la scène dont elle est issue. Notre aventure n’en est pourtant qu’à ses début lorsque l’on nous balance, hop comme ça, cette séquence épique (aussi disponible plus haut) avec cette musique qui l’est bien plus encore. L’efficacité de la réalisation, qui s’abstenait de toute transition entre la cinématique et la suite, était d’autant plus un véritable tour de force. Une composition diablement prenante, de l’introduction peu commune à son explosion, plus que dantesque.


Find Your Way

Une musique de donjon / grotte qui nous poursuivra pendant plusieurs heures de nos aventures. Le type de piste qui nous reste inlassablement en tête, et qui n’est pas sans un côté mystérieux très appréciable. Elle caractérise à mon sens plutôt bien l’ambiance particulière de Final Fantasy VIII, qui tape assez rarement dans le jovial et l’optimisme. Elle concentre beaucoup de souvenirs pour moi, qui passait toujours trop de temps dans les grottes à cause de mon sens de l’orientation, dirions-nous, déficient. Je tournais toujours en rond pour pas grand chose, mais avec ce très joli thème en fond, je me dis que c’était plutôt de bons moments, finalement. Pour l’anecdote, cette musique a même été reprise dans la prod’ d’un morceau de rap : « L’Insurrection ».


Margoth :

Succession Of Witches

Cela aurait été bien trop facile de citer « Liberi Fatali » et « Fithos Lusec Wicos Vinosec ». Et puis, je vous en ai parlé et mes collègues le feront également. Et puis, j’avouerai que de l’axe sonore basé sur les nécromanciennes, ces deux-là ne sont pas mes préférées d’un point de vue sonore. Je leur préfère en effet – et de loin – « Succession Of Witches ». Cette variante est juste fantastique et entendre cette mélodie de clavecin, que ce soit in-game ou en simple écoute audio, ça me file toujours des frissons dans le dos. Sans doute l’un des titres le plus malsain de l’OST où aspect inquiétant côtoie une autre mélodie qu’on pourrait presque croire nous descendre du ciel. Telle une divinité qui nous enverrai sa malédiction.


Slide Show Part 2

J’aurais davantage tendance à compter les « Slide Show » comme un seul et même morceau tant les deux parties régissent sur les mêmes bases. Ce qui fait que passer de l’une à l’autre se fait sans anicroche malgré l’absence totale de transition. Mais devant en choisir une sur les deux, la seconde vaut certainement plus son pesant de cacahuète que la première. J’apprécie beaucoup cet aspect retro typé vieux film cliquetant au rythme et tonalités maladroites qu’on imagine volontiers sortir d’un film de Charlie Chaplin. Outre l’aspect musical, c’est surtout la scène qui m’interpelle. Même si ce passage du tournage du film avec Laguna, Kyros et Ward n’est pas d’une importance capitale pour le scénario, il s’est quand même hissé pour moi dans mes moments préférés de Final Fantasy VIII. Totalement grotesque et décalé par rapport au ton général du jeu, c’est à mon sens toute cette exhibition d’attitude badasse à plus ou moins grande échelle à chaque séquence mettant en scène ces trois soldats galbadiens qui leur donne tout leur charisme et fait qu’on finit vraiment par s’attacher à eux.


Under Her Control

Encore un titre jouant sur des atmosphères américaines rétro, un type de sonorités dont je suis assez friande en règle générale. Ce qui me séduit avec ce thème que l’on entend à Deling City, c’est le contraste qui règne par rapport aux contextes. Cette ville, on la visite par deux fois de manière très rapprochées au cours du premier disque. La première fois avec Laguna, Kyros et Ward qui s’y retrouvent par le biais d’une permission après la fin de leur mission. Où la musique colle comme un gant tant elle montre un visage sonore plein de décontraction, exhibant Deling City comme une sorte de ville de plaisir (sentiment renforcé avec le flirt entre Laguna et Julia). En revanche, lorsqu’on y pose les pieds avec Squall et le reste de l’équipe, la situation est fort différente : le contexte dans lequel ils se trouvent est bien plus grave. Après tout, il ne s’agit que d’un groupe de jeunes militaires fraîchement diplômés qui a pour but d’assassiner Edea. En plein milieu d’une fanfare qui plus est, s’apparentant vraiment à un acte terroriste, surtout vis-à-vis de la population galbadienne. En cela, le décalage musique de fond/contexte narratif est plutôt saisissant. Mais au moins, cela permet-il au joueur d’appréhender la suite des événements, mis en scène avec beaucoup d’intensité et de pression, avec sérénité.

Mizakido :


Liberi Fatali

Évidemment. Le choix est facile, surtout quand il s’agit de la première musique que l’on entend, quelque peu fébrile, après avoir matraqué le bouton rond pour lancer sa toute première partie de ce fabuleux jeu. Mais vraiment, si je devais citer une seule et unique piste d’introduction d’un Final Fantasy, cela serait bien celle-ci. Cette chorale en latin, cette orchestration percutante, cette montée en puissance… Elle accompagne de manière tellement magnifique la superbe cinématique qu’à chaque fois, les frissons m’envahissent. Si « Liberi Fatali » est diablement reprise par deux fois dans le jeu, je la préfère toujours de par son charme bref et intense.


The Man With The Machine Gun

Aaahh! La première rencontre avec Laguna Loire et ces compères Ward et Kiros, tout un délire, tout un étonnement. Comme beaucoup de monde au départ, beaucoup d’interrogations sur le rapport entre le périple de Squall et celui de ce trio de soldats (un peu bras cassés) de Galbadia… Ah tiens, un combat, cool ! ……. Un autre thème ? …… Bordel que cette musique tue !!! La baffe dans la tronche, alors que pendant tout ce temps nous nous étions habitués à des compositions plus axées “classique”, voilà que Monsieur Uematsu part dans les délires électroniques et rythmés qui dépotent. Un thème de combat bien trop rare, mais tellement bon.


Shuffle Or Boogie

Il ne s’agit sans doute pas de la meilleure composition du jeu, mais celle-ci reste irrémédiablement ancrée dans mon esprit pour la faire passer – de justesse – devant « The Landing ». Ce n’est pas une musique de combat, mais pas loin, puisqu’elle accompagne les parties endiablées de Triple Triad, le superbe jeu de cartes à collectionner sur lequel j’ai passé… Des heures et des heures entières. Elle a tout ce qu’il faut pour être aussi addictive qu’énervante pour les personnes environnantes, avec ses sonorités country et ses claquements de main… Mais elle ne saura pas faire oublier une chose : la reine des cartes et sa foutue règle aléatoire.

Vidok :


Waltz For The Moon

Un bal et Squall, grand dadet, dont le regard croise pour la première fois celui de Rinoa. Un passage à la fois simple et qui résume en quelque sorte les cinquante heures qui suivent. La qualité des scènes cinématiques était – est toujours – époustouflante pour l’époque. Sa présence dans le logo du jeu ne laisse pas hésiter une seconde sur l’importance de la jeune femme. Un dialogue et les voilà partis au milieu de tous. Images de synthèse de nouveau superbes, pas hésitants du duo mais très joli moment de danse entre les deux protagonistes. La musique enjouée pour cette valse à trois temps emporte le joueur jusqu’au feu d’artifice final. Un très beau moment du jeu assurément et très certainement l’un des plus emblématiques du jeu de Squaresoft.


The Stage is Set

Final Fantasy VIII est un titre résolument plus tourné vers le militariat que FFVII, et ce malgré le SOLDIER de ce dernier. Un petit côté Type-0 avant l’heure et The Stage is Set reflète très bien cet état avec un rythme haché, marqué, telle une marche militaire. La musique impose le respect dès son lancement. En plus d’être marquante, elle représente très bien l’univers de FFVIII, avec un petit refrain particulièrement entêtant (1:11 & 2:46) aux sonorités proches des armes à feu. Une sacrée réussite.


Ride On

Le moment où l’on récupère le véhicule permettant de se mouvoir à l’envie est toujours un grand moment. Que ce soit dans les Final Fantasy ou dans d’autres JRPG. Ce moment où l’on est enfin libre de ses mouvements et que l’on se dit qu’il est désormais possible de visiter le monde entier à la recherche des donjons cachés, des invocations manquantes : une seconde aventure nous attend. « Ride On » résume tout ça avec son rythme rapide et ses percussions qui donnent la pêche. Quel plaisir d’arpenter le globe de FFVIII dans de pareilles conditions. De loin la meilleure musique d’aircraft de la série. C’en est presque dommage que ce moment n’intervient que dans le quatrième CD, aussi bien du jeu que de l’OST.

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  1. Article ultra complet !

    Je suis complètement d’accord sur le fait qu’il est assez difficile d’être immergés par FFVIII dès le premier coup, comme pour la bande-son. J’ai mis 30/40 heures à pleinement apprécier le jeu, et c’est vrai que pour la bande-son, je ne l’ai adorée qu’au bout d’un certain temps. Si peu de thème m’étaient restés en tête au début, en ré-écoutant l’OST et en refaisant le jeu, que j’ai finis par adorer lui aussi, ce fut nettement différent. Ça doit être l’une des meilleures OST d’Uematsu à mon goût – même si personnellement je la place juste derrière celles de FFVII et surtout FFVI. Surtout pour les thèmes de combat : je crois que je ne connais pas beaucoup d’autres RPG ou absolument toutes les musiques de combat sont d’une telle qualité ! Et pourtant, il y en a beaucoup !
    En revanche j’approuve moins la comparaison avec FFXII, car j’ai adhéré à ce dernier dès l’introduction et j’ai été vraiment pris par son ambiance très vite. Pas vraiment le cas du VIII. Mais bon, c’est un détail, peu importe.

    Pour ce qui est des thèmes de personnages : Uematsu avait dit qu’il n’en avait pas fait pour FFVIII car il les trouvait trop mal utilisés dans les opus précédents (il est un peu exigeant quand on repense à FFVI, mais bon XD). Donc à part le thème de Linoa, c’est vrai que la bande-son est bâtie sur d’autres thèmes majeurs.

    Sinon, je dois dire que j’ai beaucoup aimé Eyes on Me (et que la fin de FFVIII est sans doute ma préférée dans la saga), alors qu’habituellement je suis pas loin d’être allergique à ce genre de thèmes (je hais Sutaki no De), comme quoi…

    L’album Piano Collection est vraiment très sympa aussi, je trouve que ça correspond bien à l’ambiance des musiques de FFVIII (surtout qu’il y a ce côté assez bourgeois que tu évoques).

    Bien que j’ai déjà cité mes 3 musiques marquantes, mention spéciale aussi à The Castle, une musique de donjon final vraiment atypique et imprévisible la première fois qu’on y entre (un peu comme Stone Tower Temple de Majora’s Mask je trouve, mais dans un genre bien différent)

    Bravo et merci pour cet article en tout cas !

    (légère coquille, tu as renommé Kefka en « Kefta »… je ne sais pas s’il appréciera :p)

  2. En même temps, tu n’es pas sans savoir qu’à l’heure d’aujourd’hui, je n’ai pas encore été foutu d’appréhender FFXII de la bonne manière : le système de gambits m’a lourdé (bien qu’être spectatrice d’une partie de quelqu’un d’autre il n’y a pas si longtemps m’a permis de mieux cerner le truc), j’ai du mal avec les personnages que je ne trouve pas spécialement charismatiques (la seule exception étant Basch et peut-être Ash dans la juste limite) et je dois admettre que l’univers d’Ivalice me laisse toujours perplexe. Et le scénario est tellement long à décoller que j’ai toujours perdu patience avant qu’il ne démarre vraiment. Bref, en espérant qu’il finisse par passer avec les années comme ce fut le cas avec FFVIII.
    Merci pour la boulette « kefta », lapsus venant d’une malencontreuse déformation professionnelle (à force de servir dans un resto marocain, il ne faut pas trop s’en étonner haha), qui est maintenant corrigée.
    Enfin, je t’avais dit sur Twitter que je n’étais partie de rien en ce qui concernait cet article. Aucune documentation/interview/dossier et autres avis de joueurs. Juste mes oreilles et mon cerveau. Il est vrai que j’aurais pu faire encore plus complet en m’appuyant sur des références et des interviews pour une page supplémentaire uniquement explicative, informative sur la conception selon Uematsu lui-même mais là, il m’aurait fallu un délai plus important, ce papier en l’état m’ayant déjà pris pas mal de temps (se farcir l’OST prend déjà pas moins de 4h, ajoute le fait que ça a été répété plus d’une fois et ajoute en plus les deux autres disques… bref, ça a demandé beaucoup d’attention).

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