The Gardens Between

On avance et on rembobine...

Genre
Réflexion
Développeur
The Voxel Agents
Éditeur
The Voxel Agents
Année de sortie
2018

Les petits jeux de réflexion et autres puzzle games, c’est quelque chose que l’on voit depuis la nuit des temps dans le jeu vidéo. On pourrait croire d’ailleurs que depuis tout ce temps, on en aurait fait le tour… Et pourtant, que nenni ! L’essor des jeux indépendants et autres petits jeux mobiles ne cessent de prouver ces dernières années que l’on est loin d’avoir fait le tour de tous les concepts possibles et imaginables. Ce qui fait que l’on parvient toujours à être surpris de trouver de l’originalité, même encore aujourd’hui. Et ce, qu’importe si le prétendant se revête d’un habillage aguicheur ou se montre, au contraire, dans sa forme la plus simpliste et austère. The Gardens Between du studio australien The Voxel Agents fait sans nul doute partie de ceux qui, mine de rien et sans en faire non plus des tonnes, permettent au style de perdurer. Et que l’on est sans doute encore très loin d’en avoir fait le tour.

A quoi ça ressemble ?

The Gardens Between fait partie de ces jeux à l’enrobage plus que soigné. D’autant plus qu’il propose une véritable petite histoire afin d’obtenir un jeu complet – dans son sens, entier – et ainsi donner un tant soit peu de contexte à la succession des dix-neuf tableaux composant le soft. On suit ainsi deux jeunes amis, voisins dans la vie, se remémorant moult souvenirs, les composantes des divers souvenirs étant représentés dans les divers tableaux montrant une sorte de « monde alternatif métaphorique ». Niveau visuel et ambiance, quand bien même l’on soit très loin d’un triple A, le soft sait faire mouche et séduire le joueur qui n’aura aucun mal à se plonger dans cette petite « aventure », parfaite parenthèse entre deux jeux de plus grande haleine.

Comment ça se joue ?

L’originalité du titre se situe avant tout dans son concept. On devra agir sur la ligne temporelle des événements afin que les deux amis parviennent à amener une lueur au sein d’un autel au bout du tableau. Pour cela – et c’est de là où découle la bonne idée du soft – on ne se retrouvera pas spécialement à agir directement sur le contrôle des protagonistes qui ont tous deux leur chemin prédéfini, de la même manière qu’une partie des éléments du décor, mais au contraire sur le déroulé des événements en avançant et reculant le temps via joystick ou touches directionnelles. On pourra également être amené à interagir via un autre bouton sur les deux héros. L’un porte une lanterne qui permet de gérer la lueur que l’on devra amener à destination (comme la transférer à sa lanterne ou sur certains éléments de décor qui s’avéreront mobiles au fil du temps) tandis que l’autre peut enclencher divers petits mécanismes aux effets divers selon les niveaux. On se retrouve face à un soft des plus simples à jouer – un joystick et un bouton, même un non-habitué des jeux vidéo n’aura aucun mal à digérer le gameplay – pour au final se retrouver face à un concept on ne peut plus inhabituel.

Pourquoi on en parle ?

En plus d’être original, The Gardens Between ne perdra pas le joueur. Le déroulé des tableaux est didactique au début et sait progresser de la meilleure des manières : il sait à la fois se montrer un brin plus complexe dans les diverses étapes de résolution mais surtout, sait varier les mécaniques en utilisant ce contrôle du temps de manière maligne. Par exemple, avancer et rembobiner de manière successive au moment du passage de l’un des personnages sur une scie géante la faisant un peu bouger, permet à force de couper la planche dans laquelle elle était coincée afin de permettre d’ouvrir un passage au second personnage bloqué un peu plus bas. Certes, la durée de vie est finalement moindre (moins de trois heures), il n’empêche que l’on ne sent pas le concept tourner en rond en usant et abusant de mécaniques répétitives. Le petit côté narratif sous-jacent et l’ambiance qui lui est lié, même s’il ne va pas non plus casser des briques, apporte de plus un petit bonus agréable dans la découverte du soft.

The Gardens Between
Appréciation
Si bien d'autres jeux ont su s'illustrer via leurs métaphores de tranches de vie en sachant titiller la sensibilité du joueur, ce n'est clairement pas le cas de The Gardens Between. S'il a bien sa petite histoire, elle sera surtout prétexte pour proposer un bel enrobage à son concept d'agir sur la temporalité vraiment bien trouvé. Belle idée et intéressant de voir que les développeurs ont su également trouver une petite sélection souvent maligne de game design afin d'offrir un ensemble, certes court, mais surtout varié en plus d'être accessible à tout type de public.
Points forts
Un concept temporel original
Un bon renouvellement de phases
Accessible à tous
Enrobage soigné
Points faibles
Plutôt court
Un aspect métaphorique assez quelconque