Rime

[dropcaps style=’2′]D’abord présentée en 2013 à la Gamescom par Sony comme une exclusivité Playstation 4, Rime s’est retrouvé victime d’un développement extrêmement chaotique. Lâché par le constructeur qui devait à la base l’éditer, le studio espagnol Tequila Works a dû prendre son mal en patience afin de trouver un moyen de finir son bébé et le faire sortir sur quasiment tous les supports existants, Switch comprise même si la machine de Nintendo ne montre pas forcément le portage le plus réussi qui soit. Un processus de quatre ans, longue période qui nous aurait presque fait croire que le projet Rime a été tout simplement abandonné. Ce qui aurait été fort dommage au vu du résultat plus que correct.[/dropcaps]

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A quoi ça ressemble ?

Assurément le point fort de Rime, tout est là au sein de la direction artistique afin d’inciter le joueur à la contemplation teintée de poésie. A mi-chemin entre l’esthétique Ico pour les environnements et Journey pour ses couleurs, le titre de Tequila Works arrive à poser son ambiance, avec une certaine variété de décors tout en usitant de minimalisme sur d’autres aspects comme la musique où l’on ne retrouve au final que deux thèmes récurrents – mention spéciale aux violons signés Lindsay Stirling pour l’un des deux – et très peu de protagonistes même si les développeurs ont quand même fait l’effort d’enrichir l’environnement avec un peu de vie animale. Si l’environnement est fort joli et fonctionne très bien, on y discerne de multiples influences et clins d’œil tel le personnage à la cape rouge rappelant Journey, le héros ayant un faux air d’Esteban des Mystérieuses Cités D’Or, ou encore Ghibli pour certains décors rappelant Le Château Dans Le Ciel peuplé de golems, ainsi que des entités sombres et mystérieuses pas si éloignées des Sans-Visages. L’action n’étant pas au cœur du propos, cela va sans dire que vous pouvez passer votre chemin si l’aspect balade vous dérange, d’autant plus qu’il y a quelques latitudes relatives propices pour l’exploration. De la même manière que le scénario, se dévoilant au compte-goutte, qui rappellera très fortement Papo & Yo : il s’agit là d’un voyage complètement métaphorique dans un monde imaginaire dont on ne découvrira sa véritable signification qu’en cours de route puisqu’on est lâché dès les premiers instants dans la nature sans aucune explication.

Comment ça se joue ?

Rime est un titre à la portée de toutes les mains, des plus aguerries au plus manchot. Même s’il y a une petite dimension plate-formes avec ses phases de grimpettes, cela s’arrêtera uniquement au fait d’apporter un peu de variété dans les déplacements et d’imposer des collectables annexes afin d’enrichir la durée de vie dans des lieux plus ou moins camouflés. En même temps, on ne peut pas dire que notre héros soit monté sur ressort, d’où le fait qu’il valait sans doute mieux limiter cet aspect, d’autant plus que la mort n’est absolument pas punitive. L’accent est davantage mis sur la réflexion, les énigmes étant plutôt nombreuses et plutôt variées, même si elles sont au final peu complexes. Et ce, sans aucun dialogue ou aide textuelle. Aucune action, aucun combat non plus, l’accent est clairement mis sur la promenade et l’avancée du jeu sans que personne ne soit laissé pour compte dans la révélation de l’histoire et que chacun y voit la fin.

Pourquoi on en parle ?

A ce niveau, quiconque aura joué à Papo & Yo risque peut-être de se retrouver un peu déçu. Même si l’esthétique est fort différente et parlera sans doute davantage au plus grand nombre sur Rime que son homologue sud-africain, moins varié en comparaison, en terme de narration, on y trouvera de nombreuses similitudes. Au point que Rime ne se révélera nullement surprenant sur ce point précis, une fois la véritable symbolique cernée. Et décevra un peu au point de moins marquer que Papo & Yo en son temps. Et ce, même si le soft espagnol ne se plante pas dans sa transmission d’émotions qui fileront le frisson plus d’une fois, avec son lot d’attendrissement, de tristesse et/ou de mélancolie, la thématique tournant autour de l’acceptation du deuil de son enfant n’étant pas spécialement plus joyeuse. Plutôt lent dans son rythme et dans sa distillation, il n’empêche que l’on en verra vite le bout : environ 5h en ligne droite qui se fera dans un rythme constant en toute tranquillité, sans spécialement buter sur un pic de difficulté éventuel.

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