Monument de la bande-dessinée belge, les Schtroumpfs ont bercé de nombreux lecteurs, petits et grands, et continueront sans doute de le faire des siècles encore. Durant les années 90, de nombreux éditeurs se sont tournés vers Infogrames pour voir leurs populaires séries adaptées en jeux-vidéo, histoire de toucher leurs jeunes lecteurs qui s’adonnent de plus en plus au plaisir de jouer devant leurs écrans pendant que leurs parents râlent car qu’il fait beau dehors et qu’ils devraient prendre un ballon, courir un peu, etc… Bref. Les Schtroumpfs, donc. De toutes les versions sorties à cette époque, pourquoi avoir choisi la version Game Boy ? Pour des raisons purement personnelles et remplies de souvenirs, assurément.
Aucunement inspiré d’un album, le jeu reprend la classique lutte entre le village et le méchant Gargamel : dans son éternel objectif de vouloir les capturer tous, il a réussi à kidnapper le Schtroumpf à Lunettes, le Schtroumpf Farceur et la Schtroumpfette. Et c’est au Schtroumpf Costaud que revient la tâche d’aller les sauver, vu que bon… Il est schtroumpfement costaud.
Console en main, les premières minutes donnent rapidement l’impression que l’on à faire à un jeu de plateformes assez classique. Bien vu, c’est exactement le cas ! Mais le titre prouve globalement son efficacité à travers ses douze niveaux plutôt bien construits et nous faisant voyager à travers des environnements variés : débutant notre aventure dans une forêt, nous traverserons marais, montagnes enneigées, un volcan menaçant, pour finalement finir dans le repaire de Gargamel, gardé par son chat Azraël. On notera la présence de plusieurs séquences en « véhicules », puisque nous serons amenés à diriger un tronc d’arbre, une luge, un wagon minier et une cigogne. Nous rencontrerons de nombreux ennemis dont la principale tactique pour les calmer sera de leur sauter dessus… Mais pas tous, certains restant indestructibles. Framboises, feuilles de salsepareilles, vies et étoiles seront une aide pas trop négligeable même si le jeu est relativement simple dans sa difficulté par défaut (moyen), hormis pour les boss qui donneront parfois du fil à retordre. Rien à reprocher à la maniabilité, ni aux graphismes, franchement réussis pour la portable de Nintendo.
Mais LA chose que l’on retiendra le plus à propos des Schtroumpfs est sa magistrale bande-sonore. Derrière celle-ci se cache Alberto José Gonzalez, compositeur attitré chez Bit-Managers, un homme dont le talent musical et la maîtrise des processeurs sonores 8-bits n’est pas à nier. Souvenez vous – parmi tant d’autres – des entêtantes mélodies d’Astérix sur NES ou Game Boy. C’était lui. Ici pour les petits bonhommes bleus, il nous propose d’excellentes musiques parfaitement adaptées aux niveaux, en allant de la gaieté à la mélancolie en passant par du gros morceau plein d’epicness. Les thèmes du marais et du champ de salsepareilles n’en sont que des exemples des plus frappants. A côté de cela – et comme souvent – les morceaux d’Infogrames écrits pour les supports 16-bits ne peuvent qu’aller se coucher. Non sérieusement Monsieur José Gonzalez, venez vous faire les dents sur du chiptune, vous allez rapidement trouver des fans.