Avis sur la Playstation 5

Ne sous-estimez pas la puissance de la Playstation...

La sortie de nouvelles consoles a toujours été un moment excitant dans ma vie de joueur. A chaque génération, j’aime parcourir la nouvelle boîte, l’ouvrir, chercher les câbles, la manette et les éventuels autres accessoires. Pour finalement la sortir délicatement… et me rendre compte que je n’ai pas prévu la place pour elle dans le meuble. Ceci est d’autant plus vrai avec la Playstation 5, le dernier mastodonte de Sony. Vous ne trouverez pas de test détaillé dans les lignes qui suivent, tous les sites professionnels et spécialisés en ont déjà fait, et des très détaillés et techniques. Ici, nous parlerons d’expérience et d’impressions de joueur. Vous êtes prévenus.

Ne pourrions-nous pas dire que la Playstation 5 a certainement été un des produits culturels les plus recherchés de la fin d’année 2020 ? Le 24 septembre 2020, des vendeurs Micromania annonçaient déjà aux clients que la console, débarquant pourtant le 19 novembre 2020, pourrait n’arriver chez eux qu’en avril 2021. Les précommandes n’avaient pourtant commencé que sept jours auparavant. La folie, dans un pays où jamais personne n’a d’argent. Pour ma part, après pas mal de réflexion, je l’ai finalement pré-commandée le 22 septembre 2020, pour tout de même l’avoir le 19. Contrairement aux apparences, la console m’intéressait peu. Je me revois dire aux collègues passionnés qu’aucun jeu ne me poussait à l’achat. Que Spider-Man Morales ou le futur Ratchet ne sont pas des titres suffisamment aguicheurs à mes yeux. Mais ça, c’était avant l’annonce du remake de Demon’s Souls. Il a su titiller l’amoureux du premier titre que je suis. Et heureusement qu’il était là, car à l’annonce des 79,99€ annoncés en guise de prix public, il valait mieux être tolérant. Il faut aussi l’être avec le packaging de la console, qui, à l’image de la console elle-même, sent bon la fragilité. Sony n’a pas cru bon d’investir énormément dans la boîte de sa console, ce qui fait que le carton peut se rompre facilement et le rangement des accessoires ne transpire pas du tout la confiance. Même topo du côté de la console et de ses deux tuiles. Certes, la finition des tuiles est remarquable – avec ses logos de bouton qui ont fait le tour du net – mais difficile d’être rassuré la console en mains, ou lorsqu’on doit installer son stand. Premier dilemme une fois sortie du carton : debout ou couchée ? S’affichant sur 1/6ème de ma TV actuelle, elle a compris qu’elle devra, pour l’heure, rester à l’horizontal. Dans les deux cas, il est nécessaire de la caler. L’installer en position couchée nous rappelle alors le bon vieux temps où nous lisions les manuels d’instruction…

La console démarrée, nous retrouvons l’aspect caractéristique de l’interface Playstation. Les menus sont clairs et précis. L’ensemble se configure de manière plutôt simple. Si votre Playstation 4 est sur le même réseau, il est possible d’importer les sauvegardes et les jeux installés. Très bonne idée sur le papier, mais les 2 heures juste pour les sauvegardes m’ont refroidi : pas de réinstallation. Le reste du paramétrage doit tenir dans une petite demi-heure. Une fois la console installée et configurée, nous retrouvons la ligne d’applications, l’accès aux jeux ou au contenu multimédia via les deux onglets du haut. Pour le lancement, les fonctionnalités de tri et d’organisation sont extrêmement limitées, n’envisagez pas de regrouper les jeux en dossiers. Une nouvelle ligne de menu, en bas de l’écran, fait son apparition permettant de reprendre une partie à la recherche d’un trophée en particulier. Désormais, la console vous indique votre progression dans la quête du trophée, et qu’il vous reste 35 drapeaux sur les 100 requis, par exemple. Plutôt pratique pour les collectionneurs de trophées.

Rien qu’en se baladant dans les menus, nous sentons une différence de prise en main notable entre la Dual Shock 4 et la Dual Sense. Plus large, aux poignées plus affirmées, la Dual Sense se rapproche de la prise en main d’une manette Xbox. Le léger grip à l’arrière – toujours constitué des dessins des quatre boutons – s’oublie très vite et dispose d’un toucher réellement agréable. Celui des gâchettes L2 et R2 paraît, quant à lui, bien différent, mais nous y reviendrons. Les boutons perdent leurs couleurs pour se fondre dans la manette grâce à une charmante transparence. Le bouton “Share” reste mais change de nom, pour “Create”. Il sert toujours aux captures mais permet surtout de déclencher des diffusions en direct sur des réseaux sociaux. La panel tactile reste fidèle à celui que nous connaissions. La manette pouvant être amenée à diffuser du son, le micro et le haut-parleur se situent à l’avant, en bas, aux côtés du logo Playstation. Ce sera déjà une des premières choses à faire : régler le son du haut-parleur, trop élevé par défaut. Adieu la prise extension, seule la prise jack pour les casques filaires reste sur la tranche. Une manette solide en somme. 

La véritable révolution survient une fois le jeu Astro’s Playroom lancé. Car, oui, pour la première fois, Sony “offre” un jeu, pré-installé, avec sa console. Son objectif : montrer aux joueurs toute l’étendue des possibilités de la Dual Sense. Et là, il faut bien reconnaître que l’effet Waouh est bel et bien là. Pourtant, le jeu ne paie pas de mine – bien que très propre – mais les sensations sont peu courantes. Rien que les vibrations : elles sont radicalement différentes selon si l’on se déplace dans la neige, au sein d’une tempête de sable ou à la surface de l’eau. Nous rappelant les premiers instants de la Nintendo Wii, le haut-parleur de la manette complète l’ambiance sonore du jeu. De par ses mini-jeux et autres accessoires, Astro’s Playroom nous fait découvrir le retour de force sur ses gâchettes. La sensation est grisante lors des séances de tir à l’arc. Vivement Horizon 2. Astro’s Playroom, au détour de ses quelques heures de jeu, nous dévoile toutes les possibilités de la Dual Sense et nous montre à quel point la manette de Sony peut réellement apporter au genre de la plate-forme. Très certainement aux jeux de course également, au sport, ou encore à l’action-aventure. Sans surprise, Demon’s Souls utilise bien moins les spécificités de la manette, probablement dans un souci d’authenticité par rapport à sa version d’origine. Je vous laisse en apprendre davantage sur ces deux jeux au sein des articles dédiés.

L’installation de Demon’s Souls s’est d’ailleurs plutôt bien passée. A l’instar de ce qui se déroulait déjà sur Playstation 4, les installations sont rapides et l’installation des mises à jour se veut quasiment transparente. L’exécution des jeux bénéficie clairement de la rapidité du SSD, 825Go, mais 660 utilisables. A titre d’information, sans les éventuelles mises à jour, Demon’s Souls, c’est 66Go, Spider-Man Morales en Ultimate Edition, 105Go, Immortals Fenyx Rising, 40Go, Godfall, 50Go. Autant dire qu’il faudra rapidement faire de la place. En comparaison, un “petit” titre tel que Spirit of North ne prend, heureusement, que 4Go. Lancer un jeu depuis un disque dur déjà utilisé avec la Playstation 4 est parfaitement possible, mais les temps de chargement ne bénéficieront pas de la rapidité du SSD natif. D’ailleurs, j’ai pu tester la rétrocompatibilité PS4 grâce à Atelier Ryza : aucun problème n’est à noter. Le jeu tourne bien, les temps de chargement sont, juste, légèrement raccourcis. C’est toujours ça de gagné. Que ce soit avec un jeu Playstation 4 ou Playstation 5, la console reste relativement silencieuse, en tout cas bien plus que sa grande sœur. Le ventilateur produit un très léger bourdonnement aigu, constant, que l’oreille n’entend plus dès lors qu’un titre est lancé. En revanche, la console décolle dès lors qu’une mise à jour est en cours de téléchargement, ainsi qu’à quelques occasions sans raison apparente, comme si elle allait vérifier si une mise à jour était disponible et revenait. Rien de dramatique donc, et il est même probable que ce comportement puisse se régler par de futures mises à jour.

Cet article étant publié lors d’une semaine dédiée à la Playstation 5, sachez que les critiques de Demon’s Souls et Astro’s Playroom arriveront dans quelques jours. D’ici là, vous trouverez de rapides avis sur certains jeux du lancement, dans lesquels mon avancement est souligné. Ce ne sont donc pas des avis définitifs.

Spider-Man Morales :

Après le succès du premier jeu Spider-Man signé Insomniac Games, évidemment que Spider-Man Morales fait figure de mastodonte du lancement. Pourtant, ne vous y trompez pas : il s’agit d’une extension en “stand-alone” comme on dit, à savoir qu’elle est parfaitement autonome. Même si son édition Ultimate propose le premier jeu remasterisé, cet épisode Morales se suffit à lui-même et propose un résumé suffisamment clair pour s’y lancer sans être dépaysé.

Visuellement, le jeu est certes très propre mais loin d’être bluffant. Il sait pourtant insister sur les qualités de la console et ainsi proposer de lancer une partie en moins de quelques secondes. En effet, grâce au SSD de la console, en cinq secondes vous arrivez au menu principal, en 3 secondes vous vous retrouverez dans le costume de Spider-Man. Epatant. D’autant que jeu se passe d’écran de chargement en cours de partie et propose un monde ouvert d’un seul et même tenant. La liberté d’action est grisante, l’option 4K/60fps, ajoutée via une mise à jour quelques jours après le lancement, finissent de rendre ce Spider-Man Morales impressionnant. Le Ray Tracing ? Moui, les reflets dans les immeubles sont sympas mais vous n’en tomberez pas à la renverse.

Reprenant dans les grandes lignes le gameplay du jeu précédent, SMM n’étonne pas, mais reconnaissons-lui son statut de valeur sûre. 45% du jeu sont parcourus après 6h de jeu, ce qui nous promet une durée de vie correcte pour une extension. Comme beaucoup d’open world, il est possible de se contenter de la quête principale ou de se lancer dans les nombreuses quêtes annexes ou la recherche de collectibles. Agréable à jouer, et grisant lors des balades aériennes, SMM se laisse picorer sans souci.

Immortals Fenyx Rising :

Lionnel Astier prête sa voix au personnage de Zeus. Il est important de le rappeler, des fois que vous ayez raté l’information ou que sa photo ne soit pas suffisamment grande sur la jaquette française. Ubisoft excelle désormais dans les jeux open world. Souvent truffés de bugs lors de leur sortie, certes, ils offrent toutefois leur liberté et leurs décors grisants à explorer. IFR ressemble à s’y méprendre à un Assassin’s Creed pour enfant. Personnages plus cartoon, couleurs chatoyantes, dialogues un peu plus enfantins… un open world pour les jeunes, ce qui n’est clairement pas un mauvais point. D’ailleurs, après 3 heures de jeu, il faut lui reconnaître un certain charme. L’univers est plaisant à parcourir, les épreuves nous demandent de faire appel à toutes les techniques apprises. Le jeu est particulièrement aguicheur, avec sa distance d’affichage phénoménale. Immortals Fenyx Rising n’apporte véritablement rien au genre, pour l’instant du moins, mais il sait plutôt bien faire ce qu’il propose. Il dispose d’un étonnant capital sympathie. A l’inverse, la performance de Lionnel Astier est probablement la moins bonne depuis le début du jeu, au ton souvent à côté de la plaque. Étonnant, et surtout à l’inverse des autres protagonistes, bien mieux interprétés.

Le monde propose de nombreuses quêtes annexes, comme nous pouvions nous en douter, et quelques phases de casse-têtes, débouchant généralement sur l’obtention d’une nouvelle arme ou d’une évolution pour celles déjà acquises. N’espérez pas découvrir du ray tracing partout, le titre d’Ubisoft reste un jeu multiplateforme qui profite de la puissance de la console pour afficher une plastique d’encore meilleure qualité.  Une charmante découverte, en espérant que le jeu reste aussi attachant.

Godfall :

La première réflexion qui vient à l’esprit lorsque l’on démarre Godfall : ça brille ! Godfall brille en effet de mille feux et souhaite en mettre plein la vue aux joueurs et joueuses, alors il ne lésine sur rien : lumière aveuglante, palais doré, armures dorées, murs dorés, tout est doré chez Godfall, au royaume d’Apérion. C’est pourtant du Beat’em up nerveux, à savoir que nous progressons dans des couloirs dans lesquels il est nécessaire d’occire tous les ennemis possibles. Il est possible d’alterner facilement entre deux armes, voire type d’arme. Au démarrage : épée/bouclier et deux épées. Très à la mode, une partie RPG fait son apparition : à chaque adversaire occis, l’expérience augmente, les coups font chuter les barres de vie des adversaires et à la moindre pression sur le pavé tactile, affichant des niveaux, des équipements et un rectangle de compétences. Que du classique, désormais.

Après deux petites heures de jeu, le jeu ne semble pas laisser la place à la subtilité, aussi bien dans son histoire que dans ses mécaniques de jeu. La progression se veut agréable et la montée en puissance relativement rapide. Une fois le prologue terminé, nous obtenons la possibilité de changer d’armure – avec la promesse d’en obtenir une pléthore d’autres plus tard. Je trouve que le jeu se permet une étonnante identité visuelle, par ses décors majestueux et ses héros aux armures mythologiques, certaines rappelant par instants un certain film Stargate. Pour l’heure, le jeu est un couloir, où il suffit d’enchaîner les adversaires pour progresser. Peu de chance que cela ne change, selon moi, d’ici la fin de partie. A voir donc sur le long terme si Godfall saura me retenir suffisamment. Il s’agit de l’une des vitrines du lancement, mais sur laquelle il ne faut pas tout miser. Un jeu d’appoint, en quelque sorte.

Alors cette Playstation 5 vous demandez-vous ? Mérite-elle les 500€ demandés par Sony ? Voire les 400€ pour les partisans de l’édition digitale – dont je ne fais pas partie, mais je comprends. C’est difficile à dire. Un amoureux de Demon’s Souls comme moi n’a pas hésité, en complétant son expérience par des jeux plus légers, tels que Spider-Man Morales. Deux mois après son lancement, la console dispose d’un line-up de qualité mais sans grande surprise, puisque des titres tels que Immortal Fenyx Rising, Call of Duty Cold War, Assassin’s Creed Valhalla, Dirt 5 ou Mortal Kombat XI, notamment, existent sur Playstation 4 et Xbox One. Il n’y a pas de blockbuster en approche rapide. Passer à la nouvelle génération dans ce premier trimestre de commercialisation – si tant est que vous réussissiez à vous procurer une console – ne sert finalement qu’à jouer aux mêmes titres que les consoles actuelles en un peu plus impressionnants, aux chargements quasi inexistants, et à de rares exclusivités. Les points notables exclusifs de ce lancement sont la baffe technique apportée par Demon’s Souls et le confort de la Dual Sense. A vous de voir si cela mérite une telle somme maintenant.