Ace Attorney : Phoenix Wright – Trials & Tribulations

Phoenix_Wright_Trials_Tribulations_Jaquette[dropcaps style=’2′]Allez comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête de Capcom depuis une petite dizaine d’années. D’un développeur/éditeur estimé, la course à un occidental devenu avec le temps farouche envers l’école japonaise lui fait prendre des décisions plus que discutables. Beaucoup parleront de leur parti-pris d’évolution dans leur franchise phare Resident Evil. D’autres parleront bien d’un certain Asura’s Wrath plus que controversé. Et en explorant des sphères un peu moins médiatisées, on peut également traiter du cas de la série des Ace Attorney. Après les deux premiers épisodes exportés et localisés en Europe avec un soin plus qu’honorable – à défaut de jouir d’une traduction parfaite mais on ne s’en plaindra pas tant c’est déjà une aubaine d’y avoir eu le droit – Capcom a ensuite commencé à se perdre, se mélanger grandement les pédales dans sa stratégie commerciale jusqu’au point d’aller jusqu’à un point malheureux qui fleure bon l’arrière-goût de gâchis. Le troisième opus de la série, sous-titré Trials & Tribulations, est sans aucun doute le premier point qui a prouvé que Capcom s’en allait pécher méchamment vis-à-vis de l’avocat à la coiffure de hérisson. En effet, quoi de plus troublant de constater que cet épisode est sorti dans nos latitudes après le quatrième épisode, instigateur d’un nouveau cycle dans la série puisqu’il mettait en avant un tout nouveau héros nommé Apollo Justice… Un troisième épisode qui clôt pourtant la première trilogie, originellement sortie sur Gameboy Advance, de la série des Ace Attorney, autant dire à quel point Trials & Tribulations se veut important dans l’évolution du schmilblick. Bref, va comprendre Charles…[/dropcaps]

Phoenix_Wright_Trials_Tribulations_Screen_001Malgré tout, cette petite faute de l’éditeur s’apparente à un détail bien anodin par rapport à ce qu’il a bien pu faire par la suite. Autant dire que nous n’allons pas forcément le bouder pour si peu dans le sens où on a quand même eu le droit à une version localisée, de manière tout aussi soignée que les précédents dans une traduction tout juste obscurcie par de rares fautes d’orthographes disgracieuses, de l’épisode considéré comme le plus fameux des Ace Attorney. Et honnêtement, ce n’est pas votre serviteur qui ira prétendre le contraire : Trials & Tribulations fait partie de ces jeux qui scotchent le joueur à son fauteuil, canapé, lit, banquette de métro ou je ne sais quel autre lieu propice à s’attarder sur sa DS de tout son long.

Le plus troublant est que sa qualité ne vient pas de l’évolution qu’il peut bien apporter à la série sur le plan technique. Il n’y a même aucun changement, que ce soit sur les graphismes, certains thèmes musicaux récurrents ou bien même sur le déroulement général du jeu en terme de gameplay. Phoenix Wright – Trials & Tribulations ne fait que reprendre tout ce que les épisodes précédents ont pu introduire, un volet faisant à la fois office de clôture et de synthèse d’une trilogie. On retrouve donc deux phases de jeu bien distinctes, à savoir les enquêtes et les procès ainsi que toutes les petites subtilités qui ont étoffé la série comme le magatama et les verrous-psyché. Par ailleurs, si vous n’êtes pas familier avec la série des Ace Attorney, nous vous invitons à vous référer à la critique de l’opus précédent, Justice For All, qui s’attardait davantage sur comment peut bien se dérouler la vie d’un avocat selon Capcom.

Phoenix_Wright_Trials_Tribulations_Screen_002S’il n’apporte rien de neuf à sa recette, ce troisième opus brille en revanche pour sa mise en scène. On se laisse porter par ces cinq nouvelles affaires de façon haletante et frénétique. Vraiment, les scénaristes y ont été très fort pour tenir le joueur en haleine. Muni d’une trame de fond vraiment passionnante, reliant pour ainsi dire chaque chapitre de près ou de loin entre eux, aussi bien de ce volet-ci que les deux précédents, cet épisode de clôture de cette première trilogie mettant en scène ce cher Phoenix Wright est tout simplement indispensable à toute la bonne teneur de l’ensemble. Il nous conte en effet le véritable point de départ, son final, tout en se targuant un rôle de liant supplémentaire et complémentaire aux deux précédents Ace Attorney. Autant dire qu’il n’y va pas par le dos de la cuillère. Malgré tout, comme ses prédécesseurs, le jeu peut très bien être pris indépendamment. Qu’importe par quel volet un nouveau joueur peut bien commencer, ce dernier s’y retrouvera toujours tant tout est mis en œuvre pour ne pas qu’il se sente perdu. Et ce Trials & Tribulations n’échappe pas à la règle : même si vous commencez par celui-ci, vous aurez un minimum de contexte pour cerner le principal, l’aficionado découvrant bien entendu bien plus de subtilités. En revanche, vous ne vous plaindrez pas si tous les autres épisodes vous semblent un brin fadasses après. Après tout, ce serait un peu comme si vous vous retrouviez dans une vieille 4L après avoir toujours possédé une Ferrari.

Phoenix_Wright_Trials_Tribulations_Screen_003Un autre point qui a fait la renommée de la série, c’est sans nul doute le ton général qui y règne. Et là encore, Trials & Tribulations s’en sort avec les honneurs. D’une gravité et intensité crescendo tout en conservant l’humour loufoque typiquement japonisante propre aux Ace Attorney, ce n’est pas ici qu’on lui trouvera de point noir. Car jamais aucun personnage, qu’il soit récurrent ou tout nouveau, d’une importance capitale à l’histoire ou secondaire, n’aura semblé aussi charismatique que dans ce troisième opus. Il suffit de voir l’arrivée de ce nouveau procureur nommé Godot pour s’en convaincre : une classe à l’état pur que les fans de la série n’ont pas tardé à mettre sur un vertigineux piédestal. Rien que le temps d’un seul et unique épisode l’homme au masque d’androïde a réussi à se hisser sans aucune difficulté au panthéon des personnages de jeu vidéo au capital sympathie fort envers le joueur. L’argument peut peut-être sembler réducteur mais rien que pour voir évoluer ce personnage, cela vaut bien l’investissement.

 

 

[section id= »conclusion » style= »border:1px solid white;padding:10px;overflow:auto;background-color:#00a0db;color:#FFFFFF; »]Si vous connaissiez la série auparavant, que vous l’appréciez un tant soit peu, autant dire que son acquisition est tout à fait IN-DIS-PEN-SA-BLE. Et bien entendu, si vous êtes bon public des jeux d’aventure, il s’agit là d’un must-have de la DS que tout bon possesseur de la console se doit de posséder tant sa vingtaine d’heures de durée de vie vous en bouchera un coin. Et vous vous surprendrez sans nul doute à le reprendre assez souvent car même une fois la découverte passée, que l’on sait pertinemment comment évolue cette trame passionnante, on ne s’en lasse pas. Car l’atmosphère d’un Ace Attorney est toute personnelle, ne se retrouve dans aucun autre jeu et se veut marquante. Car on se laisse submerger du début à la fin avec une dévotion si forte que le jeu est englouti d’une traite sans ressentir le besoin d’aller voir ailleurs entre temps. Bref, un classique quoi…[/section]

 

  1. Bordel, quel épisode. Tellement d’attente, tellement de joie quand il est sorti, tellement excellent dans son scénario, sa narration, ses révélations, ses musiques. Pour moi également, il s’agit de du meilleur épisode de la série toute entière. Quelle grande baffe! Puis oui, Godot.

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