Compte-rendu de l’E3 2016

 Sommaire | Meilleure conférence | Meilleur trailer | Meilleure annonce/surprise | Coup de cœur | Coup de gueule | Avis général

sony-playstation-e3-2016

Elekami – Sony

Après une conférence qui avait été soporifique en possible en 2014, Sony semble avoir enfin trouvé la bonne formule puisque ses deux dernières prestations à l’E3 étaient d’excellente facture. Peu de blabla, et avant tout place au jeu avec des trailers et des séquences de gameplay qui s’enchainent. Une symphonie bien préparée. Bon, je ne pourrais pas dire que tout m’a enchanté mais au moins, on ne s’est pas trop ennuyé et c’est bien là le principal. Le seul jeu que je retiens vraiment toutefois est Horizon : Zero Dawn, qui après m’avoir laissé un peu sceptique lors de ses dernières apparitions, me convainc de plus en plus et envoie du lourd. Days Gone aurait pu m’attirer jusqu’au gameplay présenté en fin de conférence mais la séquence, bête et sans saveur, montre que c’est très perfectible en l’état et qu’il y a bien mieux à faire. La grosse annonce a bien évidemment été God of War mais, n’aimant guère cette saga de base, je n’y porte que peu d’intérêt et d’ailleurs, ça ne ressemble pas tellement à un God of War. Ah, il y a aussi eu Resident Evil 7, comme on s’y attendait, qui lui non plus ne ressemble pas à la série dont il est issu. Ça sent le re-pompage de la démo de Silent Hills à peine masqué, pas bien inspiré, mais en même temps l’inspiration chez Capcom… Dans tous les cas, la plupart des jeux présentés devraient être de qualité et trouver leur public. J’ai trouvé ça étrange par contre qu’un jeu comme Gravity Rush 2 ne soit pas montré, et j’aurai bien aimé que NieR Automata soit mis en avant également, puisque ces derniers avaient pourtant de nouveaux trailers.

Du côté des autres, Microsoft a livré une nouvelle conférence solide, comme depuis quelques années maintenant, mais sans réelle surprise et avec un plan marketing douteux. En terme de jeux, le compte est bon toutefois avec de la variété et des jeux qui ont marqué des points (Gears of War 4, ReCore, We Happy Few, Forza Horizon 3, Halo Wars 2…). Electronic Arts avait ouvert le bal avec une conférence ratée et dont on ne retiendra pas grand chose (Mass Effect : Andromeda encore teasé, deux ans après son annonce…), je n’ai pas regardé celle d’Ubisoft mais le seul jeu que j’ai retenu est South Park : L’Annale du Destin, tandis que Bethesda aura tout misé ou presque sur Dishonored 2.

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e3_2016_ps4Mizakido – Sony

Difficile de nier l’évidence : cette année encore, Sony a assuré le meilleur show du salon avec une conférence toute en sobriété mais riche en présentations et surtout pas mal de révélations. Sans aller dire que tout était absolument génial, on a vu arriver un rouleau compresseur qui n’a eu aucune pitié pour ses alliés et surtout de Microsoft, son concurrent direct, dont la bonne conférence avait bien du mal à cacher sa difficulté à imposer sa Xbox One ce qui l’a obligé à se tourner vers le monde du PC – via Windows 10, mais je salue le geste – et à préparer la succession avec « des pixels de qualité jamais vue ». Au travers d’un quart d’heure à peine de discours et une heure de vidéos, Sony y est donc allé tranquillement avec un nouveau God of War dans un style jeu de rôles, une date de sortie définitive pour The Last Guardian qui m’est ma foi apparu dans son plus bel apparat (mais c’est un avis personnel), une longue et convaincante présentation de Horizon, le nouveau et intriguant Quantic Dream, un énième (et peu palpitant) jeu de zombies, pour finalement balancer pèle mêle de la VR, Resident Evil VII, et enfin, histoire de, le prochain Hideo Kojima. De la présentation qui marque, un rythme effréné de super productions, une assurance sans faille et surtout peu de blabla, voilà ce qui a permit de sortir véritablement Sony du lot, en se payant même le culot d’esquiver l’annonce de la future évolution de sa PlayStation 4. Après tout, pourquoi se presser alors que sa console actuelle fonctionne tellement bien ? Peut-être pour éviter de se faire tacler sur les caractéristiques… Malheureusement, aussi bonne la présentation a été, la compagnie japonaise a oublié pas mal de choses, comme présenter plus contrairement son casque de réalité virtuelle et ses 50 jeux, son imposant catalogue d’indépendants (Bound, Night in the Woods, ABZÛ…), toutes ces productions japonaises que beaucoup attendent (Persona 5, Yakuza 0, Gravity Rush 2, NieR Automata), ou encore la pauvre PlayStation Vita, toujours vivante mais visiblement oubliée durant ce mois de juin sur une aire d’autoroute. Peut-être des cartes à jouer aux GDC et Tokyo Game Show ?

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Tsubasa

Ryuzaki57 – Aucune

Non, pas convaincu par les prestations cette année. Trop de révélations molles (Steep, Death Stranding), un catalogue trop américano-centré, et des suites, beaucoup trop, et bidons aussi. Sur ce dernier point, comment ne pas pleurer quand le noble Aiden de Watchdogs laisse sa place à des caillera qu’on croirait tout droit sorties d’un Kingdom Hearts? Le manque de renouvellement de l’industrie sur cette édition est flagrant : un autre Ghost Recon (avec un peu d’herbe cette fois pour changer les enjeux), un autre Just Dance, Halo Wars 2, Forza Horizon 3 (la série a pourtant grand besoin d’une pause), Spiderman encore, des legos une fois de plus, des zombies (ça faisait longtemps), toujours les mêmes sports et un God of War, un! Sûrement que les gens adorent mais put**, qu’est-ce que c’est pénible à regarder… Comme je le dis plus bas, Sony a perdu les fruits de ses efforts de l’an dernier en faisant un show grand public dénué de variété et sans ce grain de folie qui imprime sur les esprits. Restrospectivement, Microsoft avait fait beaucoup plus d’efforts pour équilibrer sa conférence, invitant SquareEnix, Namco et Platinum Games sur scène. Avec le recul, l’américain avait sûrement la moins mauvaise conférence.

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Project-Scorpio-4k

Vidok – Aucune

Cette année, il était certain que nous n’aurions pas autant d’émotions que l’an passé. Je me suis contenté de regarder, en direct, celles de Microsoft et Nintendo – enfin si l’on peut appeler ça une conférence. Non, je ne me suis pas levé pour voir celle de Sony, comme les rumeurs avaient su me motiver par le passé. L’E3 a toujours été, à mes yeux, la messe du jeu vidéo, l’événement qui annonce la tendance du marché pour l’année à venir. Trailers de malade, jeux incroyables, nouvelles consoles et chocs entre les constructeurs. Microsoft désire toujours autant convaincre, Sony se remet à faire le coq comme lors de la période PS2 – on sait tous comment cela s’est traduit lors des premières années de la petite soeur. Nintendo continue de faire jeu à part. Après des Nintendo Direct à la forme étonnante et innovante, sans juger le contenu, le géant japonais a carrément décidé de ne rien présenter, et plutôt lancer son treehouse plus tôt. Toutes conférences comprises, les trailers étaient pour certains bien gros, du genre qui incrustent des images dans la rétine tant la définition et la portée de champ sont époustouflantes. Mais concrètement, rien n’a vraiment été marquant. Oui, il y a eu du beau, voire du très beau mais rien d’ébouriffant. Pas de Final Fantasy VII Remake cette année. Seul, peut-être, Microsoft a tiré son épingle du lot grâce à l’annonce officielle de son “Project Scorpio”, mais la confusion dans les dires des représentants de la firme nous fait remarquer qu’il n’y a visiblement pas grand chose d’arrêté. Ne parlons même pas des trailers avec la tronche des développeurs 90% du temps d’Electronic Arts – Mourinho, what else ? -, la confirmation des leaks chez Ubisoft et les ouatemille DLC pour Bethesda. PC ? Aucun intérêt.