Compte-rendu E3 2019

Sommaire | Meilleure conférence | Meilleur trailer | Meilleure annonce/surprise | Coup de cœur | Coup de gueule | Avis général

Vidok – Microsoft

Je ne cacherai pas que j’attendais fortement la présentation de la nouvelle xbox, Scarlett. A mes yeux, la Xbox One ne pouvait pas tenir un Noël de plus. Pourtant, la console n’était pas là. Des retours de journalistes ont indiqué qu’apparemment les plans de Microsoft avaient évolué ces derniers mois et que ce qui était prévu a changé. Pourquoi ? Car le Xbox Game Pass se porte très bien, que les studios de développement Microsoft Game Studios – de plus en plus nombreux – auront le temps de proposer ces prochains mois de nouveaux jeux et que l’arrivée de Stadia de Google requiert de proposer un service XCloud du tonnerre. Il sera très certainement trop compliqué de proposer à la fois un nouveau service et un nouveau support. Du coup, nous avons pu découvrir, comme Microsoft a désormais l’habitude, une pléthore de jeux, en tout genre, du AAA (Cyberpunk 2077, avec une mémorable intervention de Keanu Reeves), du jeu occidental plus modeste (Blair Witch), du jeu japonais (Tales of Arise et LA surprise du show, Phantasy Star Online 2), du jeu indépendant (Ori) et même du jeu dépoussiéré (Flight Simulator). Le seul raté notable reste la présentation de Gears 5, peu engageante et sans extraits de la campagne, habituellement vitrine promotionnelle de la série. N’en reste que Microsoft arrive désormais à proposer des conférences, rythmées, efficaces, capables de toucher des populations variées et sait avoir un message clair (exception faite de Gears 5 donc). Nintendo a proposé un Direct très plaisant, mais, question de sensibilité, je reste très attaché au show “à l’américaine”, que Nintendo maîtrisait à une époque avec l’immense Reggie (jusqu’au fiasco Wii U, malheureusement). 


Margoth – Nintendo

L’année dernière, Nintendo nous avait assommé avec son focus quasi-intégral sur Smash Bros. , interminable et indigeste au possible. Cette année, il nous a assommé également mais de manière diamétralement opposée. Alors que je restais quand même mitigée des différentes conférences, hormis celle de Square Enix (pas dur de rattraper le tollé de l’année dernière) et de Kinda Funny Games (pour son beau déroulé de jeux et non par sa forme en revanche), que je me suis mise devant sans trop vraiment y croire, Big N est venu et il a vaincu. Sur le fond comme sur la forme. Énormément d’annonces diverses, pour la plupart enthousiasmantes, qui a de quoi toucher tout le monde.

Du joueur le plus jeune recherchant des gros jeux Nintendo pour continuer à passer de beaux moments devant sa Switch avec des Luigi’s Mansion 3 ou le nouveau, et très attendu de beaucoup, Animal Crossing. Ou encore les nouveaux Pokémon Épée et Bouclier – on pourra d’ailleurs enfoncer le clou en comptant le Pokémon Direct diffusé juste avant l’E3 – qui me vendent énormément de rêve alors que cela fait depuis la deuxième génération que je suis la série en plus-que-pointillé et sur le tard. Des titres que l’on a vu sans surprise en focus, mais sur un temps cette fois-ci plus que raisonnable. Surtout après avoir vu Microsoft qui a tout basé sur du trailer cinématique en terme de jeux, on ne peut que louanger Nintendo sur ce point : lorsqu’il s’agit de donner des infos importantes et montrer un jeu, le constructeur a ce don de tout dire et montrer de manière transparente. Le gameplay est là, dans sa version pure, qu’importe s’il y a un ralentissement gênant qui pointe le bout de son nez sur la séquence capturée. Ce n’est clairement Daemon X Machina qui dira le contraire tant il a semblé dévoiler une version qui ne corrige pas spécialement tous les soucis de framerates – il semble y en avoir moins toutefois – qu’avait montré la demo sortie plus tôt cette année. Le jeu est comme ça, le jeu est comme ça, point barre. Outre les licences maison, ça a été aussi le défilé de choses qui font également plaisir. Plus d’espace au jeu japonais qui fait quand même du bien après tant de pan-pan-boum-boum occidental auquel on a été matraqué pendant deux jours. Et surtout ces reissues, parfois sorties de nulle part, qui ne peuvent qu’enthousiasmer la vieille école. Tel ce surprenant Panzer Dragoon qui semblait un brin réhaussé techniquement parlant par rapport à sa version basique sur Saturn. Et surtout la série des Mana qui sort enfin des frontières japonaises avec en cadeau bonus une jolie traduction française et un remake pour le troisième volet pour les plus réfractaires au retropédalage. Un Cadence Of Hyrule, marquant une des premières fois que Nintendo laisse un développeur de la scène indépendante usiter d’une de ses précieuses licences, disponible dès le lendemain pour ainsi dire, marque aussi et laisse éventuellement rêver sur de beaux fantasmes quant à d’autres collaborations le papa de Mario et indé. Et, pour rester dans Zelda, l’annonce de la suite de Breath Of The Wild qui compense le manque, logique puisque le jeu a été repris de zéro, de Metroid Prime 4 à l’appel. Histoire de maintenir une hype au top de bout en bout pour cette petite Switch qui ne cesse de s’affirmer et n’a vraiment pas à rougir malgré sa technique à la ramasse vis-à-vis des mastodontes Sony et Microsoft. Une conférence au rythme excellent, tellement maîtrisée qu’elle a su faire passer la pilule sur le contenu le plus ciblé et/ou peu attrayant (ce petit gag avec Banjo Kazooie pour Smash Bros. , ou cette petite mise en situation amusante et fan-service à la fois pour les Resident Evil). Alors, certes, on n’en sait pas toujours pas plus vis-à-vis d’un rapprochement Nintendo/Microsoft mais il y avait là de quoi faire taire toutes les mauvaises langues qui continuaient à cracher « qu’il n’y a pas de jeux sur Switch, c’est vraiment de la merde ».


Ryuzaki57 – SquareEnix

La conférence de SquareEnix était pour le moins inégale mais ce fut ma préférée pour plusieurs raisons. Déjà, il y avait du gameplay, et des dates de sorties! Ca n’a l’air de rien comme ça, mais ça fait du bien de voir ces choses-là. Le rendez-vous est fixé avec Final Fantasy VII Remake, et la présentation surmultiplie les attentes : le combat contre le Scorpion mécanique, boss auparavant ultra-bateau, devient une gigantesque scène hollywoodienne avec un travail de caméra impeccable. Si tous les boss sont comme ça, je vous dis pas l’extase! Le système de combat hybride bien calculé est bien parti pour mettre tout le monde d’accord, et Tifa comme Aeris sont resplendissantes en combat. Je sens que ce n’est que le début d’une folie sans précédent. Avengers sortait aussi de l’ombre par un trailer convaincant : le jeu est magnifique et donne envie de se mettre dessus tout de suite, même pour un hermétique aux comics comme moi. La présence du multi coopératif, l’annonce de mises à jour gratuites et de la bêta PS4 sont autant de plus. Alors oui, début et fin très forts pour la firme japonaise, mais un milieu très mou. Final Fantasy VIII Remaster par exemple fait désordre comparé au FF juste avant, Crystal Chronicles Remaster ne sait pas quand se caler… On retiendra le retour de Saga avec le très intéressant Saga Scarlet Grace : pour y avoir joué sur PSVita, je ne peux que le conseiller aux fans de JRPG à l’ancienne. Et oh miracle, la portable de Sony apparaît dans une conférence E3, là où on ne l’attendait vraiment plus, avec Romancing Saga 3!


Mizakido – PC Gaming Show

Voilà un avis probablement biaisé car finalement, des conférences qui n’en étaient finalement pas, celles que j’ai pris en cours de route (mais arrivé au bon moment), celles qui passaient assurément trop tard pour que j’ai le courage de veiller (pour finalement rien de croustillant), et celles que j’ai pu regarder en entier au moment de leur diffusion, je n’ai retenu de cette édition que la conférence PC Gaming Show, qui s’avère s’améliorer d’années en années, malgré quelques couacs techniques, du sponsoring légèrement marqué et une certaine propension aux moments un tantinet gênants, se passe toujours une bonne humeur générale, et reste un excellent moyen de découvrir de futures productions indépendantes durant une petite heure que l’on aurait pu rater vu la quantité d’informations et qui peuvent circuler chaque jour à ce sujet. Il faut dire si que les présentations de Microsoft et d’Ubisoft, pour ne citer qu’eux, n’étaient pas si imal, elles restaient d’un grand classicisme et d’une prévisibilité particulièrement navrante. Le PC Gaming Show s’inscrivait dans une très bonne alternative riche en surprises donc. Autant les encourager à continuer.