Senran Kagura Bon Appétit

SKBA boxart[dropcaps style=’2′]Bien qu’ayant toujours été une série de jeu d’action, Senran Kagura s’est lancée brusquement dans le club très fermé des jeux de rythme. Les barrières à l’entrée étant très élevées dans le genre, Senran Kagura Bon Appétit peut-il se faire une place au soleil ?

Bon Appétit se présente donc comme un jeu de rythme classique avec des touches sur lesquelles appuyer dans le bon tempo, avec pour thème général la cuisine. Les 22 héroïnes de Senran Kagura Shinobi Versus se lancent donc dans un concours de cuisine, avec à chaque fois une petite histoire humoristique à la clé. Autant vous le dire tout de suite, je n’ai pas été emballé plus que ça par le mode story : la plupart des histoires sont des prétextes assez futiles et l’humour calque en grande partie celui de Shinobi Versus. A part quelques rares éclairs (Suzune-sensei, Ikaruga, Murakumo), j’ai trouvé ça un peu rasant et les artworks pas toujours très réussis.[/dropcaps]
Yagyu

En revanche, le gameplay mis au point par Meteorise m’est apparu plus solide. Déjà, il a le mérite d’innover un petit peu car les boutons défilent sur deux lignes simultanément. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais en pratique cela rend le jeu assez coton malgré la très large marge d’erreur (presque une seconde, j’ai vérifié) laissée au joueur. Le challenge se révèle donc extrêmement déroutant de prime abord, mais appréciable par la suite.

Pour expliquer cela, il est nécessaire de faire un peu de neurologie (non, vous ne rêvez pas : je fais de la neurologie à partir de Senran Kagura). Comparons avec Project Diva : Hatsune Miku ou Vocaloid de manière générale, c’est d’abord fait pour être écouté (en réalité, c’est d’abord de la composition, mais simplifions). Comme vous écoutez régulièrement vos morceaux de Vocaloid, votre cerveau enregistre le rythme. Si bien qu’une fois Project Diva en main (le jeu donc), votre cerveau «économise» l’information du rythme pour se concentrer sur le type de bouton, et transmet les instructions à vos doigts de manière beaucoup plus efficace. Dans le cas contraire, le cerveau va tenter d’extrapoler le rythme en fonction de la vitesse de défilement et de la distance entre les boutons, au détriment de l’identification de ceux-ci.

Ikaruga gC’est ce qui arrive quand on commence Bon Appétit, puisqu’à priori, vous ne connaissez pas les morceaux (et ils ne sont disponibles à l’écoute qu’après le mode story). Fort heureusement, le mode facile fait office d’entraînement : il y a six fois moins de notes et n’importe qui peut s’en sortir. Après quelque temps passé dans ce mode, je maîtrisais le mode normal sans problème, utilisant aussi mieux les ninpôs qui permettent de booster son score après avoir validé un certain nombre de notes. Notez par ailleurs qu’il existe un mode difficile pour ceux qui aiment vraiment en ch**, parce que là le challenge est de taille ! En parlant de la musique et puisque c’est un peu le cœur du sujet, je les ai trouvées franchement pas mal : assez peu sont chantées mais les mélodies m’ont paru pour la plupart agréables et prenantes. Techniquement, Bon Appétit est à la hauteur de Shinobi Versus, qui reste l’un des plus beaux jeux de la machine, et donc de l’histoire des consoles portables. La modélisation (comme vous pouvez le voir) est impeccable et les animations particulièrement fluides, même si ce spin-off est nettement moins spectaculaire que la série principale.

Hanzo
IkarugaChaque confrontation se déroule en trois manches à l’issue desquelles le vieux maître ninja Hanzô donne son verdict (avec de pitreries honnêtement assez gonflantes). Je n’ai d’ailleurs jamais compris à quoi servaient les deux premières puisque tout se décide dans la dernière, sans aucun bonus lorsque l’on gagne les deux premières. La victoire ne dépend au final que de votre performance rythmique : n’imaginez pas choisir des ingrédients ou régler le micro-ondes, le thème gastronomique est relativement accessoire et ne sert que le fan-service. Bien que là encore il se distingue (trop?) peu de Shinobi Versus, Bon Appétit en a en long, en large et en travers, avec des sous-entendus très colorés, des déshabillements en veux-tu en voilà et des poses vraiment là pour le coup extrêmement osées (NSFW, vous êtes prévenus!). Reste évidemment le très coquin viewer mode (maintes fois imité, jamais égalé), mais ça aussi vous l’avez déjà dans Shinobi Versus.

Je n’ai pas trouvé que Bon Appétit apportait grand chose par rapport à Shinobi Versus. Le contenu est trop mince (l’arcade ne sert à rien et le free mode ne se distingue pas assez) et les idées pas assez développées. Les fous furieux de la série pourront éventuellement s’y lancer étant donné son petit prix (normalement 15-30 euros selon que vous prenez le jeu complet ou pas).

  1. Intéressant petit jeu de rythme. Je n’en avais pas beaucoup entendu parler, merci de la réelle découverte au travers de la critique et un bienvenu officiel dans l’équipe d’Archaic. 🙂

  2. Depuis la première fois que j’ai vu passer le nom de ce jeu, il m’a toujours fait sourire. Il n’y a que les Japonais pour nous pondre un truc pareil franchement (c’est sûr que par chez nous, voir une cuisinière se retrouver vêtue de façon aussi légère, les commissions d’hygiène feraient des bonds devant leurs échantillons). Juste pour le délire, je dois bien dire qu’il m’intrigue pas mal ce jeu.

    Autrement, je te souhaite la bienvenue (version publique cette fois) et curieuse de voir les prochains titres passer au crible. En tout cas, ça promet de l’exotisme 😉

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