Dragon Quest Heroes

DQH boxart[dropcaps style=’1′]Bienvenue chez vous. C’est avec ces mots que le président de Sony Computer Entertainment Asia accueillit Yuji Horii à l’annonce de Dragon Quest Heroes. Il y avait en effet presque 10 ans qu’on n’avait pas vu un jeu Dragon Quest sur console Playstation. Après un franc succès au Japon puisqu’il y a frôlé le million d’unités vendues, ce spin-off action de la série légendaire arrive sur nos terres dans sa version PS4 uniquement. Ça tombe bien, c’est celle dont je vais vous parler.

Avec le désormais célèbre studio Omega Force aux commandes, c’est un jeu typé Musô, comme un Samurai Warriors, qui nous est livré ici. Comprenez par là que vous avez entre les mains un action-RPG à la structure assez traditionnelle, dans lequel vous allez monter de niveau, acheter/forger armes et accessoires pour devenir plus fort, courir les quêtes annexes, etc. le tout en effectuant des attaques directes en temps réel contre des bataillons d’ennemis. Chaque personnage dispose de 3-4 combos mêlant carré et triangle, ce qui est relativement peu. En revanche, ils ont aussi quatre attaques magiques qui s’activent via un rapide menu sur L1, et une méga-furie à lâcher quand le jauge prévue à cet effet est pleine. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, ça donne des trucs de ouf’. Magie et attaques physiques s’enchaînent sans temps mort, la jouabilité est immédiate en dépit d’un petit défaut : l’esquive est sur R2, bien moins pratique que le rond utilisé par exemple dans God Eater 2.[/dropcaps]

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Mais KoeiTecmo et SquareEnix ne se sont pas contentés de calquer bêtement le gameplay de Samurai Warriors dans un skin Dragon Quest et offrent à ce spin-off un système de jeu original. Dans Dragon Quest Heroes, les missions de défense sont très nombreuses. Concrètement, il vous est donné un point à protéger (PNJ ou élément fixe) et les monstres accourent de partout pour le détruire. Il faut être à la fois au four et au moulin : vous n’avez pas fini de nettoyer à l’est que la prochaine vague commence à attaquer au sud. Pour ce faire, vous pouvez placer des monstres alliés (acquis en ramassant des petites pièces) à certains points stratégiques, pour les faire tenir la position ou vous soutenir. Il y en a des dizaines et des dizaines, l’ensemble du bestiaire de la série en fait ! Petit bémol, le jeu est plutôt facile dans sa première moitié : les soins sont trop accessibles, la défense des persos est élevée et l’impression de multitude n’est pas toujours flagrante. Cela s’améliore cependant dans les derniers stades de l’aventure, théâtre de combats furieux à la pression bien réelle. Les semi-boss puissants et résistants nécessitent un acharnement sauvage sur votre ligne de défense. Signalons aussi que certains DLC (gratuits au Japon) offrent un challenge encore plus relevé qui devrait ravir les perfectionnistes. Gros regret en revanche : l’absence de mode en ligne. J’avais pris tellement de plaisir sur le mode coopératif de Samurai Warriors 4 qu’en être privé ici fut une véritable douche froide.

gigantesMais avant d’être un jeu d’action, le nouveau titre de SquareEnix est d’abord un Dragon Quest, un vrai, un pur. Bien sûr, vous avez les personnages mythiques : Alina et Manya de Dragon Quest IV, Jessica et Yangus de Dragon Quest VIII, Bianca et Flora de Dragon Quest V… 13 en tout en comptant le héros et l’héroïne crées pour l’occasion. Les deux ont leur personnalité propre et s’intègrent parfaitement à l’humour de Dragon Quest. En face, évidemment, point de soldatesque mais les ennemis traditionnels de la série par dizaines. Slimes, Killer Machines, Chimères, Archidiables, Hachosaures… ils sont venus, ils sont tous là pour vous barrer la route… ou vous aider si vous récupérez la précieuse petite pièce! Sans parler des dragons gigantesques, des statues géantes et autres trolls surdimensionnés qui font les boss de ce Dragon Quest Heroes.

iconCe titre est une véritable cure de jouvence tant l’ambiance de la licence est respectée à la lettre. Les musiques, les bruitages, mêmes les icônes lors des discussions sont d’époque ! Mieux encore, dans cette version japonaise, le jeu reprend le style d’écriture des Dragon Quest originaux, à savoir très peu d’idéogrammes et des espaces entre les mots (chose traditionnellement réservée aux jeux très grand public se voulant compréhensibles par les plus jeunes, comme Pokémon). Au même titre, l’histoire et les dialogues très bon enfant respectent à merveille les codes de la série, même si le scénario très vieux jeu ne va pas chercher loin.

boMais ce n’est pas parce qu’il fait péter les compteurs de nostalgie que Dragon Quest Heroes n’est pas moderne. Certes, ce n’est pas le plus complexe graphiquement sur PS4 mais… il en jette grave quand même ! Ce n’est pas tant la modélisation des personnages/décors, correcte mais sans plus vu la machine, que l’extraordinaire festival de couleurs incroyablement chatoyantes, surtout lors des sorts tous plus impressionnants les uns que les autres. L’animation est drôlement bonne aussi, le jeu est d’une fluidité sans faille avec en plus beaucoup de petits détails comme lorsque les personnages sont sonnés ou achèvent leur furie. Les nombreuses cinématiques, comme traditionnellement chez SquareEnix, sont extrêmement jolies, voire impressionnantes pour certaines. Mais le plus excitant artistiquement reste les finish quand on bat un boss avec un effet de flou/ralenti du meilleur effet qui permet de briller en société avec des PS4share de haute volée.