Pharaoh Rebirth+

Toutanlapin

Genre
Action-Aventure
Développeur
Krobon Station
Éditeur
Degica
Année de sortie
2016

Indiana Jones. Incarné dans une détonante et passionnante trilogie par Harrison Ford, ce personnage aura indiscutablement marqué l’imaginaire collectif au travers de ses aventures fantasques, mêlant mythologie, exploration de lieux oubliés et un certain goût pour les situations quelques peu irréalistes et explosives, le tout baignant dans une ambiance indéniablement unique, comme seules les années 80 pouvaient offrir. Côté jeux-vidéo, de nombreux développeurs ont baigné dans cet univers, et les hommages et inspirations ne manquent pas. On citera bien entendu Rick Dangerous et Tomb Raider chez Core Design ou encore la série des Uncharted de Naughty Dog, mais également, dans un registre plus méconnu, le sympathique Arumana no Kiseki côté Konami, abordé il y quelques années de cela sur Archaïc, les deux opus de La-Mulana, ou Pharaoh Rebirth+, imaginé par le développeur japonais Krobon Station, sorti en 2016 sur Steam et noyé parmi d’autres innombrables – et tout aussi intéressantes – sorties, et dont le présent article va tenter d’en vanter les mérites. Surtout si vous aimez Metroid, Castlevania ou les lapins.

Jonathan Banfield n’est pas non plus ce que l’on peut appeler un archéologue comme la véritable définition le veut… Disons que vu ces connaissances, il s’agit plus d’un aventurier qui affectionne les temples anciens et les trésors, et qu’importe la préservation du patrimoine. Chose d’autant plus étrange et inexpliquée : il a l’apparence d’un lapin géant. Une malédiction ? Visiblement, et cela ne sera pas bientôt plus la seule. Au moment où nous nous plongeons dans le jeu, nous rejoignons notre héros alors qu’il explose des ruines en Égypte. Il n’était visiblement pas le seul à connaître le coin : son rival de toujours, André Betancourt, un philanthrope français également touché par le même mauvais sort vu sa tronche de tortue, a les mêmes vues sur les mystères du temple, mais préfère de loin la manière musclée pour les découvrir. Leurs combats les mèneront au même endroit et à la même destinée, à savoir le tombeau du démoniaque pharaon Sehur I. Pas vraiment au courant, André ouvre le sarcophage où le démon était enfermé, et ce dernier, bien content d’être libéré, récompense nos deux explorateurs d’une nouvelle malédiction : dans sept jours, ils mourront tous les deux. Le seul moyen d’annuler ce sortilège consiste à réunir sept Saint Graal qui garantiront à leur possesseur la vie éternelle. S’en suite donc, pour Jonathan et André, une course contre la montre, à celui qui les réunira en premier dans le temps imparti. Autant dire que leur rivalité n’est pas prête de s’arrêter. Le jeu propose mine de rien une histoire très réussie, avec une bonne poignée de personnages attachants, une intrigue pleine de rebondissements, et surtout, un humour très acéré. Outre la bêtise de Jonathan, on ne pourra qu’apprécier les dialogues souvent drôles et les références disposées ça et là.

Comme précisé plus haut, Pharaoh Rebirth+ puise son inspiration dans la série des Metroid : on débute notre aventure avec pour ainsi dire aucun équipement, mais au fur et à mesure, on récupère de quoi progresser mais également de quoi revenir sur nos pas afin de visiter des endroits auparavant inaccessibles. On notera cependant que le jeu n’adopte pas une structure façon open-world, mais est découpé en niveaux plus petits, avec chacun leur thème et leur gros boss qui leur sont propres, sans oublier leurs nombreux passages secrets qui ne se révèleront pas toujours au premier coup d’œil. Ce découpage n’est pas forcement dérangeant et correspond logiquement au compte à rebours par jour imposé par la malédiction du pharaon. Au départ donc, Jonathan ne disposera donc que de ces deux jambes pour sauter et ses oreilles (!) pour attaquer. Ses étonnants organes seront en effet fortement mis à contribution, servant, au fur et à mesure des évolutions trouvées, de grappin ou encore de deltaplane, en plus de se voir augmentées leurs capacités offensives. On disposera par la suite d’armes plus conventionnelles, telles un fusil lance balles, ou des mines de proximités, qui réclameront une certaine quantité de points de capacités pour fonctionner. De son côté, la conception des niveaux est globalement très réussie et fourmille d’autant de pièges que de secrets. La difficulté est quant à elle très évolutive sans jamais aller dans l’excès, surtout quand les plus attentifs s’amuseront à fouiller au maximum chaque niveau à la recherche de bonus de statistiques. Il arrivera à deux reprises quelques variations à l’exploration des temples égyptiens, avec des séquences plus rapides à bord de véhicules. Globalement, rien à dire : Pharaoh Rebirth+ propose un cocktail très varié et de quoi revenir encore et encore, vu le nombre de mystères à découvrir. Notons cependant que par rapport à un certain La-Mulana, le titre n’est absolument pas bardé d’énigmes, mais s’attarde d’avantage sur l’action et la plateforme.

Un gameplay très fin donc, avec un sacré plaisir de la découverte, un bestiaire fourni et surtout une maniabilité au poil, digne des meilleurs jeux 2D, et absolument aucune lenteur dans son rythme. Dialogue, action, dialogue, action. Outre son gameplay bien huilé et son ambiance très sympathique, Pharaoh Rebirth+ est habillé de fort belle manière, surtout quand on prend en compte le fait qu’il a été réalisé par une équipe très réduite. A l’œil, le titre s’avère très agréable, avec une très belle 2D et des décors variés et détaillés, en plus de proposer une animation très fluide pour l’ensemble des personnages et ennemis affichés à l’écran. Les musiques, quant à elles, sont vraiment excellentes, tout à fait dans le thème du jeu, et entrainantes. Du joli travail d’orfèvre, y’a pas à dire.

Pharaoh Rebirth+
Appréciation
Pharaoh Rebirth+ est une véritable petite pépite. Maitrisé du début à la fin, il propose une aventure très réussie, en plus d'être un hommage passionné à Metroid et Indiana Jones. Rigolo et joli, il sera satisfaire les personnes amatrices d'exploration, avec de nombreux mystères et à découvrir, pour une durée de vie particulièrement conséquente pour ceux et celles qui voudront tout trouver et vu le contenu bonus proposé. Une belle réussite pour ce petit développeur qu'est Krobon Station, dont on surveillera avec impatience les prochaines créations.
Points forts
Dialogues très drôles
Gameplay excellent
Plein de trucs à découvrir
Musiques au top
Points faibles
La navigation entre niveaux peut être un peu fastidieuse