Super Lucky’s Tale

[dropcaps style=’2′]Après avoir été un des fers de lance de l’Oculus Rift, le petit renard de Playful revient au lancement de la Xbox One X. Evidemment que les premiers trailers et screenshots ne l’ont pas positionné dans les titres à suivre et encore moins parmi les vitrines technologiques du monstre de Microsoft. Mais la position d’outsider a de confortable de pouvoir créer la surprise.

Alors que Lucky sort tout juste de sa première aventure, sa soeur est enlevée par l’ignoble chat-sorcier Jinx. Ce dernier désire utiliser le Livre des ges pour arriver ses fins. Livre qui absorbe alors Lucky. Lucky y découvre quatre mondes sous l’emprise de Jinx et des mistigris, ses enfants. N’écoutant alors que son courage et arborant pendant toute l’aventure son sourire qui plaît tant aux enfants, Lucky se met en tête de libérer à la fois sa soeur et les peuples de chaque monde visité. Bien que chaque monde présente un hub menant à chaque niveau, la progression se veut linéaire au fil des trèfles à quatre feuilles collectés.[/dropcaps]

Chaque niveau terminé débloque le suivant, il faut toutefois avoir collecté un certain nombre de trèfles pour ouvrir l’accès au boss et par voie de conséquence au monde suivant. Au nombre de quatre par niveaux, les trèfles nécessitent de recueillir 300 pièces, finir le parcours, retrouver les 5 lettres du nom Lucky et découvrir le passage secret. Seuls 80 trèfles sont requis pour arriver face au boss de fin, quand une vingtaine supplémentaire est requise pour espérer débloquer l’intégralité des succès, ce qui amènera le compteur à une huitaine d’heures. Modeste mais non sans déplaisir. Super Lucky’s Tale renvoie en effet aux jeux de plateforme qui ont fait le bonheur des joueurs des années 90. Dans l’esprit d’un Yooka-Laylee, sorti un peu plus tôt en 2017, le titre de Playful hérite de la palette d’actions classique : coup de queue, saut et même double saut en oubliant en revanche la nage. Mais n’est pas des héritiers de Rare qui veut : la nouvelle gestion de la caméra – le VR n’étant plus – peut amener de mauvaises appréhensions de l’espace et donc des imprécisions dans les sauts. Si le chemin balisé ne pose pas énormément de problème, partir à l’aventure ou explorer les limites, en plus de dévoiler quelques murs invisibles, révèle des scénarios non prévus par les développeurs et des séries de bugs assez dérangeants, la plupart liée à une mauvaise gestion des collisions.

  

Le jeu reste heureusement très jouable au moins curieux et offre des progressions balisées et plutôt simples à suivre, digne héritage de Crash Bandicoot ou autres Croc de l’époque Playstation. Sa difficulté et son design le place d’ailleurs clairement sur le terrain des jeux pour les plus jeunes – à quelques étapes de certains boss étonnamment plus corsés que le reste. Les vieux routards et habitués au genre ne manqueront pas de trouver l’ensemble répétitif et sans réel challenge. En revanche, les parents – tels que votre serviteur – seront ravis de parcourir le jeu avec leur enfant, voir ses yeux plein d’envies et un sourire jusqu’aux oreilles à chaque gros plan sur le visage de Lucky. Imaginez leur plaisir, qui plus est, quand la fin laisse entendre qu’il ne s’agit que du début. Et en partant de ce postulat, les défauts techniques – à savoir une résolution HD et 4K de qualité mais un niveau de détail plutôt bas aux côtés d’une animation plutôt bonne mais connaissant quelques inexplicables soubresauts, même sur une Xbox One X – passent pour d’anecdotes remontées d’yeux critiques que l’oeil bien jeune ne saura guère détecter.

Mais ne vous méprenez pas, Super Lucky’s Tale en lui-même n’est pas le jeu de plateforme le plus marquant de sa génération mais saura graver de superbes souvenirs aux plus jeunes joueurs, voire de leurs parents pour avoir passer de belles soirées de complicité en famille. Un titre honnête, bradé quelques semaines seulement après sa sortie, que les joueurs Xbox auraient tort de bouder, d’autant qu’il s’agit d’une exclusivité console.