Tales of Graces f

Ardue est la tâche qui consiste à différencier les épisodes de la série Tales of. « Trop » est souvent utilisé quand il s’agit de parler de leur parution. Disponible depuis décembre 2009 sur Wii, Tales of Graces a su s’attirer les faveurs du public nippon, à défaut d’avoir vu le jour sur les autres territoires. Namco Bandai a depuis lors réparé la chose en le portant sur Playstation 3 et en le diffusant sur les trois gros marchés. Amis européens, à nous les joies de Tales of Graces f – car il fallait bien marquer la nouveauté quelque part. f comme final, l’éditeur étant à deux doigts de nous avouer avoir pris un an supplémentaire pour terminer son jeu. Heureusement, nous sommes également à deux doigts de lui pardonner…

tales-of-graces-f-playstation-3-ps3-018

Pourtant, le début guilleret de Tales of Graces pourrait en refroidir certains, tant la naïveté et la bonhommie des jeunes héros transpirent à travers l’écran. L’histoire prend place dans le domaine de Lhant et nous met aux commandes d’Asbel Lhant, fils du seigneur local, destiné à lui succéder un beau jour, au détriment de son petit frère, Hubert. Mais ceci ne tient pas compte du tempérament casse-cou d’Asbel, qui, à compter de sa rencontre avec la mystérieuse Sophie – guerrière à ses heures qui ignore totalement les us de la civilisation et encore plus son passé – enchaine les prises de décision altruistes mais dangereuses. Très vite l’ambiance dégénère : Absel est gravement blessé, le prince Richard inconscient dans une crypte et surtout Sophie décédée en les sauvant. Asbel ne s’en remettant pas, décide de quitter cocon familial et amis pour s’engager dans l’ordre de la chevalerie afin de devenir fort. Sept ans plus tard, à l’annonce du décès de son paternel, Asbel retourne à Lhant, mais tout a changé.

tales-of-graces-f-characters

La copine amoureuse de lui l’a chassé de sa vie, le frangin, petit pleurnichard, est devenu un fier lieutenant et même le peuple de Lhant n’en a que faire d’un héritier disparu depuis des années. Le scénario de Tales of Graces prend alors une toute autre tournure, plus sombre, sans pour autant être obscur : jamais il ne tente de nous étouffer de messages subliminaux ou de subtilités abracadabrantesques. Le studio Tales of a su rester modeste dans ses propos, simple et par la force des choses passionnant, le joueur s’attache en effet très vite à la petite troupe, plutôt maladroite et inexpérimentée au début, qui ne va cesser de monter en puissance au fil des péripéties.

tales-of-graces-f-playstation-3-ps3-008 tales-of-graces-f-playstation-3-ps3-028

A chaque nouvel épisode, tout le monde se demande quelles seront les nouveautés du système de combat. Héritage de [tooltip content= »Il s’agit du premier volet de la série Tales of, paru sur Super Famicom en 1995 repoussant les caractéristiques de la console. Il est ressorti sur Playstation et GBA (en France et en français). » type= »help »]Tales of Phantasia[/tooltip], celui-ci mute légèrement à chaque volet, le LMBS (Linear Motion Battle System). Namco Bandai le modifie en SS-LMBS, à savoir Style Shift. Reprenant le principe des chains de Tales of Destiny, il se focalise ici sur les pas de côté, octroyant des PE et permettant d’enchaîner plus facilement. tales-of-graces-f-playstation-3-ps3-029 Au revoir points de magie qui nous obligeaient à rester les yeux rivés sur la jauge ou à pester contre l’IA des personnages adorant déclencher des magies surpuissantes à chaque rencontre. Tout est désormais une histoire de PE. Chaque personnage en dispose d’un certain nombre et chacune de ses actions en consomme ; la jauge a beau remonter très vite, il s’agit de ne pas se retrouver à court au milieu d’un combo face à un ennemi. Les héros disposent toujours de leurs séries de techniques de combat complétées par les Artes. De deux types, A (Attaque) et E (Soutien), ils sont l’occasion de provoquer le point faible des adversaires, accroissant les dégâts. Disposés sur le bouton Rond, cinq artes peuvent être équipés simultanément sur un personnage dirigé par le joueur. Ce dernier peut en effet décider de diriger le héros qu’il souhaite, en sachant que les autres auront leur « stratégie » placée en automatique ou semi-auto (le joueur indique les actions à réaliser, mais ne contrôle pas les déplacements). Les stratégies, système récurrent de la série et modèle de celui de Final Fantasy XII, permet de paramétrer le comportement de chacun. Pour cela, il est nécessaire d’indiquer le choix de l’adversaire, la part d’utilisation des Artes, la témérité du héros ou encore son altruisme vis-à-vis de ses petits copains. Et si cette configuration peut paraître gadget au début du jeu, elle est primordiale face à de nombreux boss.

tales-of-graces-f-playstation-3-ps3-022

Le système de jeu vous place toujours dans une arène, en 3D à l’instar de Tales of Vesperia, où vos déplacements sont libres et où les coups s’exécutent tels des jeux de baston. Au fil de la rencontre, une jauge d’Eleth augmente, déclenchant soit une explosition d’Eleth, soit un chaos. La différence étant le camp la déclenchant, vous ou les ennemis. Dans les deux cas, cela provoque une infinité de PE et de gros gains offensifs, pendant un court laps de temps. Les mystic Artes, sorte de super attaques débutant par un superbe artwork en gros plan, sont une des armes secrètes auxquelles il faut savoir avoir recours. De 3 niveaux possibles, elles occasionnent de graves dégâts aux ennemis, surtout si placées en cours de combo. tales-of-graces-f-playstation-3-ps3-024Indispensable pour faire descendre la barre de vie des monstres de fin du jeu rapidement. Tout ceci contribue à forger un système de combat extrêmement énergique dont il est difficile de se lasser, rendant les affrontements et les phases de levelling intéressants. Fait rare. Pour peu que vous réussissiez l’objectif imposé en début, des bonus vous sont attribués en cas de victoire, du retour de PV au bonus d’expérience. Il devient donc intéressant de « bien jouer » pour progresser plus aisément. D’autant que le système d’évolution est aussi simple qu’il est efficace. Chaque héros dispose de titres, dont il s’équipe. L’utilisation d’un titre augmente son niveau d’expérience : jusqu’à cinq compétences, actives comme passives, peuvent être apprises par titre. Apprendre deux fois la même compétence, au travers de deux titres différents, la renforce. Les titres s’acquièrent au fil de la montée en niveau, pour les principaux, mais aussi et surtout au travers de quêtes annexes. A ne pas négliger.

tales-of-graces-f-playstation-3-ps3-001

1 2 Suivant

  1. Je rajoute au doublage qu’on pourra tout autant pester sur le doublage américain que sur la chanson d’opening réinterprétée dans la langue de Shakespeare. Et c’est très loin d’être la première fois qu’on nous fait ce coup-là (si ce n’est systématique dès lors qu’un Tales Of sort en Europe et aux US)… Bon au moins, les doublages sont quand même pas dégueulasses malgré tout, on n’a pas tout perdu quand même. Malgré tout, remercions Namco Bandai de faire l’effort de s’attarder à nous sortir des J-RPGs (localisés en bonus). En espérant que les gens savent en profiter car en plus d’être très loin de la médiocrité, c’est avant tout si les ventes sont satisfaisantes que l’on continuera à voir des jeux du style – bien mois populaires aujourd’hui qu’il y a quelques générations de console – sortir dans nos contrées. Et vraiment, ça ne fait pas de mal car ils ne sont pas spécialement légions.

    Je l’ai commencé la semaine dernière justement. Et s’il semble particulièrement long à se mettre en place scénaristiquement (l’histoire n’a toujours pas décollé au bout de mes 6 malheureuses heures de jeu), son système de combat, comme chaque Tales Of, joue très bien son rôle pour captiver le joueur en attendant. Mieux, c’est le système de combat qui m’a le plus botté. Le système est à la fois très facile à appréhender et complexe par la profondeur de ses possibilités. Voilà qui laisse présager de longues heures à bouffer du combat, juste pour maîtriser parfaitement son propos afin d’aller bousiller les boss optionnels ultimes. De même que je lui reconnais son système d’équipement de titres dans l’apprentissage de capacités qui m’a grandement fait rappeler celui qui était en place dans FFIX sur le principe. Et comme c’est quelque chose que j’avais grandement apprécié sur ce dernier, je ne peux bouder mon plaisir. Même si cela signifie que je vais devoir faire face à mes vieux démons me dictant d’y aller dans le leveling intensif histoire que toutes les capacités de chaque personnage soient apprises.

    1. Justement, la politique de Namco Bandai concernant l’introduction a petit à petit évolué. Si je prends comme point de départ le premier épisode sorti en Europe, Tales of Symphonia, il avait sa musique d’intro modifiée (reprenant celle US), Tales of Vesperia avait la musique japonaise avec une chanson anglaise, Tales of Graces F également, Tales of Xillia a la musique et la chanson japonaise. Et dans Tales of Symphonia Chronicles, sortant en décembre 2013 en Europe, il y aura non seulement les introductions japonaises mais également les doublages nippons. Et si cette compilation se vend bien, Namco Bandai reproduira l’opération (selon les producteurs présents à la Japan Expo 2013).

      Il faut en effet saluer l’initiative, car ces RPG sont très bien localisés et de qualité. Dans ce Graces F, si t’es fan du finissage 100%, tu risques d’en avoir pour ton argent vu le nombre assez hallucinant de quêtes annexes, donjons et boss cachés. En plus de l’amélioration des personnages qui prend un temps non négligeable. 🙂

  2. Il s’agit de mon premier « Tales of », et je reste mitigé. D’un côté le scénario classique et son rythme en dents de scie me font grincer des dents, de l’autre l’ambiance générale et les personnages sont géniaux, et les combats bien rythmés ne sont pas dénués de challenge. Pour un portage Wii lissé, je trouve les graphismes et la DA plaisants à l’oeil. C’est riche et coloré et le titre a un vrai cachet J-RPG qu’on a de plus en plus de mal à trouver dans les grosses licences qui lorgnent du côté du RPG à l’occidental.
    Perso je traîne encore à le finir, surtout avec Tales of Xillia dans l’étagère qui me fait de l’oeil, mais à mon avis c’est un bon investissement ^^

    1. Les Tales of ont toujours eu une trame globale relativement classique. Certains réussissent tout de même à sortir du lot (Rebirth et Abyss notamment) ; ce Tales of (Graces) mise quant à lui davantage sur ses persos. Et là, comme tu le fais remarquer, ils sont réellement réussis, dans le sens où l’on s’y attache très facilement. Je pense d’ailleurs qu’il s’agit d’un de ses points forts. Les héros n’ont pas besoin d’être extrêmement torturés pour plaire, d’autant qu’il se dégage du groupe une bonne humeur communicative, qui pousse à avancer avec plaisir.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *