Rayman DS

Fer de lance d’Ubisoft depuis la Playstation première du nom, Rayman est en quelque sorte la mascotte française à l’étranger. Représentant notre culture en dehors de nos frontières, ce héros a un devoir d’originalité et d’aventures palpitantes. Pour l’originalité, il n’y a aucun problème là-dessus ; concernant la qualité de ses péripéties, il y a de quoi être davantage perplexe. Si vous êtes encore indécis quant à cela, je vous propose de, tout de suite, éclaircir certains points.

Une mise en bouche éprouvée

Encore embarqué dans une histoire incroyable, nous retrouvons notre Rayman national emprisonné dans un bateau pirate aux côtés de son ami Globox. Alors qu’ils se retrouvent de la plus belle des manières (au fin fond d’une geôle…), Rayman a l’idée de s’évader. Ne tenant pas en place, il décide de s’enfuir tout de suite. Alors que nos deux compères réussissent leur coup, ils sont séparés dans leur fuite.

Puisque le vaisseau était volant, Rayman se retrouve à faire une chute vertigineuse. N’étant pas comme tout le monde et disposant d’une texture de peau probablement super-résistante, il se relève sans la moindre égratignure. Bien décidé à en découdre avec ces maudits pirates, Rayman va devoir alors d’abord arpenter les niveaux à la recherche, en premier lieu, de son ami disparu puis par la suite pour exterminer le méchant chef des pirates.

Le scénario ne brille pas par son originalité, il faut bien le concéder mais il faut avouer qu’il a fait ses preuves depuis la parution du titre sur Nintendo 64 en 1999. Cela ne nous rajeunit pas tout ça…

Une réalisation encore d’actualité

Rayman a révolutionné la plate-forme 2D lors de sa première incursion dans l’univers vidéoludique, il a conforté la bonne impression que l’on avait de lui lors du deuxième épisode de ses aventures. Cette aventure a tellement plu aux joueurs ainsi qu’aux développeurs qu’elle a été choisie pour être adaptée sur Nintendo DS. Nous retrouvons donc un jeu plus que similaire à son modèle. Le héros peut toujours se mouvoir dans un décor entièrement en 3D à la Super Mario 64, en toutefois plus riche. Les détails affluent et les décors recèlent moult végétaux tout à fait agréables à l’œil. Même si le soft ne peut pas se vanter de proposer la même résolution que N64, il s’en sort plus qu’honorablement avec une réalisation tout à fait honnête qui dépasse même celle de Super Mario 64 DS. Les textures, bien que grossières pour certaines, n’agressent pas la pupille même s’il ne faut pas non plus regarder de trop près ; sous peine de voir quelques gros pixels. Des graphismes agréables, c’est bien mais s’ils sont accompagnés d’une bonne animation, c’est mieux. Et bien, rassurez-vous, elle est tout à fait correcte. Le héros se déplace de manière gracieuse (enfin presque…) et à peu près fluide. En effet, il faut relever quelques imperfections dans l’enchaînement des animations du personnages qui occasionnent de temps à autre des saccades. Même si cela n’empêche pas réellement de s’amuser, il faut reconnaître que ce genre de bévues gâche quelque peu le plaisir. A croire que les développeurs se sont contentés de copier-coller la version N64…

Du nouveau ?

Se sentant coupable de n’effectuer qu’une simple conversion, les gars d’Ubisoft ont quand même incorporé une fonctionnalité tactile. Sur l’écran du bas, se trouve un petit curseur qu’il suffit de titiller pour faire se mouvoir Rayman. Ainsi, soit avec votre pouce soit avec l’aide de la dragonne, vous avez la possibilité de diriger votre héros à travers les niveaux. Si, sur le papier, le système semble agréable, en pratique, c’est une horreur de jouer de la sorte. A l’inverse de Super Mario 64 DS, ce système est assez contraignant puisqu’il faut absolument diriger le jeton de l’écran et rester dessus. Si le principe partait d’une bonne idée, la maniabilité en ressort amoindrie. Le joueur, blasé de ne pouvoir utilisé le tactile, doit alors se rabattre sur la bonne vieille croix directionnelle. Cette dernière n’offre pas un confort optimal mais permet de jouer correctement à son jeu. Quel dommage qu’Ubisoft n’ait pas opté pour la même maniabilité que son concurrent moustachu. Cependant, vous pourrez tout de même sauter, escalader les falaises, voler, plonger, virevolter, glisser et vous battre comme il faut. Il n’y a donc pas mort d’homme non plus mais nous étions en droit d’en attendre davantage de ce portage. Surtout qu’au niveau de la durée de vie, elle est équivalente à celle d’avant : il vous faudra donc une douzaine d’heures pour finir le jeu et plus encore pour tout trouver (les lums cachés entre autres). Le soft s’en tire plutôt bien sur la durée et satisfera le joueur lambda fan de plate-forme.

Une conversion en demi-teinte

Rayman DS est la conversion de Rayman 2 sur N64, un portage peut-être trop hâtif d’ailleurs. Les développeurs ont omis de profiter des capacités de la console en matière de prise en main pour faire évoluer leur jeu. Sûrement désireux de vouloir proposer leur soft au lancement de la console, ils ont quelque peu bâclé le travail. Dommage. Il en reste un jeu qui fera passer un bon moment à ceux qui ne l’ont jamais fait. Les autres peuvent passer leur chemin et ressortir leur version d’antan, un poil plus belle et bien plus agréable à jouer.