Preview : Ar Tonelico

Les progrès de la technologie se faisant toujours plus rapidement, les joueurs se font de plus en plus exigeants sur l’aspect technique des jeux. Il suffit de voir les premières images d’Em Enchant Arm ou de Rogue Galaxy pour comprendre que les RPG adoptent désormais un côté spectaculaire semble-t-il nécessaire pour bien se vendre et surtout attirer l’œil du grand public. Cependant, un petit groupe de sociétés fait de la résistance contre cet état et continue à promouvoir le RPG old school en ne s’adaptant qu’un minimum aux nouvelles technologies. Si le nom d’Idea Factory vient immédiatement à l’esprit, il est ici question d’un jeu édité par Banpresto et développé par le petit studio Gust. Peu connu, il est pourtant responsable d’une série de RPG tout à fait respectable : Atelier Iris.
Pour leur prochain jeu, l’équipe a décidé d’opter pour un jeu tout à fait original : Ar Tonelico.

Un univers comme on les aime

Le jeu prend part dans le monde de Sol Shell. Particulièrement beau et penché vers la technologie, il est constitué d’un archipel d’îles flottantes à l’instar d’un Baten Kaïtos. L’histoire débute sur l’une des îles les plus élevées de Sol Shell et nous propose de prendre en charge le destin de Liner Balselt. Liner est le fils du gouverneur de l’une des villes les plus influentes de l’île, Platina. Si la politique est le fer de lance de son paternel, notre héros ne supporte pas ce monde corrompu et rêve d’aventures et de combats. Naturellement, son choix se porte alors vers l’armée. Sitôt sa majorité atteinte, il décide de quitter son foyer, sa famille, ses amis et tout ce qui le retenait encore à Platina pour s’engager dans le militarisme.
Sur son chemin, Liner rencontrera deux jeunes filles qui jouiront d’un rôle plus qu’important dans le scénario bien qu’encore indéterminé. La première se nomme Orica Nestmil (la jolie brune aux cheveux longs, future amante du héros à n’en pas douter). Née avec de puissants pouvoirs magiques, Orica est, selon le groupe religieux Elu Miremia, l’élue de son monde pour le purger de se péchés. La seconde héroïne se nomme Misha Altoselc Rune. Rien que par son nom, nous savons qu’elle possède une certaine prédisposition pour la magie. Appartenant au même clan que Orica, le Ravateel Clan, elle cache en elle un pouvoir magique considérable qu’elle ne sait pas encore exploiter.

Toutes deux comprennent un dialecte ancien, aujourd’hui disparu, qui leur permet de donner vie à leurs pensées et ainsi réaliser des sorts magiques par l’intermédiaire de chansons. Autant dire que leur importance dans l’intrigue semble évidente surtout quand on voit la disposition sur les aires de combats dont je vous parlerai plus bas.

La trame d’Ar Tonelico débutera de la sorte. Nul doute, au vu des trailers, que moult rebondissements et événements seront de la partie. Faisons confiance à Gust pour ne pas avoir conçu un univers bancal.

On va s’amuser, je vous dis

Pour appuyer un bon scénario et de bons personnages, il faut surtout des rouages de jeu au moins aussi bons. Je pense que personne ne me contredira si je dis que le système de combat contribue grandement à l’intérêt que l’on peut porter à un jeu du genre. Rares sont les bons RPG à disposer de combats pourris. C’est pourquoi Gust a tenté d’offrir aux joueurs des combats dynamiques et à la fois plaisants. Ils se dérouleront au tour par tour, classique mais efficace. Vous aurez quatre de vos combattants sur le terrain. Plusieurs formations vous seront proposées afin de placer vos unités du mieux possible. Il est toutefois obligatoire de placer votre magicienne en retrait : elle recevra moins de coups tout en jouant pleinement son rôle. Cela ressemble à la vieille combine usitée dans nombre de RPG (le mage derrière) mais qui ne perd pas de son utilité.
Exceptées les attaques classiques (sélectionnables dans un menu d’icônes accessible à n’importe qui) telles qu’attaquer, se défendre, utiliser un objet et autres, vous pourrez lancer de puissantes attaques spéciales. Une fois lancées, la pression exercée sur le bouton déterminera sa puissance. Plus vous maintenez, plus elle est puissante. En revanche, vous mettrez davantage de temps à pouvoir la réutiliser par la suite.

Si le système de combat a l’air tout à fait correct, les développeurs ont pourvu le soft d’autres joyeusetés en tout genre, profitant de leur expérience dans le domaine. Ainsi, un système de fabrication d’objets a été mis en place. Il se rapproche sensiblement de celui que proposait Thousand Arms de Red. Vous choisissez des matériaux à forger et l’assistance d’une jeune fille. Elle vous soutiendra moralement pendant le travail. Ce genre de choix aide à instaurer un principe d’affinités entre les personnages qui boostera, ou affaiblira, leurs stats durant les combats. Faire attention à l’harmonie du groupe sera donc vital si vous ne désirez pas perdre des batailles à cause d’un protagoniste capricieux.

Une évolution certaine…

Bien qu’Ar Tonelico soit un RPG complètement original, la patte du studio nippon se reconnaît au premier regard. Ceux qui ont fait ou qui connaissent bien Eternal Mana remarqueront la patte graphique plus que similaire des deux softs. Ils proposent des teintes similaires donnant un aspect féerique dont Gust a maintenant le secret. Personnages et décors en 2D avec quelques éléments 3D pour animer l’environnement sont, entre autres, les secrets de fabrication de la société. Les héros sont absolument adorables et leur design n’est pas en reste.

A chaque dialogue, un artwork du locuteur apparaîtra en gros plan nous faisant profiter de leur classe et surtout de l’excellent travail du designer. Si le jeu attire autant l’œil, c’est en grande partie grâce au très bon boulot de cet illustre inconnu (je ne l’ai trouvé nulle part mais je continue l’enquête). Si les personnages d’Eternal Mana pouvaient sembler bâclés pour certains et tout simplement décevants pour d’autres, ici, un bond a été franchi puisque chaque héros étonne et subjugue. Ceci est bien évidemment un avis personnel mais le point indiscutable est bien l’évolution qu’a connu le design des persos entre les anciennes productions de Gust et Ar Tonelico.

D’ailleurs le point particulièrement intéressant à signaler est que les statistiques des héros sont influencées en majorité par leurs habits. Selon le vêtement que vous leur faîtes porter, leur caractéristiques évoluent. Vous allez me dire que jusque là, rien de bien nouveau, de plus le rapport avec le design n’est pas limpide. Vous avez raison mais la nouveauté vient du fait que le physique du perso évolue en fonction de sa garde-robe. Orica peut très bien vêtir des habits de voleuse ou d’ange. Il faudra pour cela que sa cosmo sphere gagne en niveau au fur et à mesure de l’expérience glanée durant les combats. Le design change donc en partie durant le jeu et le sentiment de trimballer des mal propres pendant plusieurs dizaines d’heure se fera bien moins sentir qu’à l’accoutumée.

L’habillage

Comment tout ceci va-t-il s’enchaîner ? Le jeu se déroule à l’instar d’un Eternal Mana (la comparaison était inévitable) ou d’un Tales of Rebirth. Vous dirigez votre personnage dans des décors 2D certes dans des décors dessinés comme dit plus haut. Cependant, il vous arrivera de naviguer en trois dimensions pour des moments où l’action sera davantage présente ou pour des phases de plate-forme. Les sauts font partie des actions possibles du héros. A noter que l’animation de jump (remarquez la feinte pour éviter la répétition) ressemble fortement à celle de Fei dans Xenogears.

Les affrontements se déclencheront de façon aléatoire, banale, et se dérouleront, eux, dans un décor en 3D. Ar Tonelico mélange les effets techniques et les genres avec bonheur.

Pour vous accompagner dans votre quête, vous serez encouragé par la bande son du soft, élément essentiel d’un RPG. Des musiques ratées plomberaient complètement le jeu. Si aucun extrait n’a encore été donné, nous pouvons nous faire une idée du talent de compositeur aux travers des deux trailers disponibles. Dans le premier trailer montré, nous entendons l’opening theme du jeu. Merveilleusement orchestré, il impose le respect. Il laisse penser à un monde féerique, imaginaire mais qui n’a pas échappé à de dures épreuves et plus particulièrement des guerres. Très plaisant à l’écoute. Le second propose une musique faite essentiellement de chœurs et réellement épique. Elle a réellement le don d’impressionner par sa prestance et l’on ne s’attend pas à un ton si sérieux et imposant lorsque l’on se cantonne à regarder les images. Pour tout vous dire, cette musique tourne en boucle le temps que je rédige ces lignes.
Je me permets donc d’être optimiste quant à la qualité de la future ost.

Prochainement chez vous…

Et oui, Ar Tonelico est prévu pour très bientôt chez nos amis japonais puisqu’il sera présent sur les étalages le 26 Janvier 2006. Mélangeant subtilement le classicisme des RPG old school et regroupant moult idées aussi bien originales que reprises des Atelier Iris, Ar Tonelico a tout du jeu sympathique qui plaira au fan pur et dur du genre. L’univers semble bien moins naïf que ceux de ses préquelles spirituelles et le design est particulièrement réussi.

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