Lost Planet

La nouvelle génération de titres 360 est arrivée avec Gears of War. Depuis, tous les softs ne cessent d’utiliser toujours mieux les capacités de la console, et pas seulement ceux du constructeur. Les éditeurs tiers aussi s’y mettent, tel que Capcom. Désireux de proposer un titre exclusif à la console de Microsoft, Keiji Inafune a dirigé le projet Lost Planet pour nous. Quelle gentille attention, n’est-ce pas ?

Akrid quand tu nous tiens

Avant de vous raconter tous les points qui font de Lost Planet un indispensable, détaillons un peu la raison de tout ce pataquès qui réside dans l’envie des Hommes de toujours conquérir plus de territoires. L’espèce humaine a décidé de s’établir sur une planète où la vie est déjà présente qu’ils vont nommer EDEN III. Très vite, les colons vont prendre possession de la planète, malgré les conditions climatiques assez difficiles. Mais ils auraient dû fouiller les lieux plus en profondeur : la planète n’était pas inhabitée. Les Akrids, cousins éloignés de nos insectes en centaines voire milliers de fois plus grands, y menaient déjà une vie paisible. Et, entre deux espèces si peu familières l’une de l’autre, la cohabitation semble impossible et n’a même pas été envisagée il faut dire. La déroute humaine est presqu’immédiate. Mais c’était sans compter sur notre déterminisme génétique. Les hommes vont en effet mettre au point un nouveau type d’armes : les VS (Vital Suits). Ce sont des robots de plusieurs mètres de haut, pouvant contenir un humain et servant d’armures de combats face aux Akrids.

La guerre reprend de plus belle pour la domination d’EDEN III. Le jeu débute par l’assaut d’un groupe de soldats équipés de VS. Les combats font rage et très vite, les humains se font déborder. Parmi la race Akrid, il existe quelques espèces qui restent les terreurs des hommes, des Akrids suffisamment imposants pour rendre n’importe quel immeuble ridicule. L’un d’eux fait son apparition : Green Eye. Les hommes ne peuvent rien contre lui ; Wayne, notre héros casse-cou est le dernier survivant du peloton ; son père qui les dirigeait est considéré comme mort au combat.
Wayne va alors être recueilli par un petit groupe de pirates des neiges et va entamer une quête de vengeance envers Green Eye.

L’entrée en matière est tonitruante, les explosions surviennent de partout et l’action est au rendez-vous. Malheureusement, le scénario qui s’annonçait prometteur restera juste prometteur. La mise en valeur du synopsis ne sera pas le fer de lance de Lost Planet. Les cut-scenes, bien que magnifiques, n’apportent rien de réellement palpitant et ne font guère avancer le schmilblick. Les personnages n’ont en effet que peu d’arguments pour eux à l’exception de Luka qui, malgré le froid ambiant, se sent bien avec un joli décolleté. Les rebondissements ne sont pas ce que l’on appelle des surprises et l’on ne peut s’empêcher de reprocher à Capcom d’avoir gâché pareille histoire. Les Akrids, les pirates des neiges, la NEVEC, autant de partis qu’il aurait été possible de mieux faire interagir entre eux…

L’équipe en charge en a vraisemblablement décidé autrement et heureusement, l’intérêt du titre ne réside pas uniquement dans son histoire. Rares sont ceux à réussir à faire oublier cette faiblesse et à l’instar de Gears of War, Lost Planet fait partie de ces exceptions.

Le 14 juillet toute l’année

De tous les jeux disponibles à l’heure actuelle, tous supports confondus, Lost Planet est celui qui propose le plus d’explosions à la minute. C’est la guerre et les participants s’en donnent les moyens. Du lance-roquettes, en passant par les gatlings et les Lance-Rayons, les armes de destructions massives répondent toutes à l’appel. Les plus pointilleux seront même curieux de trouver de l’armement un peu partout dans la neige mais nous ne sommes plus à une incohérence près. Il faudra cependant différencier les deux types d’équipement : les jaunes et les bleus.

Les premiers sont destinés au héros. Grenades, fusil, mitrailleuse, fusil à pompe et autres jouets du même genre sont trouvables à même le sol. Il n’y a pas de grande subtilité, pas de seconde fonctionnalité à la Perfect Dark. Le second type d’armes est voué à être utilisé par les VS mais peuvent être employés également par Wayne. Ce sont les lance-missiles, les gatlings ou les lance-grenades par exemples. Bien plus massives que celles pour humains, elles entraineront une forte baisse de vitesse de Wayne mais leur puissance ne sera pas diminuée pour autant.

Arrêtons nous donc davantage sur ces VS. Les déplacements dans Lost Planet peuvent se découper en 60% à pied et 40% en VS ; autant dire qu’ils sont loin d’être négligeables. Comme vous vous en doutez, leur puissance et leur stature contrastent avec celles de Wayne. Il s’agira souvent de se frayer un chemin aux milieux de créatures plus imposantes ou de pelotons de VS ennemis. Et oui, les humains ne savent pas s’unifier contre un ennemi commun et se sentent obligés de s’affronter même entre eux. Pour en revenir aux VS, il faut savoir que leurs deux bras peuvent être équipés ; face aux boss, ce genre de pratique est indispensable tellement ils sont impressionnants. Lost Planet est un titre qui mise tout sur le gigantisme et les maîtres des lieux n’échappent pas à la règle. Les combats sont titanesques, principalement face aux colosses Akrids tels que Green Eye. Certains sont optionnels, comme le ver des sables, et les battre ne vous servira qu’à décrocher des succès supplémentaires et faire plaisir à votre ego. La première fois que vous verrez le ver vous courser vous comprendrez enfin ce que signifie l’expression « se faire dessus ». Toute la force de Lost Planet réside dans ce côté spectaculaire que peu de softs sont aptes à offrir.

J’ai cru voir passer un missile…

Voir les roquettes fuser de toutes parts et être éjecté par le souffle des explosions est un sentiment assez nouveau sur console. Car à l’image d’un Shadow of the Colossus sur Playstation 2, on ressent tout le poids du héros dans les commandes. Il n’est pas question de courir comme un cabri et de faire des sauts dignes de super héros. Remarquez, question agilité, Wayne n’a pas à rougir : pour une humain dit classique, il se défend remarquablement bien. Malgré tout ce qui lui arrive, il se relève sans broncher. Courir dans la poudreuse n’a jamais été aussi réaliste et la résistance de la neige se fait sentir dans la vitesse de course. Le moteur physique du soft a été bichonné et cela se voit. A l’heure où j’écris ces lignes, pas un seul titre 360 peut se vanter de proposer pareille gestion des masses. Lorsque Wayne se hisse via le grappin, vous serez persuadé qu’il ne pèse pas 50kg. Diriger un VS est aussi sujet à admiration tellement l’impression de poids est bien rendue. Si Capcom se décidait à créer un soft exclusivement basé sur les mechas, nul doute qu’il figurerait parmi les plus impressionnants de la console. Messieurs de chez Capcom, si vous me lisez…

Si la masse est un élément particulièrement bien pris en compte, il faut veiller à ne pas trop s’extasier devant ce phénomène pour ne pas manger les pissenlits par la racine (mais vu l’épaisseur de neige…). L’énergie de Wayne ou des VS est symbolisée par la jauge verte située dans le coin supérieur gauche de l’écran. Celle-ci descend à chaque impact mais remonte aussitôt si vous disposez de thermo-énergie. En effet, curiosité de notre héros : il possède un bras droit qui absorbe la thermo-énergie qui traîne dans les décors. Elle a été découverte par les colons lors des premières rencontres d’Akrids. Ce sont ces derniers qui l’emploient comme énergie corporelle. Certains groupes ont appris à la dompter et s’en servent comme carburant dans les VS mais aussi comme énergie de maintien pour leurs hommes. Wayne a donc la faculté de se régénérer à volonté tant qu’il en possède. Seul bémol : au contact du froid, son efficacité diminue. Le compteur de thermo-énergie chute donc continuellement pendant votre progression. Pour le faire remonter, il s’agit d’activer des balises plus ou moins cachées dans les décors, en récupérer sur le cadavre de vos victimes ou en dénicher en détruisant des réservoirs par exemple. Garder un œil sur ce compte qui se décrémente sans cesse est donc vital car arrivé à 0, c’est la vie de Wayne qui se voit altérée jusqu’au décès. Tant que vous disposez d’un nombre positif, vous êtes invincible.

Technique et bourrinage réunis pour le meilleur

Pourtant, comme vous vous en doutez, Lost Planet n’est pas jeu à appartenir à la catégorie des softs tactiques. Ici, les objectifs de missions se résument le plus souvent à partir d’un point A et à déboucher à un point B. Tout obstacle entre les deux endroits doit être éliminé. Lost Planet n’est pas un jeu difficile à comprendre. Foncer dans le tas et se poser des questions ensuite est le meilleur moyen pour achever un niveau. Vous aurez au total 11 missions pour mettre fin à l’aventure, ce qui vous occupera une petite dizaine d’heures. C’est court, très court surtout vu la qualité du jeu. On aimerait bien que l’épopée dure plus longtemps, que davantage d’événements surviennent afin de pouvoir blaster de l’Akrids et conduire du VS, mais non, rien n’y fera… sauf une petite possibilité située au milieu de la page des menus et qui vous offrent l’opportunité de jouer sur le Live…

Ici, parties avec classement ou contre des amis. Choix classique avec création d’avatar (couleurs parmi quatre et allure du personnage). Les parties se jouent par 16 et il est possible comme tout soft du genre ou FPS, de paramétrer le but de la partie, le temps, les armes, etc…

Dès que l’hébergeur le désire, la partie peut débuter. Et autant le dire tout de suite, on est proche de l’orgie pyrotechnique. Que ce soit par équipe ou en deathmatch, les explosions n’arrêtent pas. Les maps sont proprement immenses, à l’image des niveaux du jeu solo. Vous pouvez vous planquer où vous voulez, votre nom reste visible aux autres joueurs donc il est préférable de se ruer sur les autres plutôt que de jouer les couards. Les interactions avec le décor restent les mêmes et il faudra user de la plus grande des fourberies pour réussir à tromper vos opposants. La thermo-énergie ne sert ici qu’à alimenter les VS. Votre barre de vie est donc aussitôt entamée lors d’un contact. En ligne, deux tirs ou une roquette mettront directement fin à votre existence dans la partie pendant 8 secondes, le temps que vous réapparaissiez. A noter que les VS sont bien évidemment présents sur le champs de bataille…

Ces parties vous rapportent de l’expérience et votre niveau monte en circonstance. Selon vos frags et vos différentes actions dans la bataille, votre score sera différent tout comme votre classement. Cette expérience permet de vous situer par rapport aux adversaires en matière de pratique de jeu. Il est fréquent de rencontrer de nombreuses personnes au dessus du niveau 90. A cette expérience, s’ajoute occasionnellement des médailles pour vous récompenser d’avoir orchestré de véritables tueries ou d’être resté longtemps en vie. Intérêt ? Fierté personnelle et débloquer des succès.

Lost Planet a été l’un des titres les plus joués du début d’année 2007, ce n’est pas pour rien. Les serveurs sont souvent occupés. Trouver chaussure à son pied ne devrait donc pas poser trop de problèmes à ceux qui désirent découvrir les joies de la baston neigeuse à plusieurs.

Que la guerre est belle en blanc

Lost Planet était annoncé comme une nouvelle killer-app sur Xbox 360 ; Capcom n’a pas failli : c’est bel et bien le cas. La seconde génération de titres n’arrête plus de nous en mettre plein la vue. Lost Planet réconcilie la technique d’aujourd’hui avec le principe des jeux d’action old-school. Car, au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit : un jeu à l’ancienne où il faut tout péter avec une réalisation faite avec les dernières technologies. Peu de titres peuvent se vanter de disposer de pareille atmosphère. Il s’ajoute donc aux titres immanquables sur la console de Microsoft. On me souffle dans l’oreillette qu’une suite est d’ores et déjà en projet. On n’a pas fini de baver devant notre écran…