Rochard

John Rochard aurait mieux fait de rester coucher aujourd’hui. Mineur de l’espace émérite travaillant pour la Skyrig Corporation, il va rapidement être confronté à de très gros ennuis suite à la découverte, par lui et son équipe, d’un mystérieux objet d’origine extraterrestre, alors qu’ils foraient un astéroïde jusqu’alors vide de toute chose intéressante. Voilà en gros le speech de Rochard, développé par le jeune Recoil Games et sorte d’ambassadeur d’une poignée d’exclusivités (au niveau des consoles, le titre étant prévu sur Steam le 15 novembre) prévues en cette fin d’année 2011 pour le service en ligne du monolithe noir de Sony. Un porte-parole qui ne manque pas d’embonpoint… De bons points pardon.

Monsieur Rochard (à prononcer « Rôcharde ») n’est pas vraiment le héros dont on a l’habitude de contrôler : un ventre bedonnant, la moustache et une tenue jaune des moins gracieuses (l’association avec un certain Wario est facile), il possède tout de même un humour pince sans rire et surtout une témérité à toute épreuve. Comme dit plus haut, sa journée de travail presque ordinaire se transformera en une véritable épopée qui l’emmènera aux quatre coins de l’espace, dans une lutte pour sa survie, celle de ses proches et de l’univers face à une armée de pirates très bien armés et dirigée par un mégalomane.

Entièrement porté par une populaire et agréable 2.5D, le jeu s’articule autour d’un gameplay utilisant les bienfaits des lois de la physique, dans une alliance équilibrée de plate-forme, de réflexion et un bon paquet d’action. John est équipé d’une sorte de pistolet nommé Gravitochargeur qui lui permet d’attraper, déplacer et de lancer bon nombre d’éléments du décor, en particulier des caisses qui ne demandent qu’à être malmenées. Sa maîtrise est simple : la visée et manipulation se fait au stick droit et les différentes actions possibles sont assignées aux boutons R, avec une petite aide à la visée pour faciliter le travail de cet outil/arme qui se trouve être l’unique équipement du jeu. Celui-ci sera plus tard affublé d’une très utile petite mitrailleuse et d’un lance grenades. L’autre élément important du gameplay est le contrôle de la gravité en elle-même, via L1. Une fois cette touche activée et maintenue, l’intégralité du monde sera soumise aux joies d’une faible apesanteur qui permet entre autres à Rochard de sauter plus haut, de déplacer des charges plus lourdes et lancer des projectiles plus loin. Ce pouvoir est utilisable n’importe où, n’importe quand et pendant une durée illimitée. Autant dire qu’il sera rapidement spammé avec plaisir.

 

Nous n’aurons pas à faire à un Metroidvania et sa forte teneur en exploration ici, le côté réflexion ne s’y prêtant pas. Le titre est construit dans une succession de salles de différentes tailles et gratifiées d’un level design de qualité, avec dans la majorité d’entre elles une ou plusieurs énigmes à résoudre, parfois agrémentées d’un gunfight plus ou moins important. Pour ce dernier, le jeu offre offre à son utilisateur moult possibilités pour venir à bout d’ennemis pas trop intelligents au demeurant. Si le Gravitochargeur possédera rapidement des options létales, on pourra très bien utiliser la gravité et des trucs qui traînent pour calmer un adversaire un peu trop entreprenant. Inexistantes au début du jeu, les séquences d’action prennent de plus en plus de place dans la campagne solo qui se boucle en moins de six heures, voir un peu plus pour trouver toutes les upgrades et ces espèces de petits trophées pixelisés souvent bien cachés que bien des amateurs de 100% apprécieront.

Manette en main, il n’est finalement pas aisé de reprocher quelque chose au gameplay de Rochard, bien au contraire. Le développeur a très bien su gérer la part de puzzles, originaux et savamment pensés, très variés et à la difficulté progressive – mais jamais impossible – et celle de séquences de pétarades souvent jouissives et quelques fois assez corsées. Le titre baigne dans une ambiance typée eighties des plus charmantes, servies par de rares mais très bonnes musiques et un humour bon enfant. On pourra regretter un scénario un brin classique et une fin un peu brutale qui prépare d’emblée l’arrivée de la suite… Que l’on attendra avec une certaine impatience il est vrai. Bref, Rochard est un titre très intéressant et une très bonne pioche pour Sony, qui s’approprie grâce à Recoil Games le genre de belles exclusivités qu’on aimerait voir d’avantage sur Playstation Network.

  1. J’en avais entendu parler mais au travers d’une image et d’un commentaire, et là tu confirmes la qualité de ce titre, qu’on n’a pas vu venir. L’ambiance futuriste me freine un peu mais l’humour dont tu parles pourrait bien me faire craquer. Merci de cette découverte. 🙂

  2. Ravi d’avoir pu vous tenter! La part de futuriste n’est pas non plus importante. Cela se passe dans l’espace et c’est à peu prêt tout 😀 Sinon oui, le jeu a un peu plus de personnalité (et de couleurs) que Shadow Complex.

  3. J’en avais entendu parler il y a déjà quelques temps, et ça me faisait pas mal penser à une sorte de mix entre Team Fortress 2 et Trine ou Shadow Complex.

    A voir lorsque je referai une ronde sur le PSN, mais l’achat semble intéressant.

  4. Bon, comme ça m’arrive de temps en temps, j’étais en manque de plates-formes 2D la semaine dernière. Je me suis donc pris Rochard et je l’ai bouclé dans le WE. Au final, c’est un très, très bon jeu avec un équilibre parfait entre plates-formes et puzzles, des personnages sympathiques et une durée de vie très honnête.

    Je suis particulièrement fan de l’atmosphère générale servi par les musiques qui posent l’ambiance en restant à mi-chemin entre country et sonorités électroniques zen et space (pile le type de musique qu’on collait à tous les trucs futuristes dans les années 1980s-1990s, bonjour la nostalgie ^^) et les jeux de perspectives, d’échelle et de mise en scène qui accompagnent une 2,5D bien maîtrisée et qui mettent bien en valeur les structures futuristes. Qui plus est, le jeu a un je-ne-sais-quoi d’accrocheur et une fois lancé, on a du mal à s’interrompre ^^.

    Je relèverai les même défauts que toi, notamment le scénario qui tient sur un tiquet de métro et qui n’est pas vraiment passionnant en plus de souvent rester dans le flou. Et bien sûr la fin bien abrupte, rien de tel pour sortir du trip et rester sur sa fin. Mais bon, pour un (excellent) jeu de plates-formes, ça n’est bien sûr pas le critère principal, bien heureusement ^^.

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