Bilan de l’année 2018 [Mizakido]

[dropcaps style= »2″]Vu la richesse vidéoludique hallucinante de 2017, prendre sa suite n’était pas une affaire facile et on peut dire que 2018, malgré ses nombreuses sorties et surprises, n’y sera pas vraiment parvenue. On ne la retiendra pas pour autant comme une mauvaise année, avec toute l’actualité qu’il y a pu avoir, aussi intéressante que totalement ignorable.[/dropcaps]

Hormis l’ennuyeux E3, sauf pour Microsoft qui s’est offert – entre autres – le talentueux Ninja Theory dans une bien espérée phase de résurrection et on l’espère pour le meilleur, ce fût une actualité assez riche qui a accompagné l’année, avec pour une fois pas d’Electronic Arts en première ligne, l’entreprise semblant en avoir eu un peu marre d’en prendre (légitimement) plein la tronche en réponse à la mise en application de ses idées « révolutionnaires » ou la fermeture de studios renommés. Mais on les remercie quand même pour la version mobile de Command & Conquer, qui finit d’achever une franchise qui va définitivement finir au fond d’un tiroir pendant quelques années. Apparemment, cela a donné quelques idées à Activision-Blizzard, mais on ne va pas dire que l’annonce d’un Diablo sur smartphone s’est terminée par sur une standing ovation… A quoi ils pensent, sérieusement ? Bon, après ce n’est finalement pas grand chose face à la fermeture un brin brutale de Telltale Games, victime du retrait de son dernier investisseur, ou encore les révélations courant janvier dernier de conditions de travail visiblement pas très bonnes chez Quantic Dream, dont le fin mot de l’histoire n’est spécialement pas connu, mais qui aura permit de délier quelques langues dans l’industrie concernant les épisodes de crush et de management toxique, avec, peut-être, soyons naïfs mais restons positifs, quelques remises en question.

Ce qui n’aura échappé à personne cette année c’est bien la Switch, ou la nouvelle machine à imprimer des billets de Nintendo. La petite console a bien de gros atouts, c’est indéniable, c’est l’objet du moment et surtout de toutes les convoitises, quitte à voir arriver d’étranges objets autres que des expérimentions comme l’intriguant Nintendo Labo, comme par exemple des tentatives désespérées de portages de titres qui sollicitent déjà beaucoup les consoles de salon actuelles et de bien plus puissants PCs… Attention, il a bien de belles réussites, comme Doom ou Skyrim, à condition d’accepter certains sacrifices côté gameplay ou graphismes, et puis il y l’étron Ark Survival Evolved, ou le transfert d’un jeu mal codé et déjà bien trop gourmand en ressources sur une console semi-portative qui n’a pas vraiment les reins solides pour faire tourner la chose. Le résultat ? Encore plus moche que de la Nintendo 64. En espérant que cela reste l’exception, mais quelque chose me dit que cela ne sera pas la seule dans les prochains mois…

Ne tardons pas à revenir également (mais très rapidement) sur un phénomène qui n’a échappé à personne, et qui a explosé les espérances en popularité en cette année 2018 : le Battle Royale, avec évidemment en tête la version d’Epic Games du genre, Fornite. La machine à cash free-to-play du gros développeur {américain a littéralement piétiné PlayerUnknown’s Battlegrounds à coup de matraquage publicitaire, et une surmultiplication de plateformes, saisons, et skins onéreux. D’impressionnants résultats financiers du studio sont là pour confirmer son succès, légitime ou non selon les observateurs. PUBG lui, aura eu bien du mal à garder ses joueurs avec son achat initial payant, son contenu chiche et ses versions consoles pétées de bug, tandis que les gros rapaces du marketing de chez Activision-Blizzard et Electronic Arts (ah zut… encore eux) se sont attelés à veiller que les prochaines itérations de leurs grosses franchises proposent un mode bataille royale, même si le moteur leur jeu n’est pas fait à l’origine pour ça. Après, ce n’est qu’un effet de mode, on va bientôt oublier tout ça comme Minecraft et ses nombreux et pas toujours intéressants clones.

Ah et cela fait longtemps que je n’ai pas parlé d’Ubisoft, dont je surveille avec une certaine attention le développement de Beyond Good & Evil 2. Je vais passer outre le fait que le studio a vraiment du mal à pondre des directions artistiques originales, et je vais rester sur le fait que je suis assez stupéfait qu’un studio pareil parte dans des délires aussi mégalomaniaques. Outre le partenariat avec la plateforme Hit Record par laquelle le studio pourra sélectionner des assets moyennement rémunération des auteurs, les vidéos montrées jusqu’à présent montrent une ambition démesurée et visiblement peu encadrée. Je ne suis pas expert, mais vouloir proposer une histoire avec moult quêtes intéressantes durant un mix entre solo et multijoueur, dans des univers cohérents avec des planètes énormes, totalement différentes les unes des autres, avec villes et écosystèmes totalement dissociables, compte tenu des technologies d’aujourd’hui, c’est une belle utopie, mais surtout un gros délire, sauf si le jeu sort en 2025, alors qu’il est en plein development hell depuis 2008… Ils n’ont pas vu les tentatives loupées de No Man’s Sky et la bonne blague qu’incarne Star Citizen ? Bref, mon pot de pop-corn est plein, et il n’est pas prêt de se vider.

En 2018, il y aura eu pas mal de belles sorties, mais je n’en ai finalement pas spécialement grand chose à en dire car je n’ai pas pris le temps de m’y pencher. Par indifférence ou manque d’intérêt, allez savoir… Je n’étais pas spécialement en phase avec le calendrier et la hype du moment, comme pris dans une sorte de lag perpétuel… Je n’ai pas cessé de jouer pour autant, loin de là, mais j’ai étrangement jeté mon dévolu sur de vieux titres avec de gros pixels qui dégueulent de partout, avec une certaine obsession pour les jeux d’aventures, ce qui a résulté sur une épique rétrospective sur la série des Chevaliers de Baphomet, pour le meilleur et pour le pire, ou encore pas mal de découvertes de « classiques » français comme Atlantis ou L’Amerzone, le tout saupoudré par quelques indépendants pas toujours marquants et le début d’un périple idiot au travers des vieux Tomb Raider, périple qui devrait s’achever avec le troisième (?) épisode des reboots. Ratés donc, les God of War, Detroit : Become Human, Spiderman, Red Read Redemption 2, Dragon Quest XI, Tetris Effect, Celeste, Gris, Minit, Return of the Obra Dinn, et toute la rincée de Metroid-likes de l’année tels que Hollow Knight, Dead Cells, Death Gambit, Chasm… Mais sans grands regrets, car j’ai bien prévu d’en rattraper quelques uns en 2019.

[dropcaps style= »2″]J’aurais pas mal joué donc, mais pas toujours de manière qualitative (Subject 13 et Shadow Man, merci bien !), au point qu’il n’a pas été difficile, contrairement à l’an 2017, de déterminer quels ont été mes coups de cœur de l’année passée, surtout si je retire les trop grands classiques que j’ai pu parcourir, comme Rage (et sa fin particulièrement minable) ou Another World. En conséquence, sans plus attendre… Mon petit top 5.[/dropcaps]


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Horizon : Zero Dawn

Compter le nombre de AAAs que je fais par année se compte sur… le pouce. Et cette fois, c’est Horizon Zero Dawn (sorti en 2017, je sais) qui a eu le privilège d’être l’heureux élu. Que dire ce qui n’a pas été déjà été dit : c’est un titre évidemment F-A-B-U-L-E-U-X. Les graphismes sont somptueux et la direction artistique à couper le souffre, l’univers suffisamment documenté et crédible pour s’y plonger avec plaisir, des thématiques marquantes amenées par un scénario terrible en tout point, le tout porté par une héroïne terriblement attachante et charismatique. Le gameplay demeure excellent et particulièrement grisant, même quand on débute le jeu après des dizaines d’heures passées sur le dernier Zelda (encore désolé, Aloy, pour les nombreux sauts dans vide en oubliant que tu ne possédais pas de paravoile…) avec qui le titre de Guerilla Games partage des idées similaires. Et le DLC… Génial. Petit bémol tout de même : j’ai eu du mal parfois avec les expressions des visages des personnages, parfois peu expressifs, parfois trop proches de la vallée dérangeante.[/column_item][/columns]


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Sonic & All-Stars Racing Transformed

Je me suis décidé sur un coup de tête de faire le premier Sonic Adventure dans sa version DX, et le cœur battant, je me suis dit que Sonic & All-Stars Racing Transformed serait un bon moyen d’enchaîner sur la série au hérisson bleu sans pourtant partir sur le second épisode. Une bonne idée ma foi, et les dires étaient bien vrais : voilà une très bonne alternative à Mario Kart avec moult modes de jeux, un cast de folie, toute la variété et le fun offerts par les différentes transformations des véhicules, un très stable mode en ligne, pas mal de personnages et bonus à débloquer, des circuits bien pensés et un fan-service Sega du plus bel effet. Le titre de Sumo Digital s’offre même le privilège d’être accessible sans pour autant être facile ou à l’opposé, punitif. Il est fort dommage que le prochain épisode de la série, Team Sonic Racing, abandonne les multiples engins ainsi que les personnages issus d’autres licences Sega. M’enfin, il s’agira peut-être d’une très bonne surprise, sait-on jamais.[/column_item][/columns]


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tiny & Tall : Gleipnir

J’ai pas mal parcouru de jeux d’aventure en 2018, avec son petit lot de bonnes surprises. L’une d’entre elles se trouve être tiny & Tall : Gleipnir. Prenant comme background la mythologie nordique, il met en scène deux loustics à qui l’on va confier l’accomplissement d’une quête proche du divin qui va tourner rapidement en une aventure hilarante. Nous avons là un titre particulièrement drôle dans ses personnages et ses dialogues dignes des Lucas Arts de la grande époque, avec qui plus est de superbes graphismes dessinés à la main et une bande-son plutôt terrible. Ah et il y a un système d’aide plutôt bien pensé pour ceux qui ont un peu de mal avec les énigmes parfois un peu alambiquées. Bref, c’est un très bon pointé cliqué.[/column_item][/columns]


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Zwei : The Arges Adventure

Nihon Falcom est un studio japonais aux multiples et excellentes licences, et depuis quelques années, bon nombre de leurs productions autrefois réservées au public japonais sont diffusées par chez nous via les plateformes dématérialisées et profitent en même temps d’une traduction au minimum anglophone. En 2017 puis 2018, ce fût au tour de la série Zwei d’y passer. Zwei : The Arges Adventures, le premier épisode, est une très bon Dungeon-RPG comme seul Nihon Falcon sait les faire : une histoire assez simple mais efficace, un gameplay nerveux et original – ici, la dualité des deux héros aux tempéraments opposés est primordiale pour s’en sortir, des graphismes 2D mignons et colorés, une difficulté au poil et des musiques dynamiques et entêtantes. La localisation est assurée par des habitués du genre à savoir XSEED Games, qui signe ici une traduction de grande qualité et visiblement respectueuse du matériel original, ou du moins qui prend quelques libertés pour rendre le jeu hilarant dans ses dialogues. Bref, un très très bon jeu, dont il me tarde de faire la suite.[/column_item][/columns]


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Blaster Master Zero

Blaster Master fût une fascination pour moi durant ma jeunesse. Pouvoir contrôler librement un tank dans des environnements gigantesques et descendre de son véhicule à la volée pour visiter à pied des donjons avec une toute nouvelle perspective visuelle, c’était génial ! Je le considère encore aujourd’hui comme un jeu révolutionnaire, et dès lors que l’on a annoncé l’arrivée d’un nouvel épisode signé par Inti Creates, ou le studio derrière la série des Mega Man Zero et ZX, je pouvais qu’être enthousiaste. L’achat tant repoussé d’une Switch et d’autres activités ont fait que je n’ai pu jouer à Blaster Master Zero qu’en 2018, et quel petit plaisir se fût. Un brillant hommage, avec des graphismes 8bits des plus réussis, des niveaux très intéressants à explorer, une très bonne bande-son aux sonorités très Sunsoft, qui plus est écrite avec le compositeur du jeu originel, une durée de vie ma foi suffisante… Reste que cet épisode, aussi bon soit-il, reste d’une facilité déconcertante dès lors que l’on pige les subtilités du gameplay et son système d’évolution d’armes. Mais c’était vraiment cool.[/column_item][/columns]


[dropcaps style= »2″]On reprend les bonnes résolutions prises en 2018, on change deux trois trucs, et garde à l’esprit que pas mal de choses viendront bousculer tout ça et voilà ! 2019 ! Le temps manquant, il faut être raisonnable et se fixer des objectifs atteignables. Mais cette année, soyons optimiste, vu les attentes que j’ai, je devrais pouvoir rattraper pas mal de titres que j’ai raté l’année passée et surtout envie de faire. Je me suis déjà lancé à corps perdu dans Earth Defense Force 5 en attendant la sortie de l’épisode « non canon » et visiblement plus « sérieux » Iron Rain (on reste dans un EDF quand même), et ne devrait pas tarder à me lancer dans Tetris Effect, avec l’expectative d’y passer beaucoup trop de temps dessus comme à l’époque de Tetris DS. Côté indépendants, en attendant des titres comme Eastward, Untitled Goose Game, Hylics 2, Knuckle Sandwich ou Sea of Solitude (pour ne citer qu’eux, établir une liste complète serait bbiieenn trop long), je vais surtout me rattraper Return of the Obra Dinn, et pourquoi pas enfin débuter le fameux Dead Cells. Il faut que je commence à tâter du Super Smash Bros. Ultimate aussi. Et puis y’a 428 : Shibuya Scramble et Metal Max Xeno qu’il faudrait que je lance enfin tiens… Ah et il faudrait que j’acquière enfin un PlayStation VR, il commence à avoir de bons trucs dessus mine de rien.[/dropcaps]

Pour les proches attentes, on va pas dire qu’elles sont nombreuses, mais à l’heure de l’écriture de ces lignes, elles se résument à quelques titres de ce mois de janvier, à savoir le remake de Resident Evil 2, Ace Combat 7, les indies PIKUNIKU et Vane, Travis Strikes Again : No More Heroes, dont j’espère voir arriver rapidement l’édition Pix’n Love afin de combattre la bête punk, puis Dragon Marked for Death que je vais attendre dans sa version physique. En parallèle, on va toujours rester fidèle au rétro avec pas mal de choses prévues avec notamment pas mal de trouvailles japonaises ou européennes qui n’ont pas encore eu le temps d’être testées, respectivement sur PlayStation et Saturn, et la continuation de séries comme Tomb Raider, Breath of Fire (il me tarde de finir de subir le II…), King’s Field et Ys. On verra pour les Megaten en 2020.

Tout cela, ça sera en attendant les sorties aux dates encore incertaines de Metal Wolf Chaos XD, Ghost of Tsushima, The Last of Us : Part 2, Catherine : Full Body, Daemon X Machina, Animal Crossing Switch, les trois jeux PlatinumGames du moment que sont Bayonetta 3, Granblue Fantasy ReLink et Babylon’s Fall, et enfin, car il y a visiblement un espoir, Zettai Zetsumei Toshi 4 Plus : Summer Memories, récemment sorti au Japon et qui s’est vu affublé d’une page web officielle estampillé d’un « Disaster Report 4 », ce qui laisse présager une traduction au minimum anglaise. Et peut-être Metroid Prime 4 cette année ? EDIT : malheureusement non !

En me relisant, je viens de voir que ça va encore faire beaucoup pour 2019. Bah… On va faire ça à la cool, au gré des envies et des surprises, et on verra bien ce que ça donnera à la fin de l’année. Sur, ce, bon jeu !