Persona 4 The Golden

[dropcaps style=’2′]Fort du succès de Persona 3, épisode réinventant en grande partie la série Persona, Atlus enchaine avec la même formule pour Persona 4. Episode arrivant sur la fin de vie de la Playstation 2, il s’est rapidement vu porté sur la jeune Playstation Vita, mais pas sans une ribambelle de nouveautés que même les joueurs les plus perspicaces n’auraient pas prédit. En résulte, l’un des premiers RPG de la portable mais aussi l’un des tout meilleurs de sa génération.

persona-4-the-golden-playstation-vita-06Le pitch nous présente le héros, traditionnellement anonyme – renommé Yu Narukami dans l’anime qui a suivi – arrivant dans la petite bourgade d’Inaba. Ville fictive catalysant tous les clichés provinciaux des développeurs d’Atlus, elle paraît de prime abord des plus calmes. C’est sans compter sur la série de meurtres étranges qui vont survenir très peu de temps après notre arrivée. Les victimes sont retrouvées mortes sur des antennes TV, après, selon les rumeurs, être apparues dans la Midnight Channel, une chaîne TV ne diffusant qu’à minuit, les soirs de brouillard. Légende urbaine quand tu nous tiens. Pourtant, ces drames vont vite nous toucher et nous faire prendre conscience que nous sommes capables d’entrer dans les télévisions. Ces dernières cachent en fait l’accès à un autre monde, un monde dans lequel sont enfermées les futures victimes avant leur décès. Un monde qui semble capable de montrer la face cachée de ses invités. Et lorsqu’une personne réussit à accepter sa part d’ombre, celle qu’elle cache aux yeux du monde, elle obtient une Persona, un être unique, rattaché à elle et possédant des pouvoirs magiques étonnants. Seul le héros est capable d’en changer à volonté. Ainsi accompagnés, la troupe de héros, à deux doigts du scooby-gang, va enquêter sur les différentes disparitions et tenter d’élucider le mystère de ces meurtres hors du commun. Bien sûr, ils découvriront vite que ces événements sont peut-être le fruit d’une machination bien plus importante que prévue…[/dropcaps]

persona-4-the-golden-playstation-vita-07Plutôt simple et faisant appel au folklore des légendes urbaines, à l’image des précédents, Persona 4 propose aux habitués du troisième épisode de naviguer en terrain connu. Adieu Tartaros, et bonjour les multiples donjons à l’ambiance graphique radicalement différente. Il nous est toujours demandé de déambuler dans des couloirs générés aléatoirement, mais au visuel changeant en fonction de l’individu à sauver. Atlus se permet ainsi des excentricités assez rares avec des personnages étonnamment hauts en couleur, et des boss associés non moins surprenants, ou encore des lieux assez barrés tels que le donjon retro. Le parcours jusqu’à eux est jalonné de shadows, les méchants de la Midnight Channel. Visibles sur le terrain, ils n’auront de cesse de nous courser jusqu’à l’épuisement pour basculer en combat. Les plus prompts d’entre nous sauront donner le coup d’épée qui va bien pour prendre l’avantage en début de confrontation. Les affrontements, à l’interface télévisuelle excellamment bien pensée, proposent à quatre de nos personnages de prendre part au combat. Fini les trois types de coups de Persona 3, le menu Attaque n’offre désormais plus qu’une possibilité. En revanche, les Persona permettent toujours de gonfler nos stats et de lancer jusqu’à six techniques, liées à l’élément principal du Persona. Les ennemis disposent également de liens profonds avec un ou plusieurs éléments (faible, fort, annule, absorbe, …). Le but est de rapidement trouver le point faible des ennemis : les affaiblissant fortement et nous offrant un tour supplémentaire. Bien évidemment, ceux-ci peuvent en profiter aussi, les deux camps sont soumis aux mêmes règles. Les boss en profitent d’ailleurs librement… Les combats peuvent donc virer à notre désavantage en moins de temps qu’il faut pour l’écrire. Appuyés par les sorts blancs et noirs centrés sur l’annihilation instantanée. A l’instar d’un Final Fantasy XIII bien après lui, Persona 4 demande à ce que le personnage central reste vivant. Au moindre K.O. c’est Game Over, le ranimer n’est même pas une option, à l’inverse des trois autres participants. Pour en revenir à la possibilité de faire chuter les ennemis au travers de leur “weak point”, Atlus a ajouté une technique collégiale plutôt sympathique, la Out-of-Attack. Une fois l’intégralité des monstres au sol, l’équipe peut fondre sur eux pour les rouer de coups. En ressort de très gros dégâts. La version Vita intègre quant à elle la possibilité à un personnage d’intervenir, qu’il soit dans l’équipe ou la réserve, afin de frapper un grand coup, voire d’expulser un personnage. Carrément. Boucler un combat de la sorte, ou simplement laisser le héros donner le dernier coup débloque le Shuffle Time. Plusieurs cartes sont proposées et c’est à nous d’en choisir une. Nouvelle persona, gain d’expérience ou d’argent, une nouvelle technique, la clé d’un coffre constituent les principales récompenses. Certaines cartes permettent d’en tirer davantage, au détriment d’un cadeau: tirer trois cartes supplémentaires mais ne toucher aucun point d’expérience. Ce principe de loterie est très présent dans Persona 4, jusque dans la création des Persona, la fusion plus particulièrement.

persona-4-the-golden-playstation-vita-01En plus de celles pouvant être récupérées post-victoire, le jeu nous permet, au sein de la Velvet Room – lieu en dehors du temps et de l’espace, tenu par Igor (Nose pour les intimes) et Margaret – de fusionner les Persona entre elles pour en obtenir de nouvelles. Elles vont ensuite se stocker automatiquement dans le Compendium permettant d’en recréer moyennant de menus deniers. Le héros ne possédant qu’une dizaine de slot, il n’est en effet pas possible de toutes les garder. D’autant que selon le jour et la chance du moment, les fusions ne débouchent pas toujours sur les mêmes résultats, aussi bien Persona que techniques. Lors d’une fusion, de deux personas ou plus, la persona de sortie nous est présentée, avec son lot de techniques déjà apprises, ses caractéristiques et les techniques dont elle peut hériter de ses “parents”. La version Vita offre la possibilité de choisir quelles techniques hériter, un énorme avantage que les joueurs Playstation 2 auraient bien aimé disposer en leur temps. La fusion de persona est un passage obligatoire afin de pouvoir lutter efficacement contre les ennemis. Posséder des persona complémentaires et de types différents est aussi un luxe qu’il est nécessaire de s’offrir afin de pallier à tout type d’adversaire. Comme indiqué précédemment, elles disposent d’affinités mais elles sont aussi d’un genre particulier, amenant avec lui des techniques uniques. Ces genres sont symbolisés par des cartes de tarot et peuvent être renforcés par les phases scolaires, mais nous y reviendrons. Au fil de notre progression, des fusions toujours plus complexes sont permises jusqu’à atteindre des fusions de six personas débouchant sur d’autres personas extrêmement puissantes. L’accès au trumpeter, nécessitant six sacrifices, n’est possible que de la sorte, pourtant, une fois en sa possession, difficile de ressentir de la difficulté, même face aux boss ultimes du jeu.

persona-4-the-golden-playstation-vita-05Les donjons, partie importante du jeu, demandent en général un parcours d’une ou deux heures pour en voir le bout, si tant est que nous acceptions les combats et que nous explorions un minimum à la recherche de coffres. Un hub central permet d’accéder à la Velvet Room et de consulter Fox, le renard. Balafré tel un Yakuza, au regard hautain et arnaqueur, il nous permet de nous soigner en réquisitionnant un montant proprement scandaleux d’argent. Nous régénérer coûte une véritable fortune. Telle une boutique de parc d’attractions, il sait qu’en cas de manque d’objets curatifs, il nous est obligatoire de sortir de la Midnight Channel et de revenir que le lendemain, et donc perdre un jour dans l’inéluctable décompte de l’année scolaire. Malin. Et oui, ce quatrième opus de Persona reprend tout le système de vie estudiantine du numéro trois. L’aventure est donc rythmée selon l’année scolaire, avec ce que cela comprend comme activité : la journée, études, en fin d’après-midi, l’activité de son choix, entre sport, shopping, rendez-vous, job d’appoint ou promenade. Le soir, l’activité est également libre mais les choix sont plus restreints. Il n’y a donc que deux cases par jour, soit deux activités possibles par jour. Parcourir l’autre monde et ses donjons est donc une activité comme une autre, récupérant les deux slots de la journée. D’autant que les phases de donjon faisant avancer l’histoire sont chronométrées : à partir du moment où la victime apparaît dans la Midnight Channel, il faut réussir à l’en sortir avant le retour du brouillard. Il est donc important de surveiller la météo, soit au travers du bulletin à la télévision ou consulter la fille sur le toit de l’école. Pas d’aléas : tout est programmé. Le jeu nous laisse donc un temps suffisant pour nous retourner et ainsi sauver la personne. En cas de non respect du délai, game over. En parallèle à tout cela, nous vivons une année scolaire classique japonaise. Avec ses phases d’examens, ses clubs à intégrer, ses amourettes à vivre et ses petits boulots à pratiquer pour gonfler un porte-feuille qui en a bien besoin : tout coûte cher dans Persona 4. Le héros fait également monter cinq de ses caractéristiques (courage, expression, compréhension, assiduité et savoir) lui donnant accès à de nouvelles activités voire permettant d’approfondir certaines relations.

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  1. Très bon article que je plussoie à 100%
    Personna 4 Golden est un de mes BGE. Un Game Design innovant et surtout sur addictif. Un systeme de combat assez basique sur le principe mais super efficace; Des personnages en or.
    Une OST invroyable.
    Bref, vivement persona 5. 🙂

    1. Merci beaucoup. Tu avais fait la version PS2 avant ou tu l’as découvert (comme moi finalement) sur PS Vita ? Concernant l’OST, j’aime bien entendre les morceaux, car ça me rappelle de très bons souvenirs/moments, mais je ne les écouterai pas pour leur qualité intrinsèque, ce n’est pas trop ma « cam » en termes de musiques. Mais, dans le jeu, elles sont parfaites.

  2. Sur Vita aussi. 🙂
    Pour l’OST, en général, ce n’est pas forcément aussi ce que j’écoute en général mais comme tu le dis, elle est parfaite pour l’ambiance du jeu et tout comme toi, le fait de la réécouter me rappelle les excellents moments du jeu.

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