Frontier : Dead or Alive

Au moment où une console n’est plus produite et soutenue par son constructeur, les fans doivent s’en remettre à la scène homebrew. Malgré ses quarante ans au compteur, la Vectrex continue de voir des jeux arriver, et notamment grâce au studio indépendant, et britannique, Vector Republic – essentiellement composé des frères Parsons. Après avoir créé Big Blue en 2016, il récidive avec Frontier Dead or Alive en 2019. Pas question de proposer un homebrew au rabais : boîte professionnelle, overlay, livret et véritable cartouche. Le site officiel offre même le choix parmi les trois styles de boîtes, MB, GCE ou Bandai. Les amateurs de Vectrex ne peuvent qu’être touchés de tant d’attention. 

Nous incarnons le shérif de la paisible ville de Townsfolk. Celle-ci est attaquée par des malfrats, des bandidos. Au travers des différents niveaux, le joueur doit abattre les 12 bandidos présents tout en protégeant l’innocent habitant présent sur les lieux. Les habitants à sauver sont eux-aussi au nombre de 12. Les bandidos sont disposés en cercle, et ne cessent de tourner autour du terrain de jeu, où le shérif doit naviguer tout en tirant, dans les 8 directions possibles, sur eux. Evidemment, les méchants tirent également, voire lancent des bâtons de dynamite. Ces derniers, en explosant, libèrent des projectiles meurtriers ; et pas toujours dans la même configuration. Le moindre impact sur notre héros occasionne la perte d’une vie, sur les 3 disponibles.

Evidemment, pour libérer l’habitant du niveau, il est nécessaire d’abattre tous les adversaires et surtout, le garder en vie. Il est immunisé contre les balles des bandidos, mais cédera à celles du shérif – le légendaire tir-ami – ou à un bâton de dynamite. Le décès d’un habitant entraînera, lui aussi, la disparition d’une vie. L’un des intérêts du titres est de découvrir le prénom des différents habitants de Townsfolk, le prénom n’étant dévoilé qu’une fois celui-ci sauvé. Une page du manuel est justement présente pour nous permettre d’écrire les noms, pendant qu’une entrée du menu principal répertorie les modèles vectoriels des habitants. Adopter la technique du “collé aux bandidos en tirant sur tout ce qui passe” permet de passer les premiers niveaux sans trop d’encombre, très vite, les bâtons de dynamite changent complètement la donne. En se précipitant dessus, il est possible de les éteindre, en cas d’explosion, l’habitant ayant tendance à courir partout, il ne reste plus que le facteur chance pour espérer ne pas perdre de vie.  Il devient donc préférable de rester en milieu de terrain pour permettre une meilleure réactivité. D’autant que les tirs ennemis s’intensifient très vite. 

Précision importante : moins il reste de bandidos dans le cercle, plus leurs déplacements s’accélèrent. A tel point qu’il n’est alors plus possible de viser le bandidos : il devient indispensable d’anticiper sa prochaine position. Le jeu si simple de départ devient alors bien plus technique. Pour faire une pause entre les niveaux, Vector Republic a intégré des duels. Nous sommes alors confronté à un adversaire, la main sur le flingue, au premier qui dégaine lorsque survient l’information “Draw”. Plus stressants que reposants, ces intermèdes permettent d’engranger quelques points supplémentaires. Heureusement, une défaite n’impacte pas le nombre de vies. Et si cela ne suffisait pas, un mode deux joueurs est présent : Outlaw Hill. Deux manettes, deux joueurs en face à face : le premier qui atteint 3 fois l’autre a gagné. Il n’est bien sûr pas si simple d’atteindre l’autre puisque des obstacles sont présents, offrant l’opportunité à la fois de se cacher et éviter des tirs.

Très simple sur le papier, très simple visuellement, Frontier se veut pourtant très vite addictif. La rapidité des parties, tout comme la rapidité pour en relancer une, font qu’un petit “essai” vite fait se transforme généralement en de multiples parties pour améliorer son score. Pas de retenue de score mais les habitants se sauvegardent bien dans le menu. Après l’excellent Big Blue, Vector Republic confirme son statut de développeur Vectrex passionné et offre un joli cadeau aux fans de la console.

  1. J’aime les Hombrews j’en connais quelques uns sur vectrex. Mais ce que j’aime par dessus tout ces les Hombrews qui te demande d’user d’une manière ou d’une autre l’objet ! Écrire sur le livret c’est tellement beau, de faire vivre le produit, j’aime vraiment pas les jeux qui finissent sous blister dans un placard…

    1. Oui, je ne suis pas non plus pour laisser sous blister sur l’étagère, surtout des homebrews. Ces derniers sont créés spécialement pour continuer à faire (re-)vivre une console : quel dommage de ne pas ressortir la console exprès. La scène homebrew sur Vectrex est plutôt active, il y a moyen de s’amuser. Je pense écrire plus tard sur Big Blue.

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