The Quintessential Quintuplets

How I met my wife

Genre
Shônen
Auteur
Negi Haruba
Editeur
Pika
Année
2020 - 2022

Commencer à lire The Quintessential Quintuplets donne l’impression de revenir vingt ans en arrière. Et redécouvrir le manga Love Hina. The Quintessential Quintuplets est, lui aussi, un manga harem dans un milieu lycéen, néanmoins, l’auteur, Negi Haruba, réussit à ne pas tomber dans les travers du genre. A la vue des couvertures, nous pourrions en effet penser que le fan service portera la série à bout de bras. Eh bien, surprise : ce n’est pas le cas. Le pitch disposait pourtant de toutes les armes pour nous décevoir.

Nous suivons le quotidien du jeune Futaro Uesugi. Meilleur élève de son lycée, son comportement taciturne et antisocial le rend profondément antipathique. Sa passion : les études. Il n’a pas vraiment le choix puisqu’il vit dans une famille particulièrement modeste. Orphelins de mère, lui et sa petite sœur doivent vivre auprès de leur nonchalant de père, contracteur de nombreuses dettes. Ce dernier va d’ailleurs trouver, pour son fils, un excellent petit boulot : professeur à domicile. Cinq fois mieux payé que n’importe quel autre job. Futaro, peu motivé mais fortement motivé par le salaire – qui permettrait d’éponger rapidement les dettes de son père – accepte. Le contrat révèle très vite ses “petites lignes” : Futaro va devoir enseigner à cinq lycéennes, des quintuplets, du même âge que lui. Aussi belles que nulles à l’école, aucune d’entre elles n’est réellement motivée par les études. Elles vont tout faire pour décourager Futaro de leur enseigner quoique ce soit, mais impossible pour lui de s’asseoir sur ce salaire. Les quintuplets mettront régulièrement à profit leur ressemblance pour provoquer des quiproquos ou pour perdre leur tuteur. 

Script simple, mais malin. D’autant qu’à la manière d’un How I Met Your Mother – pour citer une oeuvre bien connue – le manga démarre par un flashback. Futaro se marie avec l’une des sœurs, mais laquelle ? Au fil des tomes, l’auteur avance, par petites touches, la cérémonie du mariage, nous amenant à scruter le moindre détail de chaque planche pour tenter de deviner qui est l’heureuse élue. Et seul l’avant-dernier tome nous dévoile de véritables indices. Jusque-là, l’auteur joue avec nous, et surtout, fait avancer la psychologie de ses personnages. Les cinq filles, Ichika, Nino, Miku, Yotsuba et Itsuki – les japanophones remarqueront que la racine de leurs prénoms indique leur ordre d’arrivée à la naissance – s’inscrivent dans les stéréotypes habituels. Ichika est la plus adulte et légèrement plus dépravée. Miku est la plus timide mais la plus studieuse, tandis que Yotsuba est toujours de bonne humeur et paraît plus jeune que les autres. 

L’auteur, petit à petit, les fait évoluer au contact de Futaro. Mais, surtout, la plus forte transformation a lieu du côté du héros. Antisocial complet, il va pourtant se créer tout un entourage que l’on retrouvera au mariage. De même, tous les personnages, à divers moments de la série, et de leur scolarité, vont se remettre en question, que ce soit sur leur comportement, sur leur avenir ou leur vision du monde. The Quintessential Quintuplets, gentiment bien sûr, pose des questions et aborde des thèmes propres à la plupart des lycéens. Le manga sait rester à sa place et ne tente jamais d’être plus profond qu’il ne doit l’être. En ressort des pages qui se lisent à toute vitesse et avec un plaisir quasi constant. A l’instar de son évident modèle Love Hina, la série s’affaiblit légèrement en fin de parcours. Elle se termine, elle aussi, en quatorze tomes (et elle aussi chez Pika Editions, soit dit en passant). Il se peut que certains trouvent un ou deux tomes dispensables, en toute fin (à titre personnel : la sous-histoire du tome treize). Mais l’approche du dénouement se voulant irrésistible, peu de chances que le manga ne vous tombe des mains.

The Quintessential Quintuplets est un condensé de bonne humeur. Si Futaro a tendance à plomber l’ambiance, les quiproquos et les situations burlesques nous tirent systématiquement des sourires. La série ne se veut pas forcément drôle. Elle est attendrissante. Les personnages sont attachants et c’est ce qui fait que les tomes s’enchaînent si facilement. Chacun se prendra d’affection pour l’une des sœurs. Diamétralement opposées, elles sont aussi énervantes qu’étonnantes. Et ce jusqu’aux dernières planches. Bien que nous devions passer par les traditionnels événements scolaires – examens, voyage scolaire, club de sports, fête de fin d’année – l’auteur réussit à proposer des mésaventures inédites. Certaines intrigues sont moins intéressantes, et d’autres carrément mal amenées. Certaines situations peuvent paraître surréalistes. Mais le manga sait toujours rester humble. Sa fraîcheur repose principalement sur son pitch de départ : des quintuplets à l’école. Et comme dirait Futaro, que c’est pénible des quintuplets.

The Quintessential Quintuplets
Appréciation
Quatorze tomes pour aboutir à une conclusion qui ne contentera pas tout le monde. Fort de ses cinq filles aux caractères antagonistes, le manga nous amène à choisir notre camp. Et régulièrement à en changer. Les personnages arrivent à évoluer, petit à petit, sous nos yeux bienveillants, dans ce dessin de qualité, au character design à la fois classique mais d’une efficacité redoutable. The Quintessential Quintuplets fait partie de ses mangas qui amènent le sourire. Et on l'en remercie.
Points forts
Un très joli trait
Le principe des quintuplets
Série courte qui sait où elle va
Beaucoup d'humour attendrissant
Points faibles
Quelques histoires dispensables
Certaines exagérations peu crédibles