Utopiales 2018 : séances spéciales et documentaires

En dehors de la compétition internationale et des rétrospectives, les Utopiales permettent de découvrir quelques films qui n’entrent pas dans ces catégories ainsi qu’une poignée de documentaires. Planning chargé encore cette année (les films en rétrospective en ont également pâti), mais mal de bobines ont été visionnées par l’équipe, dont un documentaire consacré à Douglas Trumbull, deux longs métrages d’un étonnant jeune réalisateur japonais, le traditionnel animé de la journée Manga-Tan, et enfin un slasher planant avec ni plus ni moins que Nicolas Cage en tête de casting…


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Trumbull Land de Gregory Wallet
France, 2018, 52′

Pionnier des effets visuels, précurseur du cinéma immersif, Douglas Trumbull est le maître derrière Blade Runner, Rencontres du troisième type, Tree of Life et le chef d’œuvre de Stanley Kubrick 2001, L’odyssée de l’espace. Un long entretien exclusif, des interviews d’intervenants prestigieux et des archives inédites éclairent le parcours de ce génial artisan.

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AVIS DE VIDOK :

Peut-être en attendais-je trop. Trumbull Land traite tout de même de Douglas Trumbull, un génie des effets spéciaux et des décors fabuleux. Un peu plus de 50 minutes en sa compagnie aurait pu permettre de découvrir l’envers du décor et pourquoi ses techniques, en prenant pour exemple de ses plus belles réalisations sur Blade Runner, ou encore expliquer en détail sa technique du Slit-scan. Beaucoup d’attentes donc, qui finalement semblent difficiles à faire tenir sur le format choisi : en effet, le documentaire, très intéressant en soi, ne montre que trop peu souvent le maître en action, mais propose tout de même quelques anecdotes intéressantes. Malheureusement, quelques semaines après l’avoir vu, il ne reste pas grand chose en mémoire. Un documentaire intéressant, mais trop peu marquant et n’allant pas suffisamment en profondeur. Cela mériterait un Trumbull Land 2.

AVIS DE MIZAKIDO :

Un documentaire sur l’homme derrière de célèbres, mais alors de TRÈS célèbres décors et effets spéciaux de grands classiques du cinéma comme Blade Runner ou 2001 : L’Odyssée de l’espace, je dis oui ! La qualité du film est indéniable, avec beaucoup de recherches et d’images d’archive, un entretien très intéressant où l’on découvre un homme simple et toujours à fond dans son travail, pas mal d’anecdotes qui plairont aux amateurs de cinéma. Malheureusement, il est fort dommage que ne sont pas montrés davantage les décors et effets en eux-mêmes, avec une petite présentation et explications par le maître sur des techniques utilisées à l’époque, démarches et autres idées pour en arriver à ce que nous pouvons encore tenter de deviner lorsque nous visionnons le film monté, avec notre oeil incrédule de naïf spectateur. Peut-être que les studios n’ont pas voulu donner accès aux objets, ou alors que certains n’existent tout bonnement plus. De même, il est souvent abordé durant le documentaire sur quoi travaille Monsieur Trumbull aujourd’hui, avec quelques bouts d’images par ci par là, mais le sujet n’est jamais traité en profondeur, alors que l’on ne demande qu’à voir la bête, ou tout simplement l’homme au travail.

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The Burning Buddah Man de Ujicha
Japon, 2012, 80′

Une série de vols de statues de Bouddha se produit à Kyoto. Beniko, se fait voler la sienne et voit ses parents se faire tuer au même moment. Afin d’assouvir sa vengeance, elle part en quête du meurtrier.

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AVIS DE MARGOTH :

Dans la catégorie des étrangetés qu’on est bien contents de découvrir et qui justifient le fait que « les Utopiales, c’est quand même vachement intéressant », nul doute que je peux accorder la palme à la découverte de l’art d’Ujicha. Pas forcément pour ses œuvres dans leur ensemble car The Burning Buddah Man s’est quand même montré un peu trop perché et énigmatique dans son histoire et narration, d’autant plus que le character design reste extrêmement singulier et excentrique dans son genre et ne plaira pas forcément à tout le monde. La VO sous-titrée anglais n’a pas forcément aidé non plus mais vu que c’est la première fois que cela sort du Japon, on pardonnera facilement. D’où le fait que je n’ai pas spécialement eu le cœur d’enchaîner coup sur coup avec Violence Voyager. En revanche, même si je n’adhère pas forcément à ses délires dérangeants et mystiques – et encore, c’est un euphémisme – j’avoue avoir été pleinement fascinée par la technique qu’il a lui-même inventé, la « gekimation ». Tout tourne autour de l’home-made, que ce soit les personnages qui sont de simples dessins détourés maintenus par une baguette ou les décors dessinés également à la main avec cette même approche typé marionnettes, superposés les uns devant les autres selon les besoins et situations. Même le tournage reste artisanal vu que l’artiste lui-même admet qu’il fait tout sur sa table de salon. Un peu comme on peut le voir dans l’introduction/conclusion filmée montrant une jeune femme assise derrière une table avec ces fameux bouts de papier dessinés, un brin hors de propos vis-à-vis de l’histoire mais clairement intéressant pour se donner une idée du processus de tournage. Et aussi cheapos cela semble-t-il paraître dans la théorie, autant cela rend rudement bien dans la pratique. Il y a un charme certain qui se dégage de cette technique, entre art organique et très retro dans son approche, même si elle pourra paraître totalement désuète aux jeunes générations qui bouffent du film d’animation depuis leur enfance, sans avoir eu l’occasion d’être trop confrontées à d’autres techniques comme le stop motion et autres… Bref, quoiqu’on pense du reste, voilà une technique qui mérite d’être exposée à une plus large échelle tant la masse de travail est titanesque, surtout pour un seul homme comme c’est le cas ici.

AVIS DE VIDOK :

Evidemment, ce film est intrigant, le procédé de réalisation est intrigant, la raison de l’existence de ce genre de film est intrigante. Comment un homme a pu se dire, à plusieurs reprises, que réaliser un long-métrage, seul, avec des personnages et décors en papier était une bonne idée ? En tout cas, c’est incroyablement original, partagé entre l’incroyable et le grotesque et rappelant quelque peu le théâtre de marionnettes. L’intégralité des éléments du film est réalisé par le japonais Ujicha, seul face à sa caméra et à son esprit torturé. En plus de ce travail titanesque de miniatures (ohoh) et cette identité visuelle très forte, ce jeune japonais a un univers très personnel : The Burning Buddah Man fait dans le grandguignolesque et le gore, avec son histoire de fusions entre humains et statues, autant dire que malgré la première impression qui serait de le conseiller à des enfants, il est préférable de s’en abstenir. Il s’agit en revanche d’une véritable curiosité, un peu extrême d’où les avis opposés qui ressortent des spectateurs – le milieu du film m’a en effet permis de finir ma nuit – mais cette technique gekimation est, il faut l’avouer, incroyable. En revanche, impossibl de sortir de la projection sans un maximum de respect pour le réalisateur.

AVIS DE MIZAKIDO :

Les Utopiales ne seraient pas les Utopiales sans sa petite scéance spéciale sortie de nulle part, adressée à ceux qui n’ont pas froid aux yeux et aux curieuses et curieux toujours en quête de petites perles à se mettre sous la dent. Même si nous sommes loin de la superbe baffe qu’était La Belladone de la Tristesse, diffusé il y a de ça quelques années, les organisateurs ont dégoté cette année les créations d’un jeune réalisateur japonais, un peu timide et gêné que l’on présente son humble travail en grande pompe, et dont la démarche, l’audace et un certain goût pour le malsain n’est assurément pas à nier lorsque l’on visionne, tout d’abord avec une once de perplexité, puis avec pas mal de respect et une certaine appréciation, sa première oeuvre. The Burning Buddah Man, c’est une histoire plutôt classique où se mêlent horreur, tokusatsu et grand n’importe quoi général sur fond de vengeance et de bouddhisme, mais c’est tout à fait suffisant pour se taper un étrange trip visuel du fait de la technique utilisée par le réalisateur : avec du papier, des crayons de couleur, quelques bâtons et surtout beaucoup d’imagination, Ujicha nous offre ici un mélange entre du théâtre d’ombres et de l’animation en stop motion, fait avec les moyens du bord et avec des effets spéciaux rudimentaires mais très “attachants”, pour un résultat en apparence cheap mais étonnement efficace. Sans demander expressément d’être retentée, l’expérience valait assurément le coup.

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Violence Voyager de Ujicha
Japon, 2018, 83′

Le jeune Bobby et son ami Akkun vont explorer une montagne aux alentours de leur village. Ils vont y découvrir Violence Voyager, un parc d’attraction ignoré de tous, mais qui semble encore ouvert.

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AVIS DE MIZAKIDO :

Violence Voyager représente le second film réalisé par Ujicha, et autant dire qu’il a mis les bouchées doubles pour appliquer à l’écran ses délires les plus perchés. Au revoir les statues bouddhistes volées et bonjour le parc d’attraction géré par un psychopathe qui se livre à des expériences scientifiques bizarres. Gore et particulièrement malsain, c’est ce qu’on retiendra de ce Violence Voyager, qui s’amuse à mélanger une fois de plus les genres pour des situations délirantes et des dialogues complètement décalés, tout en reprenant, une fois encore, une réalisation dessinée et découpée à la main, et animée de manière rudimentaire mais assez fascinante, il faut encore l’avouer. Pour ceux et celles qui ont apprécié le trip offert par son film précédent ou qui ne l’ont tout simplement pas vu, Violence Voyager est une bonne entrée en matière pour ceux qui veulent découvrir le travail et l’esprit psychique du jeune réalisateur. Pour ceux qui ont déjà visionné The Burning Buddah Man et ont fuit de dégout ou d’ennui, il n’est en revanche pas nécessaire de retenter l’essai.

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Maquia : When the Promised Flower Blooms de Mari Okada
Japon, 2018, 115′

Le peuple d’Iolph possède le secret de la longévité, mais ce précieux don attise les convoitises. Leur tranquillité est troublée par une invasion ennemie, qui sème chaos et destruction. La jeune Maquia parvient à s’enfuir. Lorsqu’elle découvre un bébé orphelin abandonné dans la forêt, elle décide de le garder. Ainsi débute un voyage émotionnel entre un mortel et un être qui ne vieillit plus.

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AVIS DE MARGOTH :

Voilà qui représente la dernière ligne droite de cette édition des Utopiales. Et quoi de mieux pour cela qu’un moment guimauve ? On nous a d’abord présenté la scénariste comme grande habituée des idylles entre adolescents à l’eau de rose, force est de constater qu’on outrepasse avec Maquia sa petite zone de confort vu que la seule véritable histoire d’amour qui aurait pu être développée se trouve totalement implosée dans l’œuf par la protagoniste principale, Maquia. Innocemment mais non sans une petite pointe de cruauté sous-jacente pour le pauvre éconduit qui aura sacrifié toute sa vie pour une demoiselle quasi-éternelle qui ne lui prêtera finalement aucune attention entre deux pleurnicheries. Une héroïne qui ne cessera de se complaire dans les jérémiades et les larmes durant presque toute la durée du film, jusqu’à rapidement gonfler. A tel point que ça viendra entraver toute la portée émotionnelle de Maquia qui comporte pourtant bon nombre de passages qui auraient dû faire vibrer la corde sensible. Sauf que l’aversion envers cette petite blonde ouiouineuse dont le comportement aura tôt fait de virer vers l’insupportable « adolescente qui prend de lourdes décisions d’adulte sans forcément en assumer tout le poids » laissera pas mal sur le carreau et rendra ce long-métrage d’animation plus que dispensable, à moins d’être particulièrement sensible et friand aux frasques hyper-sensibles dignes des romans de gare. Mais ne lui jetons pas la pierre sur tout, on admettra volontiers que Maquia se révèle fort joli dans son esthétique, notamment par son character design signé Akihiko Yoshida (Final Fantasy XII, Final Fantasy XIV, Vagrant Story, Bravely Default, etc).

AVIS DE VIDOK :

Superbe. Tel est l’adjectif qui convient le mieux à Maquia tant le design – personnages originellement dessinés par Akihiko Yoshida (Final Fantasy Tactics, Nier Automata ou encore la série des Bravely) et repris ici par Yuriko Ishii, un vétéran de l’animation japonaise (Kuromukuro mais essentiellement de l’animation sur des séries telles que Love Hina, Jojo’s ou encore Stand Alone Complex) – éblouit, en plus d’avoir bénéficié des dernières avancées technologiques sur les animes. L’univers, très rural, se prête à merveille à ce type de design sans fioriture. Malgré une héroïne par instant fatigante et ses couleurs toujours très douces, Maquia dépeint une histoire profondément triste d’une mère immortelle et de son enfant qui, lui, est voué à mourir un jour ou l’autre. Les moments de vie dépeints, très justes, gais comme conflictuels, contrastent avec cet univers pastel. Guimauve selon certains, attendrissants selon d’autres, Maquia ne tente pas d’expliquer ses sentiments et ce sera à l’expérience que vous serez touché(e)s. Parents, attendez-vous à étreindre très fort vos enfants après le visionnage. Vous êtes prévenus.

AVIS DE MIZAKIDO :

Les Utopiales se terminent traditionnellement par une production japonaise, et c’est année, c’est un certain Maquia qui ferme le bal. Commençons par les points positifs de cet animé, écrit et réalisé par la très prolifique Mari Okada : l’idée générale est franchement intéressante, et portée à l’écran par une direction artistique de très belle facture quoiqu’un peu classique si l’on exclut le character design adapté des travaux de Akihiko Yoshida (je savais que ces visages me disaient quelque chose !). L’histoire, étirée sur de nombreux années où notre héroïne, quasi-immortelle, voit ses proches vieillir, est indéniablement poignante, suffisamment découpée pour ne pas traîner sur la longueur sans pour autant passer les trois quart du temps à recoller les bouts, et s’attarde en plus sur des sujets autres que le drame sentimental, tels que la politique et la guerre. Malheureusement, sans vouloir jouer les insensibles, les sentiments, très souvent tristes, sont abordés dans Maquia avec un certain manque de justesse quand ça ne glisse pas dans la grosse guimauve ou le tire-larmes forcé, avec beaucoup de situations qui se terminent dans des cris et des larmes, jusqu’à provoquer agacements et un certain détachement vis-à-vis des personnages. N’est pas Hosoda ou Shinkai (hors Garden of Words) qui veut, du moins pour ce Maquia !

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Mandy de Panos Cosmatos
États-Unis/Belgique, 2018, 121′

Pacific Northwest, 1983. Red Miller et Mandy Bloom mènent une existence paisible et empreinte d’amour. Quand leur refuge entouré de pinèdes est sauvagement détruit par les membres d’une secte dirigée par le sadique Jérémie Sand, Red est catapulté dans un voyage fantasmagorique marqué par la vengeance, le sang et le feu…

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AVIS DE MARGOTH :

Mandy se révèle certainement être la grosse surprise de ces Utopiales pour moi. Et pour cause, moi qui n’apprécie pas spécialement Nicolas Cage, il demeure étonnant que je lui reconnaisse un rôle qui m’aura plu. Mais au-delà de cette question de casting, je reconnais en Mandy son sens esthétique agréablement singulier, très porté par le rouge psychédélique. Mieux, certains effets visuels valent carrément leur pesant de cacahuète comme cette longue scène de trip halluciné où l’on passe du visage de la femme du héros et du gourou de la secte qui la brûlera vive quelques minutes plus tard sans qu’on ne s’aperçoive de la moindre transition, nous donnant l’impression au passage d’avoir également consommé du LSD. Du propre. Si le film est un hommage aux slashers et autres films de motard vénères et surnaturels des années 80, avec divers clins d’œil aux classiques du genre comme Evil Dead 2 en bonus, on ne se trompera pas non plus sur la marchandise : le déroulé est plutôt lent, sans que l’action ne soit trop effrénée, privilégiant davantage une forte tension délicieusement plombante. Ce qui ne l’empêche pas de porter sur lui cette violence crue et sauvage qui fait mouche dans la quête de vengeance de Nicolas Cage dont son bûcheron de personnage prendra de la substance vis-à-vis du public au fur-et-à-mesure qu’il perdra de son humanité. On regrettera malheureusement que Mandy ne sorte finalement pas dans les salles obscures de par chez nous tant la direction artistique gagne en ampleur et en impact en configuration cinéma. De quoi se sentir comme privilégié à avoir eu la chance d’en bénéficier, ce qui n’est certainement pas prêt de se reproduire.

AVIS DE VIDOK :

L’argument principal de Mandy est indiscutablement Nicolas Cage : comment un acteur aussi connu a-t-il pu échouer ici ? Peut-être que la qualité de ses dernières prestations ont pesé dans la balance. En tout cas, Mandy se sert de son acteur principal pour attirer, ne serait-ce que par curiosité, et il a raison. Et heureusement que nous savons (à peu près) à quoi nous attendre, à l’affiche et au pitch notamment, car le film débute très lentement. Le climax médian marquera la revanche de Mandy, le début “véritable” film et le pourquoi nous sommes dans la salle. Le début part tel un slasher movie classique, avant de nous emmener aux côtés de la victime revancharde. Face à nous un Nicolas Cage, bûcheron, très énervé et déterminé, à la poursuite d’une troupe d’illuminés et d’un gang de motard légendaire qui ne se sont visiblement pas attaqué à la bonne personne. La seconde partie n’est qu’une montée en puissance du personnage. Un jeu de massacre jouissif, orchestré par ce monstre sur-motivé et loin d’être idiot. Malgré le peu de mots prononcé par Red – car tel est son nom – et le climat sombre ambiant, les émotions passent étonnamment bien, aidées par une lumière toujours excellemment choisie. Un vrai bon moment pour ceux qui aimeraient voir au sein du même film des clous, des bûcherons, une faux, une tronçonneuse et une arbalète.

AVIS DE MIZAKIDO :

Mandy, dont la présentation était coincé dans un coin du programme, fût projeté dans un horaire tel qu’il était à peine visible dans le planning du festival, ce qui n’a spécialement attiré moutle foule, et c’est quand même bien dommage ! Voilà en effet une bien belle oeuvre dont la qualité n’avait rien à envier à la compétition internationale ou tout autre film sorti normalement dans les salles obscures. Sur le fond, nous avons une histoire malsaine se déroulant dans le trou du cul des États-Unis, avec une secte sadique qui s’en prend à un couple n’ayant rien demandé, et dont le mari, seul survivant au massacre, va partir dans une vengeance sanglante. Sur la forme, nous passons deux heures en compagnie d’un slasher sous LCD, nageant dans un trip visuel totalement hypnotique avec ses filtres d’images et nombreuses trouvailles visuelles pour une délicieuse esthétique qui sent bon les années 80 (le chapitrage !), son rythme vacillant entre le contemplatif à la David Lynch et l’action frénétique propulsée par un Nicolas Cage en roue libre totale mais qui signe assurément sa meilleure prestation depuis bien des années. C’est gore, malsain, hilarant, et sacrément maîtrisé. Ah et la bande-son, lourde et roque, est vraiment, vraiment terrible. Gros coup de coeur, donc.

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