2013, une année autrement plus mouvementée que la précédente. Que ce soit lorsqu’on aborde le monde vidéo-ludique en général, ou simplement en se focalisant sur ma propre petite pomme. Malgré tout, même si j’ai été bien plus active, manette en main, que durant l’année de l’apocalypse présumée, quelques petites choses n’ont néanmoins pas changées : je reste quelqu’un de blasée. En même temps, je l’ai toujours plus ou moins été, on ne le cachera pas. Par contre, les raisons sont toutes autres : certes, l’industrie vidéo-ludique nous livre toujours ses fameux blockbusters stériles à parution annuelle (ou presque). Toujours la même chose, toujours ce gros gâchis de voir une licence n’ayant pas forcément eu que de mauvais côtés dans ses premiers balbutiements partir en cacahuètes. Les éditeurs commandent aux malheureux développeurs qui n’ont pas forcément le choix que de devoir faire leur boulot à la va-vite, foutant ainsi la composante de créativité en l’air, et rongeant l’os d’une série jusqu’à la moelle… Jusqu’au moment fatidique où cette dernière s’usera également et finira misérablement par terre sous forme d’un tas de poussière. C’est ce qu’il se passe pour les cas Call Of Duty, Assassin’s Creed, Fifa, Battlefield et éventuel candidat tout fraîchement arrivé dans la place : Batman. Et on en passe bien évidemment. Malgré tout, dans ce que j’ai cru observer, la raison semble reprendre ses droits vu que j’ai eu l’impression qu’on faisait nettement moins de patacaisses à tous ces titres cette année, preuve que leur succès – et par conséquent survie – s’émousse dangereusement.
Peut-être que ce glas qui sonne de manière presque funèbre est marquée par l’avènement d’une nouvelle génération de consoles. Cette Next-Gen, une élite, la crème de la crème, qui a peut-être comme projet d’amener de nouvelles séries qui pérégrineront tel un cercle vicieux l’exemple de leurs aînés, à savoir le succès d’un premier épisode qui découlera sur une multitude de suites et spin-offs dont l’intérêt se retrouvera de plus en plus limité au fur-et-à-mesure que les années passeront… Jusqu’à la génération suivante qui amènera de nouveaux prétendants. Et le cycle redémarrera, encore une fois. Une fois de trop. Ou plutôt deux fois… Ou plutôt une ou deux décennies de blagues mercantiles de trop. Enfin, là, on s’avance et on divague peut-être puisque les premières heures des nouvelles consoles de Microsoft et Sony se font timidement. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, aucune exclusivité plus aguicheuse qu’une autre, pas même un prétendant du line-up de démarrage qui pèserait son poids dans la balance pour l’achat d’une des deux consoles dès sa sortie au prix fort. De mon côté, bien qu’étant évidemment curieuse face à ces têtes nouvelles, je préfère encore rester farouche, voir ce que 2014 sortira de bien et aviser en conséquence. Car actuellement, c’est à la fois trop cher et trop tôt. Et en compensation, la fin d’année dernière m’a apporté l’outsider éternel de big N, une Wii U d’ores et déjà à la traîne alors même qu’il s’agissait de la première du trio à sortir en rayon. Elle aussi encore trop chère et trop jeune en terme de productions légitimes et indiscutables mais au moins ai-je le feeling qu’elle dispose de bien plus de potentiel que les nouveaux bébés de Sony et Microsoft en terme de concept… Même si son destin semble à l’heure d’aujourd’hui scellé à suivre un destin bien sombre. Espérant pour cette Wii seconde génération qu’elle suive plutôt le chemin, et c’est bien mal parti, de son alter-ego portative qu’est la 3DS qui, elle non plus, n’a pas connu des premiers jours très reluisants, ce qui ne l’a pas empêché pas de redorer un blason autrement plus coloré aujourd’hui.
Ou peut-être parce que cette année, ce sont d’autres représentants qui se sont tirés la part du lion. Les noms sont tout aussi prestigieux mais au moins ont-ils le mérite de paraître à une fréquence moins excessive… Le souci, c’est que ce dernier point amène quelque chose d’aussi dommageable : plus d’espace entre les sorties de différents opus donnent des ailes à des joueurs/médias qui ne semblent plus en pouvoir du slip. Je pense bien entendu au cinquième GTA, très attendu, prêt à être accueilli comme le nec plus ultra, le BGE ever, le véritable messie de l’année. C’est tout du moins ce qu’une belle brochette de la communauté vidéo-ludique, que ce soit via réseaux sociaux, forums et autres sites/blogs, retenaient péniblement au fond de leur gorge avant même la sortie du jeu (avant même d’y avoir joué surtout). Et au final, qu’est-ce qu’il en a été ? Il semblerait qu’un The Last Of Us – il semble puisque le jeu ne m’inspire pas plus que cela sur le papier – s’est vilement retrouvé à remporter la bataille « à la loyale ». Tiens, bien fait pour ta gueule Rockstar et surtout bien fait pour vos gueules à tous. Pas que je sois ce qu’on appellerait vulgairement une « hateuz » mais vraiment, j’ai trouvé toutes ces conneries de surmédiatisation vraiment pénibles, au point même d’en détester le jeu avant même d’y avoir posé ne serait-ce qu’un œil. Donc, pour GTA V, on attendra au mieux quelques années pour que je m’y penche. Éventuellement…
De toutes ces bêtises, on peut noter un fier représentant qui n’a pas hésité à donner un bon coup dans la farine. Au point qu’on s’en fasse étouffer. D’effroi en ce qui me concerne. Je veux parler de Gameblog. Ah qu’est-ce qu’ils font jaser ceux-là ! Et ce, depuis des lustres. Et pourtant, il y a de cela quelques années, voilà un site que j’aimais bien suivre car ils possédaient l’atout d’avoir une ligne éditoriale un peu plus alternative que ses concurrents. Moins objectifs, un ton plus décontracté et chaleureux laissant cette impression tenace d’une passion palpable et davantage de réflexions intéressantes. Certes, c’était déjà décrié à l’époque mais de mon côté, j’aimais bien : je préfère largement une entité plus organique pas forcément irréprochable plutôt qu’une vitrine bien huilée sans âme. Mais ça, c’était avant comme dirait la blonde. Peu à peu, l’évolution du média se complaisant au nombrilisme et au racolage stérile, gratuit et surtout inintéressant, a eu raison de moi et a considérablement éloigné mes yeux de cette petite tranche de web. De temps en temps, j’y regarde bien ce qu’il s’y passe et je devrais certainement me péter une patte pour cela : ce que j’y ai vu cette année m’a affligée au plus haut point. Merde quoi, jouez plutôt aux jeux vidéo plutôt que de vous amuser à faire du terrain médiatique vidéo-ludique un énorme croisement entre cirque et télé-réalité. Et je ne dis pas cela à cause de l’embauche d’une figure qui y provient de cette fameuse télé-réalité. Elle peut bien faire ce qu’elle veut de son cul, nous montrer son string mais qu’elle reste dans son rôle de présentatrice/chroniqueuse. Non, c’est mieux d’aller faire la vipère en carton au lieu de travailler. Tout comme Gameblog préfère jouer les ouin-ouins aigris balançant publiquement des pics de bas étage envers la concurrence. Au moins, laver son linge sale en public permet-il de se faire de la pub. Car même mauvaise, la pub reste de la pub, pas besoin de réfléchir sur le côté blanc ou noir de la chose, le site est au-dessus de cela, les gens finiront bien par avoir le discernement nécessaire pour s’apercevoir qu’ils sont en haut du panier, la crème de la crème du journalisme. Ah non, c’est vrai, paraît-il que les gens sont trop cons et aliénés pour cela. Tant pis, ça fera toujours du clic alors. Stratégie de communication qui se mort la queue, c’est surtout navrant de voir un tel manque d’honneur dans son rôle. De mon côté, dans d’autres sphères que le jeu vidéo, j’ai connu cela de l’intérieur, ce genre de stratégie foireuse. Et j’ai surtout une pensée pour ceux s’investissant dans le projet dans le seul but d’écrire, partager dans un but plus entier et désintéressé, sans autre intérêt que la passion – dans toute cette brochette dans le staff, journaliste, pigiste ou simple contributeur, il doit bien y en avoir au moins un – qui se retrouvent affiliés dans tout ce processus nauséabond malgré eux. Car même s’ils restent tout discrets car ils ne sont pas forcément d’accord avec le concept au point de ne pas y prendre part, dans leur petit coin, ils pâtissent de cette mauvaise image au même titre que les énergumènes qui la véhiculent. Je pense à eux car j’ai été à leur place et je suis la première à savoir qu’on serre peut-être les dents au démarrage mais que ça ne dure pas, l’émail finissant par prendre des allures de poudre d’escampette. Et observer maintenant tout cela de l’extérieur me fait perdre tout espoir que je vouais à ce petit rêve impossible de faire de ma plume un métier. Car si pour se professionnaliser il faut participer à ce petit jeu digne de la jet-set décrite dans la presse people à scandale, autant rester dans son trou, dans l’amateurisme le plus total. Mais au moins est-ce dans les sites amateurs et blogs qu’on trouve aujourd’hui les plumes, passions, fougues et réflexions les plus pures et intéressantes. Des gens qui resteront dans les sphères les plus modestes puisqu’ils vont à contre-courant le plus total de ce que le grand public attend de la « presse ». Ils ne font peut-être pas du journalisme à proprement parler mais c’est ceux qui, à mon sens, s’en rapprochent le plus à l’heure actuelle.
On me pardonnera pour ce long paragraphe sans doute trop brouillon, j’en ai gros sur la patate sur ce point-là. Car comme je le disais, cette année encore, je suis une joueuse blasée et c’est principalement dû davantage à ce qui gravite autour du jeu que du jeu en lui-même. Car cette année, j’ai joué bien davantage à des nouveautés qu’en 2012. Des nouveautés qui ne m’ont pas laissée de marbre. Même si elles ne s’inscriront pas spécialement au panthéon des monuments vidéo-ludiques, j’y ai au moins pris plaisir, ce qui est déjà le principal. Ni No Kuni tout d’abord m’aura bien faite rêver tout le long de cette année puisque mon parcours de ce jeu de longue haleine s’est retrouvé étalé sur pas moins d’une dizaine de mois. Le reboot de Tomb Raider vient ensuite et m’a prouvé que je pouvais bien prendre parfois un peu de plaisir honteux sur du blockbuster, aussi étrange soit-il dans le sens où mes compères en ont l’avis inverse et inversement j’ai vécu bien plus d’accrochages avec les vieux épisodes de la série qu’eux. Et enfin Beyond : Two Souls, qui a su me séduire malgré les défauts, malgré certains passages lourdingues, malgré quelques ficelles de gameplay discutables, malgré le fait qu’il se révèle bien moins intense que l’a été Heavy Rain. Seule ombre au tableau : Remember Me, qui représente pour moi un immense gâchis. Il respire le potentiel, les bonnes intentions, les bonnes idées, recherche une certaine profondeur qu’il possède en partie au point qu’il en émane une aura véritable. Mais ce gameplay capricieux, manquant cruellement de sensations de jeu et disposé dans des situations tout sauf cohérentes par rapport aux partis-pris du système de jeu, voilà un aspect qui m’a fait tellement rager que j’en ai jeté le jeu aux ordures, frustrée. Pour moi d’avoir abandonner lâchement alors que le dénouement était proche, comme pour lui dans le sens où le jeu méritait bien mieux en terme de résultat. Et le dur rôle de l’entre-deux-chaises est détenu par le fameux The Cave de Ron Gilbert qui m’a autant déçue que j’ai pris plaisir à le parcourir la première fois… Ce plaisir qui perd de substance au fur-et-à-mesure qu’on relance le jeu. Chose pourtant obligatoire de faire si l’on veut profiter de toute l’étendue du soft et avoir ainsi l’impression de ne pas s’être fait arnaquer de treize euros pour « seulement » quatre ou cinq heures de jeu.
Le reste de mes sessions n’a été que du rattrapage de loupés du passé. Sleeping Dogs en tête, qui est apparu sur mon écran au moment même où la coupe de mon crâne était pleine avec la folie GTA V, ce qui n’a rendu l’outsider d’United Front Games que plus agréable et rafraîchissant à mes yeux. Mais également de défrichage préparant l’actuelle année 2014. Une année où j’ai encore du mal à percevoir ce qu’elle peut bien m’offrir. Certes, j’attends un Lightning Returns avec une grande impatience et ce, même si Final Fantasy XIII-2 m’a énormément déçue. L’autre Final Fantasy prévu, à savoir cette fameuse arlésienne qu’est Versus XIII renommée en Final Fantasy XV, me fait sans surprise tourner la tête et pourrait contribuer à un saut vers la nouvelle génération de consoles, encore faut-il que d’autres candidats de cet acabit apparaisse dans son sillon pour que l’investissement soit pleinement justifié. Chose assez exceptionnelle pour cette année, j’en attends un peu du support PC vu que les prochains mois si tout va bien, se verront rythmés du troisième Syberia et d’un remake HD du tout premier Gabriel Knight. Du neuf dans la nostalgie dirons-nous… Et hormis le fait que 2014 sera certainement une année d’apprivoisement de cette Wii U nouvellement acquise avec Bayonetta 2 et le nouveau titre de Monolith Software, ces deux têtes aguicheuses qui ont murmuré au Père Noël de glisser la console dans sa hotte, aucune sortie annoncée à l’heure actuelle n’éveille mon intérêt. Allez, éventuellement ce petit Mad Max que j’ai du mal à jauger. Ou bien Kingdom Hearts III qui m’incitera peut-être à ce que je laisse une seconde chance au premier épisode qui ne m’avait pas convaincue à l’époque. Ou peut-être devrais-je profiter de ce calme plat afin de continuer dans la rétrospective de loupés, de finir quelques uns de mes vieux jeux, faire un peu de vide dans tous ces jeux achetés auxquels je n’ai pour ainsi dire pas touchés. Ou/et pourrais-je m’adonner un peu plus sérieusement au petit monde, maintenant devenu énorme, de l’indépendant. Car même si le futur s’annonce plat, il y aura toutefois toujours quelque chose à faire. Encore faut-il se décider et avoir le temps. Chose qui s’avisera en temps voulu pour mon compte.