American Mary

Petites protégées d’Eli Roth et Clive Barker, les Twisted Twins reviennent avec un second film ne laissant pas indifférent si l’on se base sur les différentes récompenses glanées durant leur tournée festivalière. Les sœurs Soska ont réussi à créer un petit buzz autour de leur bébé, il était donc logique de voir quelles sont les raisons de ce joli succès lui ayant permis d’obtenir une sortie au Royaume-Uni et une distribution prochaine en Europe.

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En se plaçant au côté d’une jeune étudiante s’embarquant dans cet univers underground, les réalisatrices nous permettent de découvrir ce milieu si peu traité au cinéma. Pour avoir une idée de ce que proposent les sœurettes, imaginez une transposition sur grand écran de la série Nip/Tuck l’humour en moins. On se laisse entrainer dans une descente aux enfers où l’on assiste à la déshumanisation de notre protagoniste.

L’intelligence du scénario réside principalement à ne pas tomber dans la caricature en dépeignant l’univers hospitalier comme un havre de paix où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » et celui plus illégal donc forcément glauque, crasseux et inhumain. La réalité est tout autre, et sans inverser les rôles, les réalisatrices ponctuent leur histoire d’éléments permettant de se forger un avis sur ces deux univers. On s’éloigne ainsi des constats manichéens classiques où ce qui n’est pas commun est dangereux. De ce fait, il n’est pas étonnant que les scènes les plus froides et dérangeantes soient celles où Mary côtoient le milieu hospitalier et ses « collègues ».

Le film n’est pas pour autant une critique sociale sur le milieu hospitalier, loin de là. Ces éléments permettent principalement à faire avancer l’intrigue et faire évoluer son personnage au grès de rencontres avec des personnages issus de ces univers. Dommage que ces rôle secondaires apparaissent et disparaissent sans crier garde. On en vient à se demander si on ne se serait pas assoupi tant certaines absences sont flagrantes !

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Le manque de repères temporels n’aide aucunement et provoque une perte de compréhension quant à la chronologie des événements. Cette absence de mesure de temps est problématique notamment pour évaluer le changement de personnalité de Mary. On suppose que l’histoire se déroule sur une période assez courte mais rien ne nous permettra de confirmer cette impression. Si tant est que cela soit le cas, la transformation de cette première de classe est un peu trop rapide pour être crédible.

Un autre problème réside dans la gestion de son rythme. L’ensemble ressemble plus à une succession de scènes certes intéressantes mais sans réelle transition reliant les unes aux autres. Heureusement les sœurs Soska compensent ces mauvais choix narratifs par la création d’un univers riche en personnages excentriques. On soulignera l’attention porté à l’image notamment au niveau des couleurs. Ce travail permet d’offrir des plans esthétiquement sublimes, on se retrouve ainsi par moments à flirter avec d’autres genres, tels que le slasher asiat’ et ses couleurs primaires (rouge de préférence) ou encore l’univers vampirique et son ton crépusculaire où se mêlent érotisme et violence.

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On se retrouve donc avec un film bancal sur le plan narratif mais magnifiquement réalisé. Une petite déception tant la réussite était proche. Une chose est sûre : ce tandem a réussi à prouver leur capacité à créer un univers déviant, magnifique et sans tomber dans les clichés ce qui pour un second long-métrage est déjà assez respectable en soi. Aux commandes d’un scénario plus solide nul doute que les Twisted Sisters feront un carton ! Eli Roth et Clive Barker ont du flair, ces demoiselles sont à suivre de très près !

 

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  1. Par contre, je n’ai pas très bien compris ce que raconte le film. J’ai cru comprendre que ça parlait de chirurgie (esthétique ?) mais je comprends mal à quoi correspond ce fameux milieu underground ou comment on passe à une atmosphère horrifique.

  2. Je te copie/colle le résumé =)
    « Désabusée par une profession qu’elle admirait et à court d’argent, Mary Mason, une étudiante en médecine, se retrouve plongée malgré elle dans le monde de la chirurgie clandestine et de la modification corporelle. »

    Le milieu underground est donc « le monde de la chirurgie clandestine et de la modification corporelle ».
    Par je parle pas d’atmosphère horrifique, je dis que certains moments, de par leur esthétisme, confère une ambiance reprenant des codes que l’on retrouve notamment dans les slasher asiat’. Je pense surtout à un moment en fin de bobine où une fille se fait agresser.

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