L’Histoire de Nintendo vol.4

222 pages couleur, par Florent Gorges

L’Histoire de Nintendo vol.4
Florent Gorges
222 pages

Florent Gorges prend son temps entre chaque volume de l’Histoire de Nintendo, et il faut avouer qu’une fois le livre entre les mains, il est difficile de lui en vouloir. Ce volume 4, de plus de 220 pages, n’hésite pas à tenir son lecteur en haleine pendant près de 90 pages avant de lui raconter le lancement de la console au Japon. Blindé d’anecdotes et d’informations inédites, le livre s’arrête sur des personnalités importantes de la genèse de la console et de Nintendo, tout simplement. Il se permet également de changer des idées reçues telles que la Game Boy est essentiellement due à Gunpei Yokoi et ainsi poser un petit “Oui mais pas seulement” dès les passionnantes premières pages. Mais pas question de s’arrêter à ce bon vieux modèle Fat, puisque les différents modèles sont abordés, tous de manière pointue, jusqu’à la version Micro. Ne comptez pas non plus sur l’ouvrage pour faire abstraction de certains sujets, qu’ils soient historiques, fonctionnels, techniques ou ayant trait à l’accueil, ils sont bel et bien présents, mélangés au sein d’un récit fascinant et particulièrement fluide. Respectant l’ordre chronologique des événements, il se permet toutefois de nombreux apartés et contextualisations pour mieux cerner une situation et certains enjeux.

Non, L’histoire de Nintendo vol.4 n’est pas une bible ou une anthologie telle que présentés par certains éditeurs français, ne comptez donc pas y trouver la liste exhaustive des jeux Game Boy sortis sur chaque territoire, seule une sélection de titres clôt le récit, en revanche, l’exhaustivité se situe dans le déroulé des faits, dans les hauts et, chose moins connue, aussi dans les bas de la création de la première console portable de Nintendo – si tant est que l’on exclut les Game & Watch de la liste, bien évidemment. Et puis, à titre plus personnel, comment ne pas être touché par l’émouvant hommage de Florent Gorges, dès les premières pages, à sa mère quand on a également vécu les derniers moments d’un parent lui aussi passionné par Tetris et avec qui on a partagé cette passion jusqu’au dernier souffle ? Car le livre n’est, pour certains, pas qu’une occasion de découvrir des coulisses jusqu’ici inaccessibles, mais aussi un prétexte pour s’immerger, de nouveau, par ses propres (et espérons bons) souvenirs, pour revenir vingt, trente ans en arrière. Que les plus jeunes se rassurent, la découverte, seule, a bien assez de charme(s) pour faire disparaître toute notion de temps dès lors le livre entamé. Les plus gourmands l’avaleront en seulement quelques heures, mais quel voyage dans le temps. Merci M. Florent Gorges.

Critiqué(e) à partir d’une version fournie par l’éditeur.