Encore et toujours, les Utopiales proposent une compétition internationale où de nombreux films sont présentés, résultant après débats du jury ainsi que par le vote du public, sur une consécration qui on l’espère pourra pousser une meilleur diffusion ou simplement une publicité plus appuyée du gagnant. Cette édition 2024 a été étonnement équilibrée, avec pour le coup, et pourtant nous le redoutions, un équivalent du Black Hollow Cage, maitre étalon du pire chez Archaic. Comme quoi, tout arrive !

Mantra Warriors : The Legend of the Eight Moons
Une histoire inspirée du Râmâyana original, racontée dans un univers futuriste, impliquant de courageux guerriers possédant d’anciens pouvoirs d’une autre dimension.
Avis de Vidok
De la science-fiction thaïlandaise, voilà quelque chose qui n’est pas banal. En tout cas, pour moi. Ça va vite, ça enchaîne les moments de bravoure, ça tape sur tout ce qui bouge, c’est coloré. Nous en prenons plein les mirettes. Assurément.Le scénario, plus “léger” risque en revanche d’en décevoir plus d’un. Façon Les Chevaliers du Zodiaque, ou moins connus, Les Samourais de l’Eternel, quand le danger est pressenti, des guerriers Mantra apparaissent pour combattre le mal. Evidemment, lorsque le trio de héros apparaît pour la première fois à l’écran, difficile de ne pas se dire que nous tenons déjà là les premiers membres. Nous avons en effet droit aux archétypes habituels du héros expansif et de son meilleur ami taciturne, avec un triangle amoureux de la fille qui plaît aux deux. Le scénario ne nous réserve malheureusement aucune surprise dans ce premier volet. Premier volet si l’on en croit la scène post-générique, nous dévoilant un autre futur membre de l’équipe. Cet apéritif se laisse donc voir avec un certain plaisir, oubliez toutefois toute logique et cohérence.
Avis de Mizakido
Une fois n’est pas coutume (?), pour cette première séance de la compétition internationale, du film d’animation. Venu de Thaïlande, Mantra Warrior reprend le récit épique du Ramakien, indissociable du pays d’Asie, pour une modernisation en mode futuriste avec un soupçon de science-fiction. Du moins, une première partie, pour un déroulement d’action non stop une fois le lore pourtant intéressant présenté en dix minutes. Il faudra en effet rapidement s’accrocher à son siège tant le film fonce dans un enchaînement interrompu de bastons, retournements de situations prévisibles et quelques lâchés humoristiques, sans prendre le temps de présenter davantage son univers et creuser ses personnages qui restent lisses au possible. C’est d’autant plus dommage que la réalisation est là, colorée et fouillée – très Fortnite dirons nous – avec de la réussite dans le design des armures et méchas. Mais bon, au bout de trois quarts d’heure, on décroche, attendant le retour du méchant ricaneur – le doubleur s’est vraiment fait plaisir, du héros désinvolte et légèrement insupportable, du partenaire ténébreux qui mange des ténèbres au petit déjeuner, et tout un tas d’autres protagonistes qu’on imaginait puissants mais qui en fait, ne sont simplement que spectateurs, incrédules comme nous, de l’action frénétique qui se déroulent devant eux. C’est d’autant plus dommage que le potentiel était là, surtout avec tout le folklore traditionnel que possède la Thaïlande. Trop recadré pour correspondre rentrer dans un moule « à l’américaine », pas nécessairement désagréable mais pas dingue non plus, voilà un film qui finira sûrement et malheureusement un mardi soir sur Gulli. En espérant que la suite, lorsqu’elle sera faite, se calmera un peu.

Schirkoa : La Cité des Fables
Schirkoa : une utopie « idéale » où les citoyens portent tous des sacs en papier sur la tête pour effacer toute différence. Tous·tes égaux·ales, tous·tes pareil·les. Jusqu’au jour où la rumeur d’un pays mythique sans sacs commence à s’étendre…
Avis de Mizakido
Seconde séance pour un second film d’animation en trois dimensions ! Cette fois-ci, il s’agit d’un court-métrage devenu long, avec, on le comprendra, l’ajout d’un second acte qui dénote du premier, mais peut-être pas pour le meilleur. Ne soyons pas incisifs pour commencer, car Schirkoa propose des points notables qui méritent d’être salués. Son concept qui interpelle pour commencer, avec un univers où tout le monde porte un sac sur la tête, prétextant une vie idyllique sans discrimination. Mais évidemment, nous sommes dans de la science-fiction, et bien souvent, les dystopies sont tapies dans l’ombre, prêtes à bondir. Et c’est bien entendu ce qui va se passer, au travers les yeux de notre héros au demeurant lambda mais dont la destinée va essentiellement remettre en cause ce système. Cette quête est projetée par une réalisation plutôt originale, puisque de même l’aveu assumé du créateur, le film a entièrement été créé avec le moteur Unreal Engine, et visuellement, autant dire que cela se voit pour toute personne pratiquant régulièrement du jeu-vidéo. On a ainsi l’impression de suivre une cinématique pendant une bonne heure et un peu plus de trente minutes, avec toutes les aspérités que cela présenter lorsque de tels moyens – plutôt humbles – ont été mis en œuvre : aliasing omniprésent, modélisations et animations assez simplistes accusant parfois de ratés, soucis de collisions… Ce cachet a assurément du charme, d’autant plus que de l’autre côté de la production, le doublage des voix est notamment très réussi. Malheureusement, Schirkoa aurait davantage dû étoffer et conclure sa première partie comme il se devait plutôt que de partir sur une seconde partie totalement décousue, aux tons et aux délires différents, qui n’importe finalement rien à l’ensemble, avec de nombreuses parties qui auraient pu être tout simplement retirés car trop peu maîtrisées et s’enchaînant en laissant plein de trous dans la continuité du récit. Le propos traité dans cette seconde partie – pied de nez au système ironique énoncé en première partie – était pourtant intéressant, mais amené quelque peu maladroitement traité. Dans l’ensemble au final, pas une franche réussite, mais pas non plus un grand échec. Un peu pantois donc.

U Are The Universe
Après l’explosion de la Terre, le camionneur spatial ukrainien Andriy Melnyk devient la dernière personne dans l’univers jusqu’à ce qu’il reçoive un appel de Catherine, une Française se trouvant dans une station spatiale lointaine. Malgré les obstacles, Andriy décide de la retrouver.
Avis de Vidok
Sur un concept similaire que Seul sur Mars, Andriy se retrouve seul dans sa station spatiale, sans moyen de rentrer. Evidemment : la Terre vient d’exploser. Il est donc, qui plus est, le dernier humain de l’univers. Malgré le drame, le film réussit à nous faire rire et vire clairement du côté de la comédie (noire), sur fond de space-opera. D’autant qu’Andriy est accompagné de Max, le robot de la station qui aime raconter des blagues.Volodymyr Kravchuk réussit à enchaîner, à un rythme étonnant, les phases sérieuses et plus douces, à tel point que nous nous prenons rapidement d’affection pour lui. Et puis, la station reçoit un message radio, d’une prénommée Catherine, elle aussi se pensant être la dernière survivante de l’espèce humaine. U are the Universe se transforme alors petit à petit en comédie romantique, parfois un peu excessive, mais finalement : que ferions-nous dans le même cas que nos deux astronautes ? S’ensuit alors une mission de sauvetage de Catherine par Andriy. Le film arrive à distiller une ambiance parfois lourde, aux fils un peu cousus de fil blanc, mais le film s’attachant à ne pas durer pour durer, le dénouement au bout d’une heure trente finit de nous convaincre que, malgré les maladresses, U are the Universe reste une réussite touchante.
Avis de Mizakido
Les choses simples sont souvent les meilleures, comme dirait je ne sais pas qui. U Are the Universe correspond parfaitement à cette citation tant son concept et globalement sa production ne dépassent pas les limites d’un plateau de tournage de quelques mètres carrés. Le film n’est pas sans rappeler Moon ou encore Solis, projeté durant les Utopiales de 2018, mais dont la qualité tient plus vers celle de Moon. Réalisé en Ukraine avec les choses qui se déroulent là bas en ce moment, U Are the Universe tient plutôt du miracle et sait vraiment à quoi s’en tenir côté budget et réalisation, avec pourtant rien à envier aux productions de cette année. Partant d’une histoire simple – un éboueur de l’espace devient le dernier survivant de la planète Terre en deux secondes, mais peut-être pas en fait – le film est une comédie démesurément drôle, pleine d’humanité, et sait être émouvant quand il se doit. Comme indiqué plus haut, la trame se déroule en huis clos, et nous ne verrons que pour ainsi qu’un seul acteur durant la totalité du film… Mais la formule fonctionne. Le duo cynique entre l’astronaute et son robot de bord, puis les conversations avec notre Alexia Depicker bien française, font bon ménage avec des dialogues tantôt drôles, tantôt touchants. On notera également les nombreuses références aux autres œuvres de l’espace que le réalisateur ne se cache pas de montrer, tout comme, mine de rien, quelques situations faisant échos aux actualités actuelles. Si la concurrence était particulièrement rude pour le prix du public, notamment avec Planète B et Escape from the 21st Century, c’est bien cette comédie – pas toujours feelgood – qui l’a remporté. Et à juste titre.

The Draw
Bienvenue dans un monde où le libre arbitre appartient au passé. Alec, un rêveur maladroit, travaille dans le magasin d’avatars local où les clients peuvent concevoir leur personnage idéalisé dans la vie réelle ; un symbole de la révolution technologique contre laquelle Alec résiste avec émotion. Sa rencontre avec Jade, une figure tout aussi rebelle mais qui joue du système de manière beaucoup plus stratégique, les mène vers un jeu dangereux…
Avis de Mizakido
Au premier abord, The Draw donnait tout l’air d’être le prétendant au film le plus prétentieux et ennuyeux de la compétition internationale. Et bien finalement, en plus du fait que la sélection a globalement été très bonne, cette première séance du second jour du festival s’est avérée être une bonne surprise. Mettant en image une société dystopique où les interactions sociales ne seront font plus que par réalité augmentée où tout le monde possède son propre avatar tout en beauté et malléable à souhait, cette réalisation britannique est à la hauteur de ses humbles moyens : pas de surenchère d’effets spéciaux cheap, une photographie réussie qui met en scène un univers bien froid et aseptisé et un casting bien sélectionné – Ryan Gage en rôle principal, qui incarna le vil Alfrid Lickspittle dans l’univers du Seigneur des Anneaux, est impeccable – pour proposer ici un récit mêlant thriller à la Black Mirror, une histoire d’amour simple mais efficace, ainsi que, à la vue de situations consternantes à une surenchère de cynisme, quelques moments de comédies qui portent le sourire aux lèvres. Le discours, très cynique nous l’avons dit, avec une montée de puissance pour ce qui semblait être au départ un réseau social avancé pour gens qui se socialisent de moins en moins, est plutôt bien amené, et ne part pas dans des délires philosophiques ou horrifiques comme on pourrait s’y attendre parfois avec ce genre de production. On notera quelques loupés dans les accessoires ou certains effets qui montrent un peu que le budget qu’on imaginait parfois serré, mais on saluera surtout un film qui ne manque pas de teneur et de bonne volonté.

Heavens : The Boy & His Robot
Le voyage d’un jeune pilote en difficulté, Kai, et de son robot combattant, Little Dragon, sur fond de guerre galactique épique dans un avenir pas si lointain.
Avis de Vidok
La définition du film de mecha à la sauce Shonen. Le héros n’a pas les aptitudes physiques pour devenir pilote de mechas, il n’a pas même les capacités mentales, mais c’est un petit génie de la mécanique, et le fils d’un réputé soldat, mort au combat en protégeant la Terre. Absolument rien ne surprend dans Heavens. Malgré cela, le film, dont le réalisateur singaporien, Rich Ho, est clairement passionné par son sujet, réussit à allier le sérieux des situations avec le zeste d’humour que l’on attend dans ce genre de production. En mettant en scène un groupe d’élus au sein d’une formation d’élite, à la Top Gun, le film se permet de présenter des protagonistes hauts en couleur, radicalement différents. Encadrés par un lieutenant tout aussi atypique. Les péripéties sont attendues, mais bien amenées, même si le surjeu fait se demander parfois si être ainsi déconnecté des enjeux dramatiques est réellement l’effet souhaité. Le film avance assez rapidement, et laisse augurer une suite, d’autant que le climax final n’en est pas réellement un, la formation de nos chères têtes brunes n’étant pas achevée. Ce qui est un parti pris étonnant si l’on se rappelle que Rich Ho a mis près de douze ans à terminer ce long-métrage.Souvent drôle et présentant des effets spéciaux, et batailles, assez jouissifs pour les fans de mechas, Heavens n’est malheureusement pas sans reproches. Si on lui pardonne son manque d’originalité, il est plus difficile de ne pas être déçu du manque d’exploitation de l’équipe, le héros étant clairement sur-représenté à l’écran. La succincte présentation humoristique de chacun laissait pourtant entendre que nous allions pouvoir nous attacher à eux et les voir se démarquer sur des faits d’armes différents. Que nenni, mis à part le musclor de l’équipe, mais dont – étonnamment – le scénariste a préféré laisser s’exprimer exclusivement par des onomatopées. Si cela peut facilement passer dans une BD, l’effet peut vite ennuyer à l’écran. Il en reste toutefois un film de robots efficace, perfectible mais passionné. Souhaitons lui d’obtenir la suite teasée au générique pour corriger ses défauts et faire avancer son intrigue.
Avis de Mizakido
Comme l’atteste son générique de fin, Heavens est le film d’un véritable homme orchestre, le singapourien Rich Ho, qui aura mis – et on le salue pour sa témérité – pas moins de onze années pour réaliser son œuvre. Le monsieur et ses amis semblent s’être impliqués à fond dans le projet et dans toutes les couches de sa production, s’être bien amusés et surtout ont plutôt bien réussi leur paris. Nous n’avons pas ici la révolution de science-fiction de l’année mais bien un moment tout à fait sympathique à passer en compagnie de cet escadron de pilotes de méchas qui font face à une poignée de méchants eux aussi affublés de méchas. Le scénario ne vole pas très haut – les robots oui – mais s’avère finalement suffisamment constitué pour tenir en haleine pendant la durée d’un film globalement bien réalisé, très riche en effets spéciaux qui sentent bon les fonds verts et le lens flare. Ceci donne un effet série B du plus bel aloi, surtout quand en contrepartie le casting des acteurs est dans le même ton, surtout pour trois personnages absolument hilarants qui portent tout l’intérêt du film. Mais… trois personnages secondaires qui n’arriveront pas à masquer les lacunes qui se présentent rapidement à nous : un héros peu charismatique, la relation avec son robot qui ne décolle jamais, et une montée en puissance même pas digne du moins réussi des shōnens et ce malgré un fort potentiel pour le duo de remettre en cause le système qui donne force aux méchas. Nous n’irons pas plus loin dans les révélations, mais disons qu’il nous ait balancé pendant trente minutes que le héros est très très fort dans un domaine qui pourrait le rendre surpuissant au combat… Eh bien non, ce n’est jamais exploité, et on ne sait même plus grâce à quoi il gagne à la fin… Sûrement par le pouvoir de l’amitié. Sans doute. Bref, beau projet globalement, mais à l’exécution qui pèche. Mais on se fend un peu la poire, c’est déjà ça.

Planète B
France, 2039. Une nuit, un groupe d’activistes poursuivis par l’État disparaît sans laisser de traces. Julia Bombarth est l’une d’entre eux. À son réveil, elle se retrouve piégée dans un monde qui lui est totalement inconnu : Planète B.
Avis de Mizakido
Planète B est le second film français de la compétition et le parfait opposé de Else qui sera projeté plus tard : une production à grand budget, un casting d’actrices et acteurs connus pour un film coup de poing qui fera probablement parler un certain bord politique et autres chaînes télévisées à opinion continue. Le pitch est en effet du pain béni pour ces derniers : le futur, un état policier très répressif et affublé d’une nouvelle technologie d’emprisonnement (la fameuse Planète B), et la révolte de la population qui aurait peut-être dû rester asservie dans son coin, surtout s’ils sont considérés comme terroristes aux yeux des autorités. Un prémisse intéressant mis en introduction avec une mise en scène très pêchue et la présentation de ce qui deviendra deux narrations parallèles qui finiront, on s’en doute, par se rejoindre. Globalement, la réalisation tient bien la route, et la trame se suit bien, avec un certain attachement à ses deux héroïnes, incarnées d’une belle manière par Souheila Yacoub et Adèle Exarchopoulos. Si l’œuvre, dans sa première partie, tient plutôt bien la route et sait distiller correctement son lot de mystères, de critiques sociétales et un brin de science-fiction à tendance horrifique, la seconde moitié du film se perd malheureusement en chemin, enchaînant les raccourcis et facilités scénaristiques, avec un récit qui finalement ne sait plus trop comment bien continuer ou se terminer de manière élégante, enchaînant plans et scènes pas toujours claires, où des idées pourtant intéressantes ne sont plus exploitées comme on devrait s’attendre, comme le passage furtifs de personnages secondaires qui ne seront finalement que là pendant deux trois scènes, pour des réactions souvent peu subtiles. Dommage, car si on peut saluer une réussite certaine, on aurait pu tenir là un très bon film de SF.

Else
L’apocalypse n’est plus très loin. Une épidémie sévit dehors : il suffit d’un seul regard pour que les êtres vivants soient contaminés, ce qui les condamne à fusionner avec les choses, à se confondre avec les objets. Et pourtant, un couple vient de se créer, et ils s’aiment, confinés dans un appartement… en attendant le pire.
Avis de Mizakido
Else est assurément un film qui ne manque pas de personnalité et d’ambitions. Mais pour le coup, des ambitions à la hauteur de son budget et du temps passé à l’obtenir. A l’instar de Schirkoa, Else a démarré sa vie comme un court métrage pour finalement devenir ce qui a été projeté. Ce qui nous est présenté pourrait être résumé entre un mélange de science-fiction, d’horreur et d’une comédie romantique, prenant place dans ce qui semble être un relent de Covid-19, avec une épidémie mondiale qui, par la force du temps, résulte que les gens fusionnent avec les objets environnants. La trame sait suffisamment se faire discrète au travers la vie devenue peu commune de notre couple amoureux et de leurs voisins. Mais l’horreur finit par arriver, et le film vire assez rapidement vers du David Cronenberg assez poisseux. Globalement, tout s’articule bien : un casting d’acteurs jouant correctement, une réalisation à la hauteur avec des effets spéciaux pas trop cheaps, pour un scénario plutôt bien la route. On regrettera cependant qu’un certain manque de rythme pousse souvent à se demander où le film veut en venir, tout comme un certain nombre d’idées saugrenues – à tendance souvent érotique – qui font sortir du récit et n’apportent en gros pas grand chose. La fin du film, plus ou moins logique diront certains, laisseront d’autres plutôt pantois du fait que cela aurait dû se terminer dix minutes plus tôt. En bref, voici une production saluable, singulière, loin d’être parfaite, mais loin d’être mauvaise non plus, qui aura eu toute l’attention du jury qui lui donnera le fameux prix. Et à la limite, c’était presque logique.

Escape from the 21st Century
En 1999, trois adolescents tombés dans une eau quelque peu toxique contractent le pouvoir du voyage spatio-temporel. Ils se retrouvent vingt ans après sur la planète K, qui ressemble étrangement à la Terre, en gardant leur âme d’adolescente dans leur corps d’adulte. En ce va-et-vient permanent, sauver le monde est à la portée de leurs mains.
Avis de Mizakido
Il y aurait bien d’autres choses à dire sur les autres films de la compétition mais concernant Escape from the 21st Century, c’est tout le contraire. Nous tenons sûrement là le meilleur film de la compétition, et si on peut lui trouver quelques défauts, le moment passé à le visionner est sans appel : pas d’ennui, des rires, et un régal pour les yeux. Plutôt un prétexte pour enchaîner les scènes d’action qu’une véritable volonté de raconter des choses profondes, l’histoire du film est assez simple mais efficace : un triangle amoureux, une conspiration avec des méchants très méchants, et des sauts dans le temps. En effet, si en lisant le synopsis ou en décortiquant l’affiche, on aurait pu s’attendre à une exploitation du concept du multivers notamment déjà (mal) vu chez Marvel et (bien mieux) par Everything Everywhere All at Once, Escape from the 21st Century ne reprendra finalement que le côté foutraque et la mise en scène délirante pour plus se pencher sur le classico classique voyage temporel, ou du moins, une sorte de transposition, avec tout de même certaines allusions au film surprise des Daniel. Le côté foutraque, on le retrouve dans sa réalisation millimétrée qui empile les séquences d’action propulsées par tout un tas de références et effets visuels issus de la culture cinématographique, vidéoludique et populaire, entre l’exploitation habiles des bandes noires, des bastons dignes de Dragon Ball Z tout en passant par des ralentis sur fond de musique classique. Tout est balancé avec attention et parcimonie afin de ne pas noyer l’audience d’humour à ne plus en rire et en plus plutôt adapté à un public non natif du monde chinois. En note annexe, je me demande maintenant s’il est courant de présenter les paroles des chansons en sous-titrage discret dans les films du pays des dix royaumes, car c’est une intéressante idée… Peut-être pas quand on doit suivre un combat épique, mais pourquoi pas ! Une belle réussite, en tout cas.