Inazuma Eleven 3 : Feu Explosif

jaquette-inazuma-eleven-3-feu-explosif-nintendo-3ds-jaquette[dropcaps style=’2′]Devant le succès d’Inazuma Eleven, comment ne pas résister à réaliser une trilogie ? Après deux volets sur Nintendo DS, Level-5 aborde la Nintendo 3DS avec le dernier volet des aventures de Mark Evans, Feu Explosif | Foudre Céleste, le retour du diptyque déjà testé avec l’épisode deux. Nous verrons même qu’il s’est transformé en triptyque quelques mois plus tard, l’inspiration Pokemon et Megaman dirons-nous.

Dès le lancement de ce troisième volet, l’ambiance Inazuma Eleven se ressent. Introduction animée et chantée en français dans la version localisée, des sourires, des gestes incroyables, des adversaires ayant l’air sombre. Tous les clichés se réunissent d’entrée de jeu. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises : le Football Frontier International va avoir lieu. Les joueurs du premier volet se souviennent du Football Frontier tout court, tournoi local. Cette version internationale opposera les meilleurs équipes jeunes au monde, une par pays. Seymour Hillman, personnage récurrent de la série, décide donc d’appeler les meilleurs joueurs japonais en leur faisant miroiter une place dans la sélection nationale. Une bonne partie du club de Raimon est présélectionnée, bien évidemment, mais également pas mal de têtes des épisodes précédents. Hurley, Shawn, Scott, … mais aussi d’anciens bad guys tels que Xene, Janus (tous deux de l’Alius Academy) ou encore Caleb (de la New Royal Academy), et même quelques nouveaux qui révèlent bien des surprises. Cette sélection emmènera les élus à rencontrer Travis, leur nouvel entraîneur au passé trouble, et à disputer les matches éliminatoires contre les équipes asiatiques, avant de s’envoler pour le cœur du jeu, le tournoi contre les plus grandes sélections étrangères (Brésil, Italie, etc…) et quelques pays outsiders.[/dropcaps]

Inazuma_eleven_3_nintendo-3DS-06Ce troisième épisode ne s’arrête jamais : il ne se passe pas une demi-heure de jeu sans un retournement de situation ou un tragique événement. Les propos sont d’ailleurs beaucoup plus durs. Le second volet relatait des faits tragiques, ici, ils se déroulent en cours d’aventure. Des maladies, des agressions, des morts, le tout enrobé dans la candeur de la série, bien évidemment, mais tout de même suffisamment marqué pour être notable. Le récit s’en veut donc amélioré. Les personnages sont de moins en moins naïfs et les discussions atteignent enfin le niveau d’un RPG lambda. Merci Level-5, comme pour suivre la courbe d’âge du public visé. Ce dernier peut se considérer choyé puisque l’intégralité des musiques revient à Yasunori Mitsuda qui livre ici un travail de bien meilleure qualité encore que sur les précédents, avec certes les thèmes récurrents mais des compositions réellement de circonstance. La palette d’émotions ayant été agrandie, l’artiste en a profité pour se débrider quelque peu (si l’on peut dire…). Console bien en main, il faut avouer qu’Inazuma Eleven 3 ne révolutionne pas la série. Bien que passé sur Nintendo 3DS, le style graphique n’a pas changé d’un iota. Il ne faut donc pas s’attendre à une foule de détails dans les décors ou une exploration immersive : la vue de trois quarts laissent toujours le joueur vaquer dans des portions de lieux, caractérisés par des points sur une carte du monde. Les modèles 3D sont affinés, mais le bond graphique n’est pas exceptionnel. L’évidente raison à tout cela ? Le jeu est paru au Japon sur Nintendo DS, pour apparaître dans le line-up 3DS uniquement pour l’occident – le jeu n’existe sur 3DS au Japon qu’au travers de la compilation nommée fort à propos Inazuma Eleven 1-2-3. Cette spécificité, complétée à la localisation intégrale en français, explique également le décalage de sortie, plus de trois ans, entre les deux territoires.

Inazuma_eleven_3_nintendo-3DS-01Et si les graphismes sont très similaires, le système de jeu est rigoureusement identique. Les affrontements se déroulent de manière aléatoire au travers de défis chronométrés, en 4 contre 4, assimilés aux combats aléatoires d’un RPG classique. Très simples, ils permettent de monter rapidement en expérience et d’engranger des points d’amitié et de motivation. Ceux-là servent respectivement à recruter de nouveaux joueurs (système inhérent à la série mais un peu hors de propos lors d’une sélection nationale, mais passons) et de pratiquer des entrainements spécifiques, avec amélioration de statistiques à la clé. A noter que IE 3 permet désormais de recruter des joueurs, en plus des deux systèmes traditionnels de la série, au travers de gashapons, dont les machines sont disposées un peu partout. Il nous est toujours demandé de bichonner notre équipe, en choisissant la formation à adopter, les joueurs à sélectionner aussi bien sur le terrain que sur le banc de touche, et cela tout au long du chapitre qui se clôt en règle générale par un beau et grand match de foot, selon les règles du sport, au temps près (deux fois trente minutes, qui tiennent plutôt des dix minutes réelles). La maniabilité se fait toujours intégralement au tactile : nous donnons les directions aux joueurs, une pression vers un autre entraine une passe, une pression sur le but provoque le tir. Lorsque deux joueurs se rencontrent, il est nécessaire de choisir la meilleure tactique à adopter, une technique peu forte mais réussissant régulièrement, ou une plus osée mais difficile à exécuter, ou, mieux, une technique spéciale, consommant des points de fatigue, mais autrement plus puissante. Ces techniques existent en attaque, mais également en défense, dans les buts ou devant. Chaque joueur dispose au maximum de quatre techniques, apprises au fil du jeu, plus deux qui peuvent lui être apprises à notre guise au travers de manuels.

Inazuma_eleven_3_nintendo-3DS-02Chaque match est toujours animé par les nombreuses scénettes accompagnant chaque confrontation. C’est l’occasion pour les fans de retrouver les meilleures techniques des précédents volets, Le choc du Dragon, la Tempête de feu, le Loup légendaire. Toujours ce petit côté Captain Tsubasa très plaisant. Inazuma Eleven 3 propose tout de même deux-trois petites nouveautés mais vraiment rien de révolutionnaire : il est désormais possible d’utiliser des techniques spéciales faisant appel à une grande partie de l’équipe, utilisant des points d’énergie, permettant de progresser rapidement sur le terrain au détriment de l’adversaire, sauf si celui-ci ne réussit à résister avec l’une des siennes. De plus, les tirs peuvent être réalisés à plusieurs : un joueur se trouvant sur la trajectoire est capable de re-frapper le ballon pour augmenter la force du tir. Anecdotique et très difficile à réaliser. Vraiment rien de bien nouveau et c’est là que l’on sent que Level-5 se repose entièrement sur sa formule initiale, très agréable au demeurant mais légèrement redondante pour les habitués. Histoire de complexifier légèrement les matchs : la plupart débute par un but encaissé au premier coup de sifflet, obligatoire, dévoilant la surpuissance de l’équipe adverse, tout de même vite rattrapée 3 ou 4-1 en fin de rencontre… Si l’idée est intéressante, elle lasse très vite puisque se répétant à quasiment tous les matches. Ce troisième volet reste tout de même un petit cran au-dessus niveau difficulté, puisque le levelling/entrainement n’est pas un luxe. Il faut compter un peu moins d’une quinzaine d’heures en ligne droite, et facilement le double voire le triple pour recruter tous les meilleurs joueurs. Level-5 a semble-t-il compris que le post game des précédents volets était sous-exploité : le voici réhabilité avec des tonnes de tournois et secrets à découvrir.

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Les différences entre Feu Explosif et Foudre Céleste se font d’ailleurs sur le scénario annexe, faisant intervenir soit des démons (Feu Explosif) soit des anges (Foudre Céleste). Présents au travers de deux ou trois scènes de quelques secondes, ils n’intègrent pas réellement l’histoire et ne constituent qu’un petit bonus et deux heures de jeu supplémentaires, en post game donc. Le multijoueur en local jusqu’à 4 joueurs est toujours d’actualité, comme le téléchargement de challenges street pass pour affronter les données d’autres joueurs. Rien de bien folichon, ces nouveautés ne sont d’ailleurs pas réellement mis en évidence sur la jaquette, signe d’une volonté de promouvoir le jeu solo.

[section id= »conclusion » style= »border:1px solid white;padding:10px;overflow:auto;background-color:#00a0db;color:#FFFFFF; »]Inazuma Eleven 3 est donc le prolongement logique de la série. Il clôt la première trilogie de belle manière, grâce à son scénario simple mais très vite accrocheur. Plus court que le second volet, il se focalise toutefois sur les entraînements et les matches, véritable leitmotiv du jeu et orientation plus “footballistique” que le sauvetage du monde d’une invasion extraterrestre. L’aspect aventure s’y perd quelque peu malheureusement, et on se retrouve vite à enchaîner les confrontations sportives. Un bon troisième épisode d’une série qui doit toutefois absolument se renouveler pour l’épisode suivant.[/section]