Eyeshield 21 Max Devil Power

Les jeux de sport ne sont pas légion sur Nintendo DS à l’inverse des adaptations d’animés et de mangas. Nintendo a voulu faire coïncider les deux à travers cet Eyeshield 21 Max Devil Power. Mélangeant habilement les univers universitaire et sportif, Eyeshield a très vite connu un grand succès auprès des japonais. Cette fascination s’est alors propagée à travers les frontières pour atteindre le vieux continent. Présentant une activité pourtant peu prisée de par chez nous, il réussit le tour de force d’intéresser les novices en matière de foot US. La conversion est-elle à la hauteur des espérances ? Toute la question est là.

~ Cours Sena, cours !

Avant d’aborder le gameplay du jeu, autant faire un petit focus sur l’histoire. C’est bien beau de participer à des matchs de foot US, encore faut-il en connaître la cause.
Le héros : Sena Kobayakawa. Petit, chétif, peu confiant en ses capacités, il est le souffre-douleur par excellence. Maltraité par les plus âgés et les plus baraqués, Sena n’a jamais eu le courage de se rebeller en raison de son gabarit. Le fait de faire les courses pour les autres lui a permis de développer un don pour la course sans qu’il ne s’en rende compte.
Lors de son arrivée au lycée, il va être repéré par Hiruma, le (tyrannique) responsable du club de foot US. Bien qu’officiellement nouveau manager de l’équipe, Sena va tout de même être amené à participer aux matches sous l’identité d’Eyeshield 21. L’eyeshield est le casque avec visière, qui permet rester anonyme sur le terrain. Grâce à ses extraordinaires capacités de sprinteur, il va propulser l’équipe des Devil Bats parmi les équipes les plus plébiscitées du Japon, allant même jusqu’à représenter le pays dans le monde.
Les fans de Shonen verront dans Eyeshield tous les mécanismes du genre : héros au don certain mais considéré comme naze aux yeux des autres, montée en puissance, compétition, victoires improbables et équipes de héros parfaitement hétéroclite.
Le déroulement de la série est des plus classiques mais il faut bien reconnaître que l’attrait principal n’est pas là. Ce qui importe est l’ambiance qui s’en dégage. C’est sur ce point qu’Eyeshield a réussi à conquérir un large public de par le monde. Cependant, vous ne lisez pas une critique de la série mais celle de son adaptation sur DS. Par conséquent, je m’arrêterai là en ce qui concerne le scénario et l’appréciation de l’animé, en vous conseillant d’y jeter un coup d’œil à l’occasion.

~ Deux façons de jouer

Eyeshield 21 Max Devil Power propose deux phases de gameplay bien distinctes : la recherche et les matches.

Promenade de santé

Dans la partie recherche, on dirige Sena dans des environnements qui sembleront plus que familiers aux habitués de la série. Il s’agira de parler aux bonnes personnes dans les couloirs de l’école, dans les locaux du club ou encore dans la cour. Les protagonistes sont modélisés en SD, c’est-à-dire que les têtes sont surdimensionnées par rapport aux corps. L’aspect dessin animé en est alors accentué. Pour un soft qui désire coller à un animé, c’est plutôt réussi.
Le jeu se découpera en fonction des jours de la semaine. Tous les matins, Sena se lève et se rend à l’école. Les développeurs ont occulté la sempiternelle toilette ainsi que l’enchaînement petit déjeuner-enfilage de chaussures ; passages que l’on devine mais ô combien inintéressants à raconter. A signaler que les cours sont également tronqués. Que reste-il de la vie étudiante ? Peu de choses et les actions s’en voient fortement restreintes. Vous pouvez seulement dialoguer avec les badauds et aller là où votre calepin vous le conseille. Vous reconnaîtrez que ceci diminue grandement votre liberté.
Vous naviguerez donc généralement d’un point A à un point B. La variété n’est hélas pas de mise. Il arrive cependant que des mini-jeux surviennent. Il s’agira généralement de faire un chemin prédéfini dans le temps imparti pour voir le défi réussi.
Durant ces périodes, les matches s’organiseront. De cette façon, nous savons pour sûr que les réelles parties de foot US vont avoir lieu et on avance avec l’espoir de disputer une confrontation…

La beauté du sport

Amoureux de l’arcade sourcilière en miettes détournez votre chemin, vous ne pourrez que pester devant Eyeshield. Fanatiques de la stratégie, accompagnez les brutes que vous venez de voir passer. Les matches se passent de manière plutôt simple, mais pas simpliste, heureusement. Il s’agit de bien discerner les différentes actions.
Quand votre équipe a la balle, vous pourrez tenter une course ou une passe.
Il s’agit alors de mettre à profit l’écran tactile. Vous courrez et désirez éviter les adversaires : il suffit de cliquer sur les cibles indiquant les failles dans la défense pour vous infiltrer. Vous voulez recevoir une passe, il est nécessaire de toucher la balle lors de sa chute pour vous en emparer. Une percée dans la ligne adverse est possible mais il faudra alors écarter les joueurs en glissant de gauche à droite sur l’écran du bas.
Toute action entraîne une utilisation différente du stylet. A noter que lorsque vous défendez, il s’agit de stopper le plus vite possible les joueurs adverses. Frotter l’écran à toute vitesse sera alors votre activité favorite.
Tous les joueurs disposent d’une jauge d’endurance et ils s’arrêtent ou se font stopper quand celle-ci atteint le zéro. Mieux vous réussissez à gratter l’écran, plus vite la jauge descend et plus vite le joueur est mis au sol. Rassurez-vous, la « stamina » remonte pour l’action suivante.

Pas de stratégie à élaborer au préalable, pas de grande course à travers les lignes de yard, ici, il s’agit de réagir à un type d’événement. C’est assez déroutant au départ mais le joueur s’y accommode rapidement.

~ Les soucis arrivent maintenant

En soi, l’alternance est une bonne idée. Elle permet d’apporter de la variété et d’amener des plaisirs différents. Malheureusement, les deux parties sont trop limitées pour réellement nous passionner.

Dans la première, il suffit d’aller d’un point à l’autre. Dans l’autre, répéter les mêmes actions sera nécessaire pour remporter les confrontations. Il suffit de comprendre le principe pour réussir. Il n’y aura pas de bons joueurs et de mauvais : tout le monde est mis à égalité devant la facilité de progression. Dans un sens, ce n’est pas un mal mais la durée de vie en prend forcément un sacré coup. Réussir les matches ne vous demandera pas de grands réflexes. Il est impossible de se retrouver bloqué à cause d’une incompréhension quelconque tellement le jeu nous guide.
Eyeshield 21 Max Devil Power ne vous occupera donc pas plus d’une dizaine d’heures. Les quêtes annexes sont aux abonnés absentes et la replay value est inexistante. C’est dommage car le jeu est agréable en soi. Il pêche juste sur la longueur. La répétitivité de l’ensemble ne lui permet pas de passionner outre mesure.

Certes, le fan du manga sera heureux de naviguer au milieu de lieux connus et côtoyer ses héros. La pilule passera forcément mieux pour lui mais il ne pourra que regretter que les parties de foot US n’aient pas été davantage fouillées. Pour être originales, elles le sont mais occasionnent une lassitude inattendue.

~ Max power qu’ils disaient…

Il y avait de grandes choses à faire avec pareille licence. Les fanatiques s’imaginaient déjà courir à toute allure évitant les joueurs adverses qui déboulent de toutes parts. Ce ne sera pas le cas mais ne soyons pas trop médisants, le coche n’est pas complètement loupé non plus, loin de là. On prend plaisir à jouer malgré l’extrême facilité du jeu. Disons que le passionné de la série sera ravi de voir une adaptation presque réussie, les autres n’y verront qu’un soft à l’ambiance japonaise exacerbée et au principe répétitif au possible. A vous de voir dans quelle camp vous vous situez.