L’Enigme Bugarach

Bugarach… qu’est-ce que Bugarach ? Plutôt connu ces dernières années, Bugarach est le nom d’un petit village français, situé dans l’Aude (11), peuplé d’environ deux cents habitants. Malgré cela, le village semble intéresser plus d’un quidam lorsqu’il s’agit d’ésotérisme et de survie à la fin du monde programmée le 21 décembre 2012. C’est pourquoi trois jeunes réalisateurs français, William Duchêne, Antoine Espagne et Dominique Fihol, ont décidé de mener leur enquête pour découvrir les secrets de Bugarach.

Selon le calendaire maya, le 21 décembre 2012 serait la fin d’un cycle. Pour certains, celle-ci marquerait la fin du monde. Une rumeur en provenance d’internet indique que le village de Bugarach, d’après sa position géographique, serait le seul lieu épargné dans le monde en cas d’apocalypse. Intéressant, mais pourquoi donc ? C’est ce que L’Enigme Bugarach a décidé de nous révéler. Toutefois, il ne s’agit que d’un point de départ. Très vite, le documentaire nous apprend que le village était connu bien avant, en raison de ses étroites liaisons avec le christianisme. Les érudits en la matière – ainsi que les lecteurs du Da Vinci Code… – savent que l’abbé Saunière, soupçonné d’appartenir au Prieuré de Sion y a vécu. Ils savent également que Rennes-le-château, village situé à proximité, a lui aussi marqué l’histoire de cette religion. L’Enigme Bugarach ne vient pas apporter de réponse, mais énumère les différents mystères et légendes associées au village, le tout essentiellement décrit par des témoignages. Souvent pertinents – au pire plutôt amusants voire cocasses – ils amènent des visions différentes des évènements. Que ce soit celui d’un alchimiste, d’un écrivain, d’une habitante du village, du maire historique (depuis 1966) ou encore de « Nounours », tous sont intéressants et contribuent à donner une véritable consistance au propos.

Tout au long de ses 52 minutes, L’Enigme Bugarach dépeint un lieu étonnant, avec des cadrages maitrisés et surtout des transitions totalement transparentes. Le passage d’une singularité à une autre se veut fluide, à tel point qu’il arrive de se demander depuis quand le sujet a basculé. Cela en étonnera donc certains comme cela peut en décontenancer d’autres, devant l’invisibilité du plan. De même, si les témoignages sont intéressants – les exemples du langage des oiseaux sont exceptionnels – ils ne paraissent pas tous indispensables. Comme écrit précédemment, les regards « amusants » donnés par certains interviewés dé-crédibilisent par instant cette enquête pourtant sérieuse. Quoique. Peut-être était-ce l’envie des réalisateurs de ne pas offrir un ton trop solennel à ce recueil de bizarreries scientifiques et historiques. Peut-être était-ce également un souhait de rester sur un format suffisamment court pour ne pas ennuyer le spectateur tout en le frustrant légèrement – ce dernier désirant en savoir encore davantage ensuite.

Quelque soit la vision des réalisateurs, il faut bien reconnaître l’intérêt que suscite ce documentaire a tous les fans d’ésotérisme, de complots voire de mystères scientifiques. Quand bien même la thématique ne vous intéresserait pas, vous y découvrirez un lieu de villégiature pour le moins agréable.