Tetris, un concept vieux comme le monde et un nombre de déclinaisons désormais incalculables. Malgré les âges, le jeu d’Alekseï Pajitnov n’a jamais réellement été modifié. Il y a bien eu de vaines tentatives de transformation en 3D, comme Tetrisphere sur Nintendo 64 mais rien de bien concluant. Les multiples profiteurs de la licence ont souvent préféré rester classiques et ne proposer que de maigres innovations aux joueurs. Nintendo a tout de même su épater la galerie avec son Tetris DS, empli de bonnes idées. THQ a également tenté de bluffer la population grâce à Tetris Evolution sur notre bonne vieille Xbox 360…

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La console étant un monstre de puissance, il est légitime de penser que les développeurs l’ont employée pour améliorer Tetris et rendre le jeu « beau ». Il est cependant difficile de révolutionner un tel titre et encore plus de changer quoi que ce soit au principe. Ainsi, il ne faut pas espérer trouver de grosses nouveautés dans cette version mais juste une vision inédite de la licence. Le but consiste toujours à assembler des blocs pour constituer des lignes. Plus vous avancez dans le temps, plus la vitesse s’accélère. Les réflexes demandés deviennent de plus en plus difficiles à mettre en œuvre et toute la difficulté d’un titre du genre réside justement dans cette montée en puissance. Alors que l’on pourrait penser que seul un jeu d’action peut amener une montée d’adrénaline, Tetris nous démontre le contraire : le stress atteint son paroxysme à partir des niveaux douze-treize et ne descendra pas avant que la partie ne s’achève. Encore faut-il que vous teniez jusque-là : il faut veiller à éliminer fréquemment des lignes pour ne pas se faire piéger en haut de tableau et se voir obligé de concéder une misérable défaite.

Dans le principe, Tetris Evolution n’apporte rien de neuf. Il faut se pencher vers les options et les modes de jeu pour entrevoir l’ombre d’une nouveauté… Si le Marathon – faire le meilleur score possible – est l’activité principale du soft, d’autres possibilités s’offrent à vous. En Score, il s’agit d’atteindre un total de points déterminé au préalable alors qu’en Race, il faudra réaliser des lignes le plus vite possible. Vous trouverez également Ultra, Cascade, Hotline, Go Low et Eraser. Les défis sont variés, sans compter que tous les modes sont paramétrables dans les moindres détails. Le principe reste, certes, le même mais la façon d’appréhender est différente et suffisante pour occuper un peu plus le joueur solitaire. Les joueurs ayant des amis trop envahissants pourront leur fournir une activité intéressante par l’intermédiaire du multi : les modes accessibles en solo le sont également à plusieurs. Le plaisir reste sommaire mais cela suffit à des parties occasionnelles, ou en ligne. Le principe est rigoureusement le même que lors d’un multijoueur classique.

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La réelle « innovation » de ce Tetris Evolution réside en réalité dans ses fonds d’écran et dans ses musiques. Pour fêter le passage à la haute définition, THQ a pourvu son titre de multiples décors, tous profitant d’effets 3D plus ou moins réussis. Cela va du joli, sans plus, à l’assez laid en passant par le quelconque. Même constat au niveau de la bande sonore : si le mythique thème de Tetris remixé est étonnamment audible, il est difficile d’en dire autant de toutes les autres pistes. Il s’agit donc de bien choisir son environnement visuel et sonore afin de ne pas être gavé après quelques minutes de jeu.

Mais où se trouve donc l’intérêt du titre ? Sommes-nous tentés de nous poser. Même si l’enrobage change, un peu, le fond reste rigoureusement le même que celui d’il y a vingt ans. Si l’on pouvait s’attendre à un superbe casse-brique, il faut reconnaître que la déception est au rendez-vous : le titre n’exploite en rien les capacités de la console. THQ n’aura au final pas su innover ni même apporter un réel vent de fraîcheur à cette licence si connue. Bien que disponible à petit prix, autant se tourner vers une version portable, à emporter en vacances, sur la chaise longue.