L’Exoconférence d’Alexandre Astier

exoconference_alexandre_astier_affiche[dropcaps style=’2′]Sujet des Utopiales 2014 : Intelligence(s). Pourquoi ne pas demander à Alexandre Astier, dont le spectacle traite de la vie extraterrestre, d’ouvrir cette quinzième édition du festival ? Question que se sont posés les organisateurs des Utopiales. Et il faut bien avouer qu’après 1 heure 30 de scène, Alexandre Astier leur donne raison.

Pour l’occasion, l’humoriste est accompagné d’un super ordinateur dont la version 5.0 du système d’exploitation, sobrement appelée Swan, va poser quelques soucis durant toute la conférence. Des soucis programmés bien évidemment, qui vont permettre à Alexandre Astier de jouer avec le décalage de vision entre un homme et un robot (“intelligences artificielles”, l’un des quatre thème des Utopiales). Ce décalage provoque la plupart du temps l’hilarité du public quand le robot ne semble pas comprendre la plus simple des commandes mais est capable de prendre des initiatives (malheureuses) à d’autres instants, nous rappelant que la machine n’est que le résultat d’une programmation plus ou moins maligne.[/dropcaps]

exoconference_alexandre_astier_01Au cours de cette conférence, Alexandre Astier vulgarise l’astronomie pour la rendre compréhensible par tous et surtout la mêle à des réflexions bien actuelles et diablement ancrées dans le second degré voire le cynisme, cet humour si particulier dont il a déjà su démontré toute son expertise dans la série Kaamelott. Il s’arrête sur des faits et s’amuse à étirer la logique de l’événement pour attirer le rire, voire pour démontrer des bizarreries de l’histoire. De la représentation du big bang en passant par les révélations de Roswell, des paradoxes scientifiques ou les témoignages de couples américains soi-disant sujets d’expériences extraterrestres. Systématiquement, il met en situation des personnages pour tenter de revivre, de manière terriblement caricaturale et drôle, les événements en proposant sa vision des faits.

Le public l’attend sur ce terrain dès lors qu’une nouvelle situation est décrite. Son fil rouge reste toutefois la plaque dorée placée sur Pioneer 10. Pensée par des scientifiques de haute volée, Alexandre Astier s’amuse à contester les différents choix pratiqués. Position du bras de l’homme, tenue de la femme, direction de la flèche et distances entre les planètes. Ce sketch permet de maintenir la direction du spectacle à savoir la logique scientifique face à l’immensité de l’univers. Dommage que le spectacle s’enchaine et se perde un peu en fin de parcours. Les vingt dernières minutes sont plus brouillons que les précédentes, comme si l’humoriste ne voulait pas sortir du carcan de l’heure et demie. Un peu plus difficile à suivre, la fin n’en reste pas moins égale au personnage, à savoir drôle.

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Car mine de rien, nous rions beaucoup tout au long de la conférence. Incroyablement bien écrit, et sans réelle fausse note tout du long, l’Exoconférence réussit le pari risqué de parler d’astronomie de manière réelle et sérieuse tout en dédramatisant le sujet et en le présentant avec humour. Un tour de force qui n’était pas gagné d’avance. Bravo Alexandre Astier.