L’INDÉPENDANT #5 | SOMMAIRE | THE LAST TINKER | LIFELESS PLANET | HEXCELLS / HEXCELLS PLUS | HOHOKUM
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S’il semble maintenant de bon ton de critiquer le moindre jeu un peu trop « arty », le développement des plates-formes de téléchargement a indéniablement permis une plus large diffusion de ces jeux parfois complètement barrés. On aime ou on n’aime pas, mais les trips étranges se font de plus en plus présents. Si suivre la ballade d’un spermatozoïde doté d’un œil dans une série de tableaux colorés qui oscillent entre poésie et improbable est une proposition qui vous tente, Hohokum est probablement fait pour vous. Probablement.
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A quoi ça ressemble ?
Au risque d’ajouter de l’eau au moulin des « arty-bashers », Hohokum ressemble quand même vachement à un trip d’artiste sous acides. Le tout déborde de couleurs et flirte parfois même avec l’expérimental. A vrai dire, essayer de résumer l’univers visuel de Hohokum est une gageure : ce dernier s’appréhende comme un ensemble de tableaux interconnectés, chacun avec son univers, son identité propre et son thème. On y célèbre des mariages à l’indienne, on y visite des parcs aquatiques, on y organise des parades de cerfs-volants, on y éclaire un ciel nocturne… Entre autres. Seuls points communs à tout cela : le style visuel naïf, coloré et joyeux de l’artiste Richard Hogg et la bande-son souvent planante aux pistes sélectionnées par le studio Honeyslug dans le catalogue du label indépendant Ghostly International.
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Comment ça se joue ?
Le serpent de Hohokum se manie de la plus simple des manières, ce dernier suivant à la lettre la direction du stick analogique et les rares boutons utilisés servant simplement à modifier sa vitesse. On peut donc établir que l’intérêt ludique du soft ne réside pas dans la mise à l’épreuve des réflexes du joueur. Non, l’intérêt de Hohokum, c’est l’exploration de ses multiples tableaux qui, en plus de recréer des micro-univers qui flattent les oreilles et les rétines, sont autant de terrains d’expérimentation propices à toutes sorte de puzzles. A la manière d’un Proteus, le jeu de Honeyslug ne s’embarrasse pas de tutoriaux ou même d’explications : une fois dans un niveau, le joueur est livré à lui-même, libre de tâtonner et d’interagir avec les multiples personnages et éléments qui l’entourent pour chercher à comprendre la logique interne de l’environnement. Ce n’est qu’après cette période de découverte que le serpent contrôlé par le joueur pourra libérer un de ses congénères coincé dans le tableau en question.
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Pourquoi on en parle ?
Vous l’aurez compris, pas vraiment pour le côté scoring et performance de l’ensemble. Le seul but ludique avéré de Hohokum, c’est la libération d’un serpent dans chaque niveau. Et une fois la tâche accomplie, le jeu expédie si rapidement la performance que l’on sent bien que là n’est pas vraiment le but au fond, et que le voyage est plus important que la destination. C’est une démarche qui ne conviendra clairement pas à tous les joueurs et qui a parfois les défauts de ses qualités : en se faisant minimaliste en indications, Hohokum frustre parfois le joueur en le perdant et en le faisant tourner en rond, quand les niveaux sont trop grands et trop denses par exemple. Mais l’un dans l’autre, le jeu s’en sort à merveille quand il s’agit de partir à la découverte de contrées étranges et de peuplades bizarres, dans une démarche qui évoque celle qu’aura eu Botanicula en son temps.
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Hyades
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