Bilan de l’année 2014 [Ryuzaki57]

Curieuse année que 2014. Chaotique sur le plan personnel comme vidéoludique, j’ai un peu de mal à la reconstruire à l’heure où je vous parle.

Noire

Si je devais la qualifier, ce serait d’abord l’année des jeux d’action : j’ai pris beaucoup de plaisir sur Drakengard 3, Action Neptune U, Girls und Panzers, Samurai Warriors 4 et Watchdogs. L’Europe a vu les localisations de Orochi Warriors 3 Utimate, Dynasty Warriors 8XL et des Senran Kagura (3DS et PSVita). Les blockbusters Bayonetta 2, Hyrule Warriors ou encore Sunset Overdrive ont fait les gros titres et visiblement le bonheur de ceux qui y ont joué. Alors oui, il y a du bon et du moins bon, mais il y en a eu pour tout le monde, de tous les styles, du japonais comme de l’occidental.

REKI SHC bQuestion JRPG, mon activité la plus importante après dormir et avant manger, 2014 a été inégale (les excellents Lightning Returns et Tales of Xillia 2 étant comptés en 2013 pou moi). Il y a certes eu quelques expériences très agréables. Moero Chronicle est énorme surprise : pensant acquérir un jeu ecchi un peu anecdotique, je me retrouve avec un pokémon-like PEGI18! Ce dungeon-RPG où l’on affronte des monster girls sexy pour les rallier à sa cause s’est avéré extrêmement technique et accrocheur niveau gameplay. Sword Art Online Hollow Fragment, bien que perfectible dans sa jouabilité, a été néanmoins un bonheur certain pour le fan de SAO que je suis car il retranscrit très efficacement l’esprit de la série. Super Heroine Chronicle, T-RPG impeccable, mérite aussi les honneurs malgré sa réalisation un peu light. Atelier Rorona Plus est un bon remake, mais qui manque le rendez-vous de l’accessibilité. Pareillement, Legend of Heroes Sen no Kiseki II est une suite pleine de qualités, mais qui ne s’est pas assez reformée à mon goût. Comment ne pas également mentionner Hyperdimension Neptunia ReBirth1, remake au petits oignions du jeu fondateur qui sonne comme une affirmation du JRPG du niche. Bref, aucun titre qui ne ressorte vraiment. La claque JRPG est venue de nulle part, puisque ce sont les occidentaux d’Ubisoft qui vont m’émerveiller avec Child of Light, un JRPG petit par sa 2D, mais grand par son intelligence, sa beauté et sa bande-son. Je pense qu’il y a donc là un événement symbolique mais important, une sorte de passage de témoin.

KeithParce que 2014 fut également une année qui a compté pas mal de déceptions, à tel point qu’à l’été, j’en suis venu à me demander si les détracteurs du jeu à la japonaise n’avaient pas quelque part raison. AR no Surge fut un désastre sur presque tous les plans, To Love Darkness Battle Ecstasy de la tromperie pure et simple, Hotaru Nikki terriblement frustrant, Battle Princess of Arcadia une grindfest inbuvable, Hyperdevotion Noire pas à la hauteur du personnage, Senran Kagura Bon Appétit un rien amer, Omega Quintet bancal et Atelier Shallie une dégringolade désolante. Fort heureusement et en plus des JRPG sus-cités, des valeurs sûres comme Hatsune Miku Project Diva F 2nd, les très plaisants Dengeki Bunko Fighting Climax et Infinite Stratos Ignition Hearts, le retour en grâce de Valkyria Chronicles ensoleillent ce tableau en demi-teinte.

Destiny wall2014, c’est aussi à mon avis l’année de la désillusion AAA. Watchdogs garde pour moi des qualités précieuses (gameplay précis, exigeant et innovant, ambiance novatrice), mais a priori, pour beaucoup, ce ne fut pas assez. Destiny, la révolution FPS annoncée, est au plus un bon divertissement qui montre ses limites au bout de quelques heures. Que dire de Assassin’s Creed Unity, limité sur PS4 pour faire plaisir au partenaire Microsoft, qui sort encore plus limité sur tous les supports car pas terminé? Que dire devant la mésaventure de The Crew, AAA sorti en sous-marin tant il ne tenait pas son rang? Que penser de FIFA, qu’on note toujours grassement mais qu’on ne conseille plus que du bout des lèvres? Je pense qu’il serait bon de réfléchir 2 minutes avant de remettre une pièce dans le jukebox AAA, histoire qu’il arrête de faire tourner des disques rayés.

emo_awe_illyaEt là, les grands leaders d’opinion on une responsabilité à faire jouer, car on a assisté cette année à un abandon en règle du jeu AA pour avoir une information essentiellement indé/blockbusters. Entre jeux oubliés, jamais mis en avant, tests en retard ou bâclés, désinformation, rétention d’information, certains sites ont donné une bien mauvaise image du journalisme et plutôt celle de simples communicants sans idéal. Les journalistes ont beau se scandaliser des jeux annualisés, des remasters et du manque de finition, ils ne prennent guère la responsabilité de leurs opinions dans leur ligne éditoriale. Qu’en sera-t-il en 2015? Qui vivra verra, mais il est sûr que les passe-droit accordés aux AAA bancals et la démission déontologique ne peuvent conduire qu’à l’appauvrissement de notre passion.

Vita3DSMon hardware de l’année est de loin la PSVita : j’ai acheté 16 jeux sur l’année pour ce support et apprécié la plupart de ceux auxquels je me suis essayé sur ces 365 jours. En outre, j’ai obtenu via le PS+ 3 jeux qui m’intéressaient (Demon Gaze, Street Fighter X Tekken et Disgaea 4) pour pas un rond. La PS4 s’est bien débrouillée : c’est une meilleure première année que les consoles précédentes. La PS3 résiste bien à la vieillesse mais commet de plus en plus d’impairs. La WiiU devient intéressante malgré son manque total de perspectives : 2015 semble être le moment de craquer, mais il faudra qu’on me fasse un prix. La palme de la déliquescence va à la 3DS, qui s’assoit paresseusement sur sa rente Yôkai Watch/Monster Hunter/Nintendo, essayant à côté de ça de faire du low-cost de ce qui marche sur consoles Playstation (Senran Kagura, Kinki no Magna, Tales of, Atelier Rorona…).

NF titleIl y a eu pas mal de Free to Play console cette année, avec des fortunes très très diverses. Magica Wars, qui vous fait rencontrer des Magical Girls représentant les différentes régions japonaises, s’est révélé très vite redondant. Judas Code, sorte de mélange entre Time Crisis et jeu de carte fut désastrophique : le (bon) character design de base étant ruiné par les illustrations de style comic US insipide des cartes à jouer (pourquoi, mais POURQUOI!?) et par le grinding vite insupportable. Ace Combat Infinity est une arnaque en règle : on ne peut y jouer que 15 minutes toutes les 3h sans payer. A ce tarif, réinsérez votre galette de Assault Horizon : vous vous sentirez tout de suite mieux (c’est du vécu). Le seul nouveau bon F2P, même s’il n’est pas parfait, c’est High School DxD New Fight. Ce dernier copie le modèle économique de Million Arthur (en gonflant un peu les prix, licence oblige), ce qui est plutôt bien, mais surtout ajoute un système de guide character sympa, du costume break en veux-tu en voilà et des boobs à tire larigot. On est vite coincé dans le mode story à cause du move cost exponentiel mais il y a des mini-events tous les jours. Le jeu n’est pas avare en bonnes cartes et la plupart des illustrations feront sans nul doute le bonheur des fans de la série.

MTSi, comme je le disais, les japonais ont un peu lâché le témoin en 2014, les occidentaux ne l’ont pas vraiment récupéré non plus. L’enjeu de 2015 sera donc de qui retrouvera le premier la flamme du gaming éternel. J’attends que Final Fantasy XV casse la malédiction et revienne en grâce, Xenoblade Cross quant à lui devra confirmer son statut. The Division me comblera s’il allie le meilleur du TPS et du RPG multi. Mes candidats à la claque sont Bloodborne et Metal Gear Solid V, ils n’ont pas intérêt à jouer petit bras. En termes de plaisir coupable mais raffiné, mon budget est déjà prêt pour Senran Kagura Estival Versus et son costume break next-gen sur PS4, Hyperdimension Neptune V-II et sa Orange Heart à croquer, Great Ace Attorney pour se creuser un peu la cervelle entre deux combats sulfureux dans Dead or Alive 5 Last Round, Sword Art Online Lost Song qui devient intéressant avec ses personnages inédits, Tales of Zestiria pour Edna ou encore Dragon Quest Heroes pour le côté nostalgique. La révolution sera Makai Trillion ou ne sera pas : ce jeu au character design succulent semble décidé à sortir des sentiers battus du JRPG. Et évidemment, je compte sur toi Sega pour me sortir Project Diva F Extend et Valkyria Chronicles IV. Merci d’avance.

  1. Toujours très amusant de voir arriver du triple A occidental tel que Destiny, Assassin’s Creed et consort au milieu de toutes ces japoniaiseries. Un peu la perruque sur la soupe. Mais honnêtement, cela fait du bien de voir de voir que le Japon reprend du poil de la bête après une si longue traversée du désert ayant duré sur toute la génération PS360 pour ainsi dire. Etrange aussi de voir que les jeux s’exportant de par chez nous soient aussi traditionnels de la vision japonaise. Je serais même tentée de dire que c’est une première tant les jeux jap sortis en Europe lors des générations précédentes se cantonnaient à des représentations plutôt sages (peu de fan service, sans aucun emprunt de visual novel, etc). Là, c’est quelque peu la débandade si je puis dire et je trouve cela fort bien que les éditeurs se lâchent un peu plus dans le choix de leurs prétendants, histoire de montrer un peu plus à nous, pauvres Européens qui avons toujours été – et sommes encore, il suffit de voir que personne ne semble vouloir ressortir quelques vieilles légendes dans nos stores PAL telles que Chrono Cross, Xenogears, les Xenosaga… en démat’ alors que je suis sûre qu’une certaine frange du public n’ayant jamais pu y toucher faute de possibilité de se mettre à l’import à l’époque ou trop jeune serait très demandeuse – le dindon de la farce dès lors qu’il s’agissait de Soleil Levant qu’il existe autre chose que les vieilles séries RPG emblématiques que sont FF, DQ, Suikoden, Wild Arms, Star Ocean, etc…

  2. Merci pour ce florilège de jeux PS Vita. Parce que oui, elle en a dans le ventre la petite, et il est parfois rageant de voir à quel point Sony la néglige. 😥

  3. Tu cites beaucoup de jeux auxquels je voulais me mettre. Ar no Surge, Hyperdevotion Noire, Super Heroine Chronicle, Omega Quintet. Je suis étonné de lire qu’Omega Quintet t’ait déçu, je pensais que c’était le contraire. Je dois tout de même te remercier de m’avoir, mine de rien, raviver la flamme des JRPG. Autant je suivais toujours beaucoup ce qui se passait sur sa scène, autant je ne m’y replongeais pas tant que ça. Il suffit de voir qu’en 2014, je n’ai fini finalement que peu de jeux de ce genre (Parasite Eve, Tales of Vesperia, FFXIII, Bleach the 3rd Phantom). Cela fait bien peu sur une année et 2015 annonce le retour de l’amour fou. Je me replonge avec joie dans ces aventures sur des dizaines d’heures avec le sourire. C’est pourquoi ton bilan m’interpelle pas mal, on se rejoint sur plusieurs points, les AAA décevants, les nombreux RPG dans les cartons, les envies pour 2015. Vivement le bilan de l’année prochaine. 😀

  4. Je te rejoins totalement sur le AA. On parlait déjà en 2013 avec Stéphane Beauverger (le scénariste de Remember Me) du déclin assez regrettable du middle-gaming. Ensuite, je pense que toute la faute ne revient pas aux journalistes, même s’ils manquent dans leur ensemble clairement de courage, de cohérence et de curiosité. Il y a aussi un gros soucis de au niveau de la création, avec une industrie qui se focalise dans les extrêmes du AAA et du jeu indépendant. Ensuite, c’est peut-être aussi une question d’époque, avec des jeux AA qui vont être obligé de passer par le démat et le crowdfunding pour sortir. Si c’est le cas, c’est triste. Il n’y a qu’à espérer que l’enthousiasme qui entoure la sortie de jeux comme Persona 5 remette un coup de fouet (positif) dans tout ça.

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