Bilan de l’année 2011 [L’ced]

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Bilan L'ced

Archaïc fête donc sa première année. Et quelle année ! Si on m’avait dit en 2010 que 2011 serait encore plus folle en sorties, tueries diverses et surprises en quantités toujours plus abondantes… J’aurais probablement troqué mon super pouvoir, pouvoir absorber un nombre incalculable de mojitos sur une Happy Hour, contre celui de Charles Xavier : pouvoir figer le temps à l’envi. Quel grand cru les amis !

Des coups de cœur et des titres polémiques, ce sont mes Tops !

– Une grande année du FPS

Nous sommes au mois de Février 2011 : les hostilités commencent donc un mois plus tard que l’année précédente (Darksiders et Bayonetta sortaient début janvier 2010). Mais ce 24 Février donnait le top départ pour ce qui allait être une excellente année du FPS, à l’aulne de laquelle on peut aisément dire, sans trop prendre de risques, que le FPS est devenu un genre roi sur cette génération de consoles. Mais trêve d’analyses, et revenons à notre top qui démarre avec Bulletstorm, titre de People Can Fly estampillé Epic, qui est pour moi probablement le meilleur opus représentant le FPS à spectacle tirant partie de la recette Call of Duty. Une direction artistique de haute volée, un gameplay volontaire et bien plus fin qu’il n’y paraît. Une campagne hyper maîtrisée. L’année commençait fort.
Quelques semaines plus tard arrivait Crysis 2. Jeu très sérieux et maîtrisé dans son ensemble, voilà un soft pensé aussi bien pour le PC que pour les consoles. Les types de Crytek prouvent avec cet épisode qu’ils savent faire du FPS haut de gamme, parfaitement équilibré dans sa structure et son gameplay (mélange habile d’avancée « couloir » et espaces ouvert). Pour moi, ce Crysis 2 est sûrement le meilleur FPS sorti depuis longtemps, solide et alliant les qualités grand public du FPS console « moderne » et les sensations très crédibles issues de la tradition PCiste du genre. On ajoute à cela le CryEngine 2 parfaitement optimisé et utilisé de manière plus intelligente que pour le premier opus et on obtient une baffe technique inimitable qui amplifie l’ambiance Hollywoodienne et sombre de la campagne. Un must !

 
– L.A. Noire : BGE !

Et au mois de Juin voici que débarque L.A. Noire. Je ne reviendrai pas sur les polémiques quant au « non gameplay » que propose le jeu, les déceptions de beaucoup de joueurs venant de lieux communs éculés et ma foi assez archaïc (-ïques, pardon….) : « une ville ouverte DOIT proposer des tonnes de choses à faire » ou « pas de challenge, ce n’est donc pas un jeu vidéo »,etc ,etc… Moi je dis qu’il est carrément criminel (c’est le cas de le dire) de ne pas reconnaître l’importance de l’existence de ce travail colossal et véritablement génial. Enfin un jeu dont le scénario joue dans la cour des plus grandes histoires jamais écrites. Enfin un jeu qui ne fait aucune concession pour plaire au plus grand nombre, mais dont l’intégrité à tous les niveaux n’a d’égale que le souci du détail et de crédibilité ahurissant qu’a doté la Team Bondi à son bébé. Pas de rebondissement à la noix vainement épique du style : « le meurtrier est la petite sœur cachée de la cousine au troisième degré du héros, qu’on croyait morte avalée par un python royal venu du futur. » Non ! Ici la trame s’articule autour de thèmes aussi sérieux que l’expansion de la ville américaine au début des années 50, le déséquilibre des ménages de la classe moyenne, l’accession aisée à la propriété et le développement des zones pavillonnaires périphériques, ou encore les surplus d’armes et de drogue de l’armée post- Seconde Guerre Mondiale revendus au marché noir. Une façon encyclopédique de nous expliquer un contexte et une époque, de la manière la plus réaliste et crédible qui soit. Pas toujours « fun » le L.A. Noire, je vous l’accorde.

Mais à l’heure où beaucoup d’entre nous ressentent des envies de meurtres quand des incompétents ou ignares de tous bords balaient notre loisirs « puéril et barbare » d’un revers de la main, je pense qu’il est très malvenu de bouder le sérieux et le degré d’élaboration pédagogique d’un titre comme L.A. Noire sous certains prétextes qui figent beaucoup trop le jeu vidéo comme un simple divertissement. Comme si vouloir hisser, de temps en temps, le jeu vidéo au rang de média sérieux relevait du mauvais goût ou de la mauvaise blague. Importantissime, donc, ce Rockstar-là.

 

 

– Dead Island : l’addiction

Dans un autre genre, impossible de ne pas citer le cas Dead Island, sorti en seconde partie d’année. Injustement snipé à sa sortie car les développeurs avaient commis « l’impardonnable » avec un trailer assez génial, le jeu a connu malgré tout un accueil critique honorable. Et à raison. Ce mélange curieux de jeu à base de zombies que l’on affronte en vue FPS, avec un système de combat au corps-à-corps usant d’armes obtenues faites de bric et broc m’a mis une vraie baffe. Que voilà un cocktail détonnant ! L’idée brillante de nous plonger dans un décor paradisiaque magnifiquement représenté sous un Chrome Engine resplendissant est couplée à une structure de jeu à la Borderlands : immersion garantie, addiction insoutenable. Et que dire de la localisation chirurgicale des dégâts complètement hallucinante! Il faut voir les peaux brûler, les articulations des bras et jambes des zombies rompues au point de modifier leur comportement. J’assume complètement le ton psychopathe de cette dernière phrase, car je suis en train de défendre ici l’un des tous meilleurs jeux de zombies que j’aie jamais tenu entre les mains ! Et ce malgré ses défauts évidents.

En terme de tops, je pourrais citer quelques autres titres, mais c’est là l’essentiel des gros jeux qui ont retenu mon attention plus que les autres en 2011. Place maintenant aux déceptions.

Parce qu’il y a eu des déceptions aussi !

– Du blockbuster en veux-tu en voilà !

Je serai assez rapide sur ce paragraphe. Jamais une période comme cette année 2011 ne m’aura donné l’impression d’être un vieux grincheux réactionnaire casse-boules-de-Noël lorsque je fais mon bilan des blockbusters que tout le monde attendait. Dead Space 2Killzone 3Uncharted 3Gears of War 3, Ne-prenons-surtout-pas-de-risques-et-resservons-la-même-soupe 3, Espoirs de thunes Origins, Fake Revelations-2, etc,etc…
J’ai pourtant pris la peine de les faire ces titres… Hélas ! A chaque fois la même sensation de déjà vu, déjà joué. D’accord ! Techniquement c’était mieux que la dernière fois. Et probablement moins bien que la prochaine…
Je ne vais pas faire du cas par cas, mais cet univers des suites de suites de franchises surcapitalisées m’ennuie. J’ai passé des heures agréables sur ces titres. Mêmes quelques moments excellents, d’ailleurs. Et après? La surenchère de moyens, de technique, de mise en scène et aussi de dollars n’est-elle pas démesurée par rapport à l’effet « kisscool » qui se désagrège dans les 48 heures qui succèdent au défilement de leur générique, pour ne laisser que quelques bribes de souvenirs lointains ? Outre le fait, bien entendu, que l’accueil critique de ces grosses Berthas nuit terriblement à la visibilité et à la diffusion de nouvelles idées, de nouveaux concepts ou de nouveaux univers qui ont vraiment du mal à s’imposer (sinon exister !). Car ces titres ne soutiennent jamais l’injuste comparaison sur le plan technique, de la finition ou de l’aboutissement du jeu. Comment rivaliser avec des titres qui bénéficient de moyens astronomiques et polis, cirés et peaufinés depuis déjà 2 voire 3 épisodes ?

 
Quelles raisons auraient les éditeurs de renouveler les franchises, de ne pas procéder à des reboots à priori foireux, de ne pas nous resservir éternellement la même sauce, aussi bonne soit-elle, quand on se montre aussi hostile ou timide à la nouveauté ? L’idée n’est pas ici de provoquer un quelconque questionnement à ce sujet. Mais lorsque que l’on fait le bilan des tops publiés ici et là, impossible de ne pas souligner la quasi-absence de nouvelles franchises. Ceci expliquant probablement cela, le nombre de reboots annoncés, qui sont en fait des nouveaux concepts cachés derrière des noms connus, montre clairement pour moi la trouille noire qui anime les éditeurs au sujet de l’accueil du public envers la nouveauté. Et je pense qu’ils ont bien raison !

Clin d'oeil dans Deus Ex Human Revolution. Blague prophétique sur les franchises à rallonge?

 

– Encore du FPS, mais des gros « moins »  cette fois !

Pour continuer sur les notes négatives, cette grande année du FPS a enfin vu sortir Duke Nukem Forever. Manifestement, ce vaporware aurait dû rester une légende. Car un mythe est tombé. Le titre n’est pas un soft absolument mauvais. Mais il cumule beaucoup trop de déséquilibre dans sa réalisation et ses mécaniques. Le fait que sa structure soit aussi oldschool (mais là quand je dis oldschool, je fais vraiment référence à la préhistoire du FPS) amplifie énormément ses défauts. A faire pour la culture.

– Du FPS, oui ! Mais c’est sur consoles que ça se passe ! (sigh)

Autre point noir made in « FPS planet », je déplore amèrement la fermeture de GSC Gameworld, le studio à l’origine des STALKER. Cette série représente tellement le FPS pur et dur sur PC, que la disparition de ce studio signifie bel et bien le rapport de force au sein des boîtes d’éditions qui se plient à la localisation des profits (et tout ce que cela implique en matière de game design) : c’est sur consoles que ça se passe.Déjà que j’ai eu du mal avec le cas Deus EX Human Revolution… Ne pas pouvoir jouer immédiatement à la suite de mon Best Game Ever à cause d’une optimisation du portage Windows complètement scandaleuse était une véritable mauvaise surprise. Et là les informations tombent : la suite de cette légende du jeu PC est développée en lead platform PS3… Idem pour Battelfield 3. Mettons à côté de tout cela la semi-déception que fut Rage, le dernier bébé d’ID Software (studio pionnier du genre), et j’en arrive à la conclusion suivante. 2011 est indéniablement une grande année pour le FPS. Mais elle marque aussi la popularisation du genre, à tel point que c’est le marché consoles qui dicte désormais la physionomie du marché, le profil , le calibrage et jusqu’à même l’ergonomie des titres. J’avoue ne pas savoir quoi penser de tout cela… Ne boudons tout de même pas notre plaisir face à l’abondance de titres qui représentent un genre assez hermétique au public consoles il y a de cela encore quelques années.

  

Mais aussi des surprises !

– De la plateforme dépaysante…

Et c’est bien là que ça se passe. Outre les titres AAA qui ont bien été au rendez-vous, beaucoup de mon temps de jeu a été dissous de manière fortuite entre des surprises diverses et variées. De Alice : Madness Returns à Trine 2, je me suis retrouvé à sauter des heures durant sur des plateformes toutes plus magnifiques les unes que les autres! Claque artistique niveau ambiances et véritable talent dans le game design pour l’un; pur bonheur graphique et excellent moment multijoueur pour l’autre. Voilà bien des titres que je n’attendais pas, et qui m’ont vraiment pris au ventre. On peut leur opposer des défauts flagrants, c’est sûr. Mais ces projets vont tellement loin dans leur expression artistique tout en proposant des idées de gameplay lumineuses… Que demander de plus ? Voici donc deux voyages au sein d’imaginaires très différents, mais très marqués, que je recommande chaudement.

 

– … et du FPS dépaysant aussi !

En terme de jeu indépendant, je tiens à citer E.Y.E Divine Cybermancy. Une excellente surprise, ce FPS/aventure/rôle. On lui reconnaît tous un manque flagrant de maîtrise et de finition qui a plombé un peu l’accueil critique de ce jeu développé par une équipe de dix amateurs, bien de chez nous. Sauf qu’au final son ambiance, son univers et les sensations de shoot extraordinaires que le jeu procure ont suffi à me faire passer 15 heures vraiment délicieuses. Un délire à l’ancienne où peu de choses sont expliquées et où l’apprentissage dans la douleur est de mise. Pour les vrais.


– Une pluie de concepts, ce sont les jeux indés.

Cette partie de mon bilan semble toute appropriée pour citer la pléthore de jeux indépendants et de concepts tous plus barrés les uns que les autres qui sont sortis cette année. Avec dans l’ensemble un niveau de qualité et de viabilité vraiment convaincant, rendant ce marché extrêmement compétitif désormais. SanctumAnomaly : Warzone,MagickaOutland et évidemment, le roi de ce créneau (encore plus indépendant que tous les autres) qui a fait date : Minecraft. J’en oublie, mais cela fait plusieurs mois que j’ai arrêté de compter les heures de fun, de jouissance en matière de gameplay et de baffes à pleins de niveaux différents sur des titres vendus à des prix totalement raisonnables (et autant de reviews à venir…). Je ne savais plus où donner de la tête, et je pense que cette orgie ininterrompue qu’a été 2011 m’a permis de comprendre quelle serait l’évolution la plus souhaitable pour le gamer du futur : ne pouvoir se contenter que de 10 minutes de sommeil par nuit.

   

 

 

 

Tellement à faire, et si peu de temps…

Je finirai ce bilan en disant que s’il s’avérait que 2012 était effectivement notre dernière année d’existence à tous, ce ne serait pas bien grave. Parce que juste avant il y a eu cette année 2011 de folie. La fin de toute chose étant prévue pour le mois de décembre prochain, ça nous laissera même le temps de faire les tueries en approche (Bioshock Infinite en tête), et même de rattraper des mastodontes qu’une vie sociale à peu près normale a pu nous empêcher de faire (Batman Arkham CityDark SoulsPortal 2Skyrim…). Comme disait ce clown de Joker dans le Batman de 1989 : « Tellement à faire… Et si peu de temps. »

L’heure est venue de souhaiter une excellente année 2012 pleine de jeux et de grands moments à tous. Et pour fêter comme il se doit un joyeux anniversaire à Archaïc, voici une sélection de « cakes » geeks plutôt drôles que j’ai trouvés. A bientôt pour de nouvelles aventures et autres DLC (gratuits !) narrant l’aventure Archaïc.

    
  
 

  1. Punaise, les cakes c’est du lourd 😀
    Merci pour ce bilan, c’était très agréable à lire. Et L.A. Noire, je compte bien me le faire depuis que j’ai le test sur Archaic 🙂 (mais pô vraiment le temps)

  2. Clair qu’il y a du gâteau de compétition. Faut dire que c’est Vidok qui a lancé l’anniversaire de geek ^^.

    Sinon, très sympa ton bilan Ced. J’aime beaucoup voir la diversité qu’on a sur Archaic avec vraiment des genres de prédilection différents et donc d’autant plus de jeux abordés pour l’occasion. Et on se doute bien par exemple que le bilan de Mizakido sera encore complètement différent ^^.

    Sinon, malheureusement toujours pas fan de FPS =p . Je me ferai quand même Deus Ex quand il sera sorti en version complète (ah, petits bonheurs de cette génération…) et E.Y.E. me fait toujours autant de l’oeil (huhu). Il est vraiment aussi hardcore que ça ?

    Et bien sûr, il faut que je me prenne Trine 2.

  3. Excellent bilan, très varié et avec un avis intéressant comme toujours. Je dois encore faire Bulletstorm vu que tu m’avais convaincu, et E.Y.E. qui trône fièrement dans ma liste de jeux Steam, mais comme tu le dis toi même le temps manque cruellement en ce moment 🙁

  4. Hein ? Qu’est-ce que j’ai encore lancé ?!

    Un peu trop de jeux occidentaux pour moi. Bien que E.Y.E me fasse de l’oeil (oh oh) depuis un moment. L’ambiance m’inspire pas mal mais j’ai toujours du mal à jouer sur PC, étant un joueur console avant tout. Je ne comprends pas trop tout le pataquès autour de Dead Island, titre qui ne m’a jamais inspiré. Pas bien saisi non plus en quoi le premier trailer – une cinématique tout ce qu’il y a de plus classique – avait de si prometteur… M’enfin…

    En revanche, je te rejoins sur les suites de suites. Ce qui me gêne ne tient pas dans leur surexposition, bien qu’un peu quand même, mais sur leur manque d’intérêt. C’est bien beau de peaufiner un gameplay au point de le rendre irréprochable, les univers sont de plus en plus stéréotypés et les personnages creux. Je veux être de nouveau surpris !

  5. Ravi de lire une personne qui voit également l’effervescence du jeu-vidéo indépendant! Et je dois bien avouer que E.Y.E. me fait les yeux doux (ah ah) depuis que tu m’en as brièvement parlé. Je ferais prochainement l’essai! J’en suis également pour les suites. J’ai commencé Gears of War 3, j’ai trouvé ça vraiment beau, mais rapidement j’ai vu que j’allais me retaper le même gameplay encore une fois. J’ai lâché au bout de 10 minutes. Et il doit s’agir de la seule suite que j’ai commencé cette année, c’est dire. Une très bonne lecture en tout cas!

  6. On dirait qu’en 2011, Rockstar a eu meilleur goût que l’année 2012 qui s’annonce… Enfin bon, un énième GTA et un nouveau Max Payne, ce n’est pas ce qu’il y a de plus excitant selon moi…

    Autrement, je me dois de te tendre mon chapeau d’avoir casé Alice Madness Return. S’il y a bien un jeu que je voulais poser mes yeux en 2011, c’était celui-là tant son univers paraît fascinant (rien que les différents screens et artworks divers ont un effet hypnotique sur mon esprit). Manque de bol, de temps et de moyens, je n’y ai pas encore touché. Monde cruel ! En espérant que je rattrape mon erreur cette année.

  7. Rah il faut toujours que je me fasse bulletstorm et Deus ex, ainsi que LA noire, le temps est vraiment un bien plus rare et précieux que l’argent )=.

    Sinon j’aime bien ton bilan, même si il est très orienté shooter qui est loin d’être mon genre de prédilection, je trouve toujours très intéressant le regard que tu porte sur le média en général.

  8. Pour ceux qui veulent tenter E.Y.E je pense en faire une review dans pas longtemps. Il n’est pas hardcore de chez hardcore, mais il n’est pas super facile à cerner. Sorti de là il est assez génial !

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