Senran Kagura Peach Beach Splash

[dropcaps style=’2′]Ceux qui suivent Kenichirô Takaki sur twitter savent que le producteur vedette de Marvelous est un grand fan des FPS occidentaux. Bien qu’étant très occupé par ses propres développements, il ne se refuse jamais quelques sessions de Call of Duty ou Battlefield. De la à marier cet intérêt pour le jeu de tir à sa franchise phare Senran Kagura, il n’y avait qu’un pas, franchi cette année avec Senran Kagura Peach Beach Splash.

Le début du jeu n’est pas sans rappeler Senran Kagura Estival Versus : les filles des quatre écoles se retrouvent magiquement transportées sur une île paradisiaque pour s’y affronter, les scénaristes nous refaisant une deuxième fois de suite le coup du tournoi millénaire sorti de nulle part… C’est donc sur le commentaire enjoué (et souvent très drôle) des profs Kiria et Suzune qu’est donné le coup d’envoi de cette compétition de tir pas comme les autres, les héroïnes devant se départager à coups de… pistolets à eau! Les règles sont srictes : interdiction formelle d’utiliser les arts ninja. Senran Kagura Peach Beach Splash est donc le premier épisode canonique à bénéficier d’un gameplay totalement original, le jeu musical Senran Kagura Bon Appétit ayant été officiellement écarté de la timeline.[/dropcaps]

Si Senran Kagura Peach Beach Splash paraît donc être un simple spin-off, l’équipe de développement s’en défend. Les différentes lignes du scénario sont plutôt anecdotiques mais suit cette fois sa propre logique. Au-délà des états d’âme un peu surjoués des héroïnes, la menace d’un ninja rénégat plane sur le groupe désormais prisonnier de cette cage dorée. Quand bien même les développeurs insistent sur le fait que ce dernier épisode continue la ligne de scénario amorcée par Senran Kagura Shinobi Versus (au détriment de celle de Senran Kagura 2 Deep Crimson, officiellement abandonnée), l’histoire est extrêmement peu développée et ne rivalise guère avec les permiers jeux de la série. En même temps, avec un thème principal aussi décalé, il aurait été impossible de construire une trame vraiment sérieuse. La volonté de prolonger l’ambiance légère du précédent pour s’essayer au jeu de tir est assez claire et assez compréhensible.

Tout au plus prépare-t-elle l’avenir car le scénario annonce plusieurs évolutions majeures dans la série : certains personnages sont appelés à partir, dans des circonstances assez intéressantes, et d’autres font leur apparation, comme Ayame qui est en quelque sorte “titularisée” dans le groupe Hanzô. On sera enfin toujours diverti par les histoires secondaires, notamment grâce au duo Ryôbi/Ryona qui rivalise d’ingéniosité dans leur relation SM. Au niveau de la forme, c’est toujours assez modeste avec de simples dialogues statiques agrémentés de quelques chouettes illustrations. Une narration qui est malgré tout encore un coup d’épee dans l’eau, le rendez-vous étant pris pour Senran Kagura 7, teasé à la fin de cet épisode par un bref trailer qui annonce clairement le retour d’une intensité scénaristique beaucoup plus grande.

Le mode solo de Senran Kagura Peach Beach Splash est divisé en plusieurs scénarii correspondant aux différentes factions présentes. Chacune de ces mini-histoires sont elles-mêmes subdivisées en courtes missions consistant éliminer des hordes de petits robots ou à jouer un match contre d’autres personnages, voire contre une équipe adverse au complet. Le joueur dispose de 4 barres de vie pour tenir toute la rencontre ou les jets d’eau fusent de tous les côtés. Le mode normal est extrêmement facile et il faut mettre en hard voire en ultra-hard pour un challenge plus divertissant : l’IA adverse est alors sensiblement plus aggressive, exigeant de la part du joueur mobilité et réactivité. L’IA des alliées est elle nettement moins satisfaisante car totalement erratique. Ces dernières peuvent parfois terminer une missions toutes seules, alors que dans d’autres il faudra aller les réanimer sans cesse.

Si les missions sont assez répétitives, ce nouvel épisode se dote de boss nettement plus originaux et inventifs qu’auparavant, et qui viennent clore les les séries de missions de manière efficace. Réellement difficiles, ces combats mettent votre équipe face à des robots géants assez coriaces, parfois en temps limité. Il y a aussi un assez brilliant clin d’oeille à la série animée avec une Ryona géante à dégommer sans modération. Enfin, le boss final est une merveille d’humour, avec une mise en scène et une musique qui exploitent parfaitement le côté décalé du titre.

Le dernier-né de la série est donc un jeu de tir à la troisième personne, dont les principes de base ne diffèrent pas fondamentalement de ses homologues occidentaux : on vise et on tire avec les mêmes boutons, les amateurs du genre retrouveront donc leurs marques immédiatement. Comme dans n’importe quel jeu de tir compétitif, Senran Kagura Peach Beach Splash offre le choix entre différentes armes de puissance, portée et cadence de tir variées. Cet arsenal représente bien tous les styles de jeux, entre ceux qui apprécie l’intensité du corps-à-corps et ceux qui préfèrent dominer le terrain à distance. Le double-saut étant particulièrement vigoureux, on peut effectuer des aerials assez spectaculaires au sniper.

 

Le gameplay a par défaut une assistance à la visée, formule qui de prime abord paraît infantilisante, mais qui se justifie par des déplacements nettement plus rapides et imprévisibles que dans un Call of Duty ou un Battlefield, le jet pack permettant de traverser la carte à une vitesse inouïe. Très clairement, sans ça, les joueurs passeraient leur temps à se rater. Il y a un vrai parti pris pour rendre l’action complètement effrénée de la première à la dernière minute, ce qui marche plutôt bien : il est impossible de “camper”, par exemple. Mais l’aide à la visée n’est pas la visée automatique, et ne se traduit pas par un nivellement par le bas : hors de question de tirer de n’importe quel angle, car un mauvais positionement sa traduira toujours par un jet d’eau dans le vide. Précisons que les chargeurs d’eau sont limités, et que par conséquent il faudra recharger régulièrement comme dans n’importe quel jeu de tir. En fonction de l’arme en votre possession, cela peut prendre très longtemps et vous exposer d’autant plus. Recharger en sautant accélère grandement le pompage de l’eau et incite donc à un jeu très aérien et extrêmement vif. En changeant de genre, Senran Kagura ne perd donc rien de son dynamisme.

En plus de choisir une arme, le jeu vous demandera également de préparer un deck de cartes. Ce jeu de cartes à collectionner est en fait un dérivé du jeu smartphone Senran Kagura New Wave qui sévit sur l’archipel, dont il reprend l’esprit en adaptant les règles au TPS de Marvelous. A la fin de chaque mission, vous recevez un sachet de cartes à ouvrir qui contient des plus au moins rares, exactement comme dans la réalité. Il y a plusieurs types, la carte “animal de compagnie” permettant par exemple d’invoquer une mascotte qui va soigner votre personnage, attaquer les autres, etc. Les cartes plus classiques représentant les filles ont divers effets : effectuer un tir de laser, augmenter votre attaque, s’octroyer un bouclier, gêner les rechargements de l’adversaire, les geler, etc. La diversité des effets permet de se constituer une véritable tactique de jeu à la manière des atout de Call of Duty.

Les cartes sont réutilisables après un court instant de rechargement, et on peut donc avoir recours à son deck plusieurs fois dans la même partie. Et pour la première fois dans un trading card game, vous allez être content d’avoir des doubles : chaque carte en trop sera transformée en points d’expérience et servira à booster les points de vie des personnages et la puissance des armes. Avec pas moins de 821 cartes, la collection est carrément vaste et constitue un vrai jeu dans le jeu pour peu que l’on se mette à rechercher le deck parfait. La seule chose que l’on reprocher au système est que les cartes d’attaque prennent parfois un peu trop le pas sur le tir, qui est pourtant l’idée de départ…

Senran Kagura oblige, la compétition sera entrecoupée de petites scènes assez osées, le producteur n’hésitant pas encore une fois à se mouiller question érostime. Au puru puru finish de Senran Kagura Estival Versus succède le kune kune finish dans ce Senran Kagura Peach Beach Splash : il s’agit d’asperger sauvagement un personnage KO à l’endroit désiré pour lui retirer le haut ou le bas du bikini. Vous l’aurez compris, le jeu ne fait pas mystère de ses intentions, chose flagrante au vu des angles suggestifs lors des poses de défaites. Les costumes sont toujours destructibles, et d’autres peuvent maintenant être détrempés pour plus de “transparence”. Au rang des bonnes surprises, on note le possibilité de changer la vendeuse du magasin qui vend les costumes et accessoires in-game, pour y placer la damoiselle de son choix. Bref, encore un épisode blindé de fan-service qui ne devrait pas décevoir les amateurs, même si l’ensemble est nettement moins varié que dans le précédent.

Avec 33 personnages dans le jeu de base et 4 de plus en DLC, Senran Kagura Peach Beach Splash est encore plus généreux que ses prédécesseurs. Le casting de Senran Kagura Estival Versus est là en totalité, donc tout le monde retrouvera sa favorite pour ce nouveau titre. La nouveauté vient là encore de Senran Kagura New Wave puisque trois personnages originaux du jeu de cartes sont ajoutés. On trouve également des invitées de sociétés tierces en DLC payant : le trio de Dead or Alive Ayane, Honoka et Marie-Rose, ainsi que Super Sonico de NitroPlus. Par l’absence de version portable cette fois, le moteur a pu être perfectionné sur PS4 pour une modélisation encore plus poussée et sexy, sans compter une animation toujours plus fluide, plus riche avec moult effets aquatiques. Plus que jamais un régal pour les yeux.

Qui dit jeu de tir dit multijoueur en ligne, et Senran Kagura Peach Beach Splash en est donc pourvu. Celui-ci s’étend sur deux grands axes qui sont le jeu compétitif et le jeu coopératif. Le mode survie réunit jusqu’à six joueurs qui devront tenir des bases face à 50 vagues d’ennemis. Autant dire vous dire qu’à la vague numéro 30, le travail d’équipe doit être impeccable car on est vite débordé par les hordes d’ennemis de plus en plus résistants. C’est ici qu’il faut utiliser le nure power-up : si des alliés vous arrosent suffisament, vous bénéficiez pendant un instant d’une aura qui vous dispense de recharger! Répartir les rôles entre attaquants et soutiens est important pour tenir les objectifs.

Lançons-nous ensuite dans une partie classée. Les modes match par équipe et domination sont choisis aléatoirement à chaque partie pour opposer les deux équipes de cinq. Seulement là, on s’amuse nettement moins. Il faut dire que les rencontres peuvent être salement déséquilibrées : la plupart des joueurs ont leur personnage, les armes et leurs meilleures cartes au niveau maximum, donc il faut accumuler énormément d’expérience en solo avant d’avoir ne serait-ce qu’une chance de gagner. Ensuite et étant donnés le rythme effréné des matches et le caractère exigu des cartes, la confusion règne souvent et on a pas toujours l’impression d’avoir la maîtrise du jeu. L’équilibre de jeu quant aux armes et aux cartes paraît encore perfectible : le bouclier par exemple est bien trop présent, rendant certains matches complètement infructueux. Kenichirô Takaki avait n’a eu de cesse de rassurer quant à l’accessibilité du titre, mais c’est plutôt raté. Le matchmaking n’est pas non plus très performant, prenant de longues minutes pour constituer les équipes quand il ne déconnecte pas tout le monde… Pour ne rien arranger, le lag est toujours assez gênant en 1.07, chose qui n’existait pas dans le précédent titre. Mine de rien, il y a encore beaucoup de travail pour atteindre le niveau de maîtrise d’un Battlefield 1 pour ne citer que le plus grand.

  1. J’ai pu acheter le jeu dans le magasin rétrogaming du coin…
    Et je voulais savoir si c’était normal, d’avoir des petits ralentissement sur la PS4 première génération?
    J’ai eu le même soucis, avec Nier Automata!
    Rien de grave, mais je préfère demander.

    PS l’animation du jet-pack me fait penser à Mario Sunshine sur Gamecube! :love:

    1. Je ne me souviens d’aucun ralentissement, par contre on m’en a effectivement rapportés. Peut-être suis-je tout simplement… passé entre les gouttes XD
      Par contre dans Nier Automata j’en ai eu quelques uns.

  2. Merci d’avoir pris le temps de répondre à mon commentaire.
    Après comme je l’ai dis ça ne m’est arrivé que très rarement, et ça n’a nullement gâché mon plaisir de jeu.
    Puis entre nous en ce moment je joue à un très bon jeu open World sur ma WiiU (oui y’a encore des ireductibles qui jouent encore sur ce machin)…
    Et ce très bon jeu (que je n’ai nullement besoin de cité je pense) a des fois des chutes de framerate pas super agréable…
    Mais vu que je pardonne les quelques tare technique à ce jeu ci, je les pardonnes également à NieR:Automata et à PBS m’enfin j’arrive encore a jouer à mes jeux PS1 sans être choquer par la technique ou les temps de chargement de l’infini…
    Donc je pense pas être des plus exigeant en ce qui concerne la technique d’un jeu, même si bien entendu c’est toujours plus agreable quand un jeu est parfaitement fluide évidement.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *