Et puis, enfin, vous pourrez passer à la tournée. Se déplacer avec son tour bus et le protéger des ennemis qui veulent vous arrêter mais surtout investir le champ de bataille. Monter sa scène et détruire la scène ennemis en donnant un putain de show. Ces phases sont mises en scène à la manière d’un STR, elles aussi assez simplifiées par rapport aux ténors du style. Heureusement, les premières batailles se révéleront simples à remporter et surtout bien dirigistes (didacticiel quand tu nous tiens) et ça, ce n’est pas de trop pour les premières fois car la maniabilité s’avère peu évidente, voire carrément déroutante en premier lieu. On finit toutefois par s’y faire, il suffit juste de faire preuve d’un peu de patience et de sang-froid. D’ailleurs, si vous voulez vous frotter au multijoueur (bon courage car les serveurs sont bien vides), vous avez plutôt intérêt d’aimer ces phases de batailles de scènes car le mode repose sur ce genre de séquences, même si vous pouvez incarner les autres armées de méchants loulous que vous avez rencontré dans le mode histoire.
It’s A Long Way To The Top…
Vous l’aurez compris, Brütal Legend se singularise par son côté bâtard, un mélange des styles inédit et improbable. Malheureusement, c’est plutôt un bâtard mal léché. Tous les styles abordés s’avèrent simplistes et limités en terme de gameplay. Il est logique que tout ça reste moins complet qu’un appartenant pur jus au style en question mais le résultat est quand même un peu short. Ce qui fait que le tour du gameplay se fait assez vite. C’est simple : le jeu dévoile toutes ses facettes durant sa première moitié où l’on se trouve dans la première région du monde. Durant la seconde, tout se répète, on refait les mêmes phases et de plus, on passe très vite les lieux rencontrés. Le rythme de l’histoire avance à vitesse grand V et on traverse trois régions dans le même laps de temps que l’on est resté dans la région de départ. Étrange… Et ça l’est d’autant plus que l’histoire peut se clôturer très rapidement. En gros, vous passez trois/quatre heures à découvrir le gameplay et à peu près la même durée à répéter ce que vous avez déjà fait sans subtilités supplémentaires (tout du moins pas assez importantes pour pouvoir catégoriser ça comme richesse). C’est bien dommage car la première partie de l’histoire regorge de missions plutôt variées, les situations varient également. Pour la seconde partie, vous tombez sur le même genre de situations, seul le décor et les acteurs changent.
Il y a bien des alternatives pour allonger la durée de vie mais il ne faudra pas vraiment compter là-dessus car elles se montrent elles aussi extrêmement répétitives. C’est simple, à quelques exceptions près, vous retrouvez dans le lot toujours les mêmes, de la chasse aux monstres à la course en passant par des embuscades ou de phases de «voiture canon» (on hisse la voiture en hauteur et on tire sur tous les ennemis qui approchent). Il y a également de nombreuses quêtes d’exploration comme trouver tous les dragons bâillonnes (cent vingt au compteur), déterrer toutes les ruines, trouver tous les solos vous conférant de nouvelles capacités… Mais en l’absence de mini-map, il faut admettre que tout le côté exploration peut devenir agaçant. Sans compter que certaines de ces quêtes se révéleront indispensables à faire pour avancer, surtout dans des modes de difficulté plus ardus. Trouver des dragons conférant des bonus de santé et faire quelques missions secondaires pour gagner quelques deniers afin d’acheter des améliorations qui pourront s’avérer bien pratiques pour avancer en l’occurrence. Brütal Legend pourra se montrer assez rébarbatif en somme au bout du compte.
Malgré tout, ces défauts dérangeront principalement les gamers purs et durs. Le non-gamer, le simple fan de metal pourra y trouver son compte. Le gamer, lui, désire plus de richesse car le jeu vidéo, ça le connaît. Plus besoin d’avoir du simpliste, il a déjà passé cette phase depuis longtemps. Le voilà le nœud du problème. Brütal Legend s’avère être un soft destiné au public rock/metal mais également aux gamers amateurs de cette musique. Le scénario, même s’il s’avère plutôt basique dans l’esprit, est très sympa à suivre grâce à la bonne dose de bonne humeur et d’humour ironique et caricatural insufflés dedans. De plus, les références diverses à l’univers rock/metal sont légion, ce qui flatte beaucoup la personne tenant la manette qui arrive à les saisir et le motive ainsi à continuer sa partie. Le simple gamer pas particulièrement sympathisant et n’appréciant pas spécialement les riffs saturés trouvera bien un peu de plaisir au démarrage mais restera vite sur sa faim, peut-être trop pour arrêter prématurément.
[section id= »conclusion » style= »border:1px solid white;padding:10px;overflow:auto;background-color:#00a0db;color:#FFFFFF; »]Brütal Legend est un jeu sympa, on ne pourra pas le nier, on s’amuse sans problèmes. Mais il semble bâclé. Il aurait pu être un grand jeu mais on dirait que Double Fine a dû agir dans la précipitation pour le terminer et respecter les délais. Même si le côté redondant dérange dans la seconde partie du jeu, on sent qu’elle n’aurait pas dû être montrée au public sous cette forme à la base, qu’il y aurait dû en avoir plus et se renouveler davantage (le nombre de régions en témoigne, surtout que la dernière est vaste ainsi que le côté inabouti des différent style en jeu, comme si ça avait été laissé en suspens). En gros, on sent que Double Fine a fait de son mieux pour éviter de décevoir, de colmater les trous comme il pouvait pour contenter tout le monde. Il n’empêche qu’il ne se montre pas à la hauteur de ce qu’il aurait dû être. Mais qu’on ne s’y trompe pas, si vous souhaitez passer un petit temps de fun, de rock’n roll et de rigolade sans se prendre la tête, Brütal Legend comblera cette envie passagère sans souci.[/section]
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