Arc the Lad : Le Clan des Deimos

Il y a encore quelques mois (années?), nous avons vu fleurir de nombreux RPG sur Playstation pour le plus grand bonheur des fans du genre. Mais ne vous êtes-vous jamais demander quel a été le précurseur à tous ces magnifiques RPG sur Playstation? Arc the Lad. Derrière ce nom évocateur (!), se cache pourtant un monument du Tactical-RPG. Depuis lors, les joueurs ont pu s’essayer à Arc II et III, tous deux géniaux (j’aurais peut-être une petite préférence pour le deuxième épisode). Les fans espéraient secrètement un nouvel épisode. Après plus de 3 ans d’attente, Sony sort finalement cette suite tant attendue. Qu’en est-il en définitif? Je vous conseille de lire ce qui suit pour le savoir.

~ Que de changements au programme

Avant toute chose, il faut savoir que ce n’est plus Sony Computer qui s’est occupé du jeu, mais une petite équipe de développement du nom de Cattle Call. Que possède-t-elle à son actif ? Arc the Lad IV est son deuxième jeu, le premier fut Tsugunai, l’un des premiers jeux d’aventure de la Playstation 2. Bref, tout cela pour dire que d’emblée on sait que l’on ne retrouvera certainement pas la même magie que dans les précédents.

Pourtant, en lançant le jeu, l’euphorie monte : un écran-titre sobre mais accompagné par le thème désormais mythique de la série. Après avoir validé le New Game, on assiste à petit combat d’entraînement entre l’un des héros Kharg avec un Loyd, le protecteur du village dans lequel ils se trouvent. Pour l’instant, les graphismes, sans être transcendants, sont tout à fait corrects, l’animation suit également. Après moins de dix minutes de jeu le premier combat débute. Même si les coups sont un peu mous, la 3D est toujours aussi agréable, le système de jeu est agréable avec une zone de déplacement inspirée de Sakura Taisen (pas de cases). Bon, dans l’ensemble, les combats sont clairement moins épiques qu’avant mais ça passe : donc petite déception. Nous y reviendrons. Le problème vient peut-être d’autres choses mais quoi?

~ Deux destinées, une seule histoire

Le jeu vous propose de suivre l’histoire de deux points de vue différents grâce à deux personnages, Kharg et Darc. Pour mieux comprendre cela, je vais vous toucher deux mots de l’histoire.

Des centaines d’années auparavant, les humains et les hommes vivaient en harmonie. Mais un jour, les esprits en ont eu assez de l’envie de dominer tout qui émanait des humains. Ils sont alors disparus de la surface de la terre en laissant seulement derrière eux des pierres sacrées, cinq pour être exact, gérant les différents éléments (la terre, le feu, l’eau, le vent et le ciel). De nos jours (au temps du jeu, on s’était compris), un despote nommé Dakkam envisage de prendre possession des cinq pierres des esprits pour dominer le monde – l’originalité poussée à son paroxysme. Vous incarnez donc Kharg et Darc, deux frères nés de l’union d’une humaine, Nafia, et d’un démon, Windorf. Cette union, tenue secrète pendant longtemps, se sut dans les deux camps, c’est alors que les deux amants durent se séparer, chacun emmenant un des deux enfants de son côté. Kharg fut élevé par sa mère chez les humains, Darc fut l’esclave d’une démone pendant une bonne partie de sa jeunesse en raison de la mort prématurée de son paternel. Son caractère s’en est donc vu fortement marqué. Il reste cependant un garçon tout à fait droit mais un peu impulsif.

Les deux frangins ne se connaissent pas du tout, tout les sépare et pourtant, ils vont se retrouver pour une cause commune. Ainsi, le jeu se scinde en deux puisque vous jouez en alternance avec chacun des héros jusqu’aux retrouvailles que l’on attend fébrilement pendant de longues heures.

L’histoire, bien que classique, est intéressante, et c’est là que réside la force principale du jeu. Sans cela, il serait très vite tombé dans les oubliettes des mauvais titres.

~ Le coche est loupé

Tout d’abord, l’histoire est moins prenante que dans les précédents opus, on le regrette amèrement quand on se souvient de celle du deux, notamment. Arrive ensuite le gros point noir du jeu : les personnages. Excepté les deux protagonistes cités, les héros sont moches (Cattleya, Delma), sans personnalité (Mar) et ont une démarche affreuse (Paulette… on ne rigole pas !). Nul besoin de s’étendre sur le sujet au risque de descendre davantage ce jeu qui passionne pendant près d’une trentaine d’heures. Le design est donc un point assez délicat. Nous avons certes Darc qui le sauve mais certains personnages sont vraiment trop horribles pour juste contrebalancer.

Deuxième point négatif : le système de combat.

Quand on se nomme Arc the Lad IV, l’erreur n’est pas permise. Ici, les affrontements sont mous. Les coups mettent du temps à sortir et on ne ressent aucun impact. L’originalité n’est pas de mise et les attaques classiques et les magies sont les seules actions envisageables. Pourtant, il demeure des éléments qui sortent de l’ordinaire. Frapper un ennemi oblige généralement le joueur à réfléchir un petit moment avant. En effet, il est nécessaire de vérifier la portée de l’arme du héros sélectionné avant. Le bouton R1 devient alors un allié de choix. Grâce à cette portée, vous pouvez frapper plusieurs ennemis simultanément, et donc gagner plusieurs tours. De même, viser le dos provoquera de plus amples dégâts. Le côté tactique des batailles apparaît donc quelque peu sans pour autant atteindre l’intensité des pontes du genre (FF Tactics, Front Mission, Shining Force).

~ Au final

Au final, Arc the Lad IV est un petit soft tout à fait préconisé aux fans de Tactical-RPG pour passer le temps. Malgré une bande son agréable à l’oreille, le jeu ne peut pas se relever de toutes ses tares. Les fans de la série ont du se ruer dessus et ont forcément été déçus. Quand on connaît l’excellence des premiers (surtout le deux, encore une fois), il est difficile de pardonner à Sony. Confier le développement d’un tel soft à un petit studio était une erreur. Les joueurs occasionnels peuvent éventuellement se pencher sur cet épisode pour son principe des deux destinées. Si vous pouvez vous le procurer pas cher, n’hésitez pas.