Pretty Cure DS

Les japonais sont très certainement les meilleurs quand il s’agit d’inventer les titres les plus longs pour des jeux vidéo. Et ils le prouvent avec Futari ha Pretty Cure Max Heart DANZEN! DS de Pretty Cure Chikara o awasete Dai Battle!! Pour plus de commodités, notre charmant jeu sera nommé « Pretty Cure DS » au cours des lignes qui suivent…

Un peu d’anime ?

Pretty Cure est à l’origine une série animée purement japonaise, aussi bien dans la réalisation que dans l’humour : couleurs flashies, idoles bien niaises et super pouvoirs à foison. Vous vous souvenez tous de Sailor Moon ? Une jeune lycéenne aux super pouvoirs aidée de ses amies pour contrer les forces du mal qui viennent s’emparer de la Terre. Pretty Cure, c’est pareil, le côté bon enfant en plus : les héroïnes sont Nagisa et Honoka, deux collégiennes tout ce qu’il y a de plus banales. Banales jusqu’au moment où un pluie de météorites tombe sur la planète et libèrent chacune un téléphone (!) accompagné de petites créatures à la langue bien pendue. L’une choisit Nagisa et se nomme Mepple, l’autre, Mipple, choisit Honoka.

Les deux jeunes filles vont alors devoir se confronter aux forces de la Dusk Zone, les obligeant à utiliser les pouvoirs des fameux téléphones portables. Elles se transforment pour devenir Cure White (Nagisa) et Cure Black (Honoka) et risquent leur vie pour sauver la Terre…

Et ce n’est que le début de la première saison. Notre jeu prend part dans la seconde, Max Heart (dont une partie est déjà contée dans l’épisode GBA) durant laquelle un troisième personnage fait son apparition, Hikari, qui serait la reine du monde de Mepple et Mipple, venant recouvrer la mémoire sur Terre. Le trio nouvellement formé devra alors s’opposer à de tout nouveaux ennemis. Un scénario qui ne deviendra pas le point de fort de la série et encore moins du jeu. Le fan jubilera en tout cas bien plus que le profane.

Mignon mais beau

Pretty Cure DS passe pour une adaptation sans prétention, mais graphiquement choyée, Matrix Software oblige (Final Fantasy III et IV, Avalon Code). Les décors sont suffisamment détaillés pour ne pas faire peur, intégrant à merveille les jolies héroïnes de la série, très bien dessinées. Le rendu 2D offre donc un rendu très proche de l’anime. Sans que cela ne soit dramatique, les ennemis n’ont malheureusement pas bénéficié du même soin. Etant donné qu’on passe son temps à les tabasser, il n’est pas réellement prenant de les observer. L’ensemble des sprites se bat avec des décors en 3D en fond. A l’instar d’un Pandemonium, des rotations sont possibles de temps en temps, précalculées, pour apporter un peu de variété. L’ensemble se veut harmonieux, étonnant pour une production aussi mineure.

Entre chaque niveau, vous avez le droit à des passages de scénario, très légers, composés d’écrans fixes et surtout de voix digitalisées. D’excellente qualité, elles permettent de s’immiscer un peu plus dans cet univers féerique, enfantin, certes, mais qui devient très agréable au fur et à mesure de la (courte) progression. Dans le même ordre d’idée, à chaque début et fin de niveau, vous pouvez visionner une scène animée, tirée de la série, mettant en scène les héroïnes en train de se transformer ou de lier leurs forces. De qualité proprement excellente, ces scènes montrent une fois de plus que la DS peut accueillir de superbes cinématiques. C’est bien là l’une des forces de Pretty Cure DS, en plus de sa très bonne réalisation.

C’est même la tornade

Les blasés de la violence gratuite trouveront ici un havre de paix tant la joie de vivre transpire de Pretty Cure DS. Les couleurs flashies sont de rigueur et, à l’exception des ennemis, le sombre est clairement absent de l’écran. Ce dernier est empli de paillettes et, la cerise sur le gâteau : les ennemis explosent dans des gerbes d’étoiles. Les monstres font sourire et les héroïnes sont touchantes de par leurs mimiques entre les niveaux (surtout Nagisa d’ailleurs).

Les jeunes joueurs apprécieront, les joueuses également ainsi que les personnes désireuses de s’évader un peu des univers trop sérieux. Toujours à essayer de réfléchir sur la fin d’un Evangelion, à contempler les morts par dizaines dans Elfen Lied ou à compter les références à la seconde guerre mondiale de Now and then, here and there, le spectateur trouvera l’univers de Pretty Crure reposant.

D’ailleurs, lorsque vous récupérez les items en forme de lapin et vainquez les différents boss du jeu, vous débloquez des mini-jeux tout à fait amusants. Il est par exemple question de tourner des boulettes de riz correctement à l’aide du stylet pour éviter qu’elles soient trop cuites. Seules utilisations du tactile d’ailleurs, soit dit-en-passant.

Un beat’em all pacifique ?

Oui, c’est étrange mais pourtant, c’est l’impression laissée par Pretty Cure DS puisqu’il s’agit tout de même d’un Beat’em all dans la pur tradition des Street of Rage, Golden Axe et autres Double Dragon. L’avancée se fait donc par zone. Une fois l’intégralité des ennemis éliminée, vous passez à la suivante jusqu’à atteindre le demi-boss puis boss. Répétitif au possible, le principe reste accrocheur. Les attaques sont limitées, les déplacements également, mais qu’importe, on avance. Exactement comme Street of Rage à l’époque, mais dans une autre ambiance. L’un des gros soucis vient par contre de l’absence de jeu en coopératif. Une aberration pour ce genre, d’autant que tous les niveaux s’arpentent avec deux héroïnes, dont une dirigée par l’IA.

La durée de vie en prend donc un sérieux coup puisqu’il vous faudra à tout casser deux heures pour achever le mode story, la première fois, et encore moins la seconde pour peu que vous passiez les dialogues. L’intérêt reste alors les mini-jeux qui tiennent en haleine une autre heure, et c’est tout. Bref, cinq heures de jeu tout au plus, sans replay-value. Vite fait, bien fait.

Dure est la chute

Sur le papier plutôt bon – agréable à parcourir, plutôt joli, attachant – Pretty Cure DS se tire une balle dans le pied avec son contenu rachitique. Que l’aventure se boucle en deux heures peut passer, mais l’absence de multi et d’à-côtés pour renouveler l’expérience de jeu est quelque chose de bien plus condamnable et le fait rester au fond des bacs de jeux nippons…

[wptab name=’Playthrough’][youtube]http://www.youtube.com/watch?v=DAUVAQ2dQ4k[/youtube][/wptab]
[end_wptabset]