Brothers in Arms DS

Brothers in Arms fait partie de la caste des jeux dont on pensait toute adaptation impossible sur portable. Le titre d’Ubisoft se déroulant dans des environnements entièrement en 3D, notre chère portable n’a pas réputation à gérer ceci aisément, même si, heureusement, elle a su en impressionner plus d’un depuis quelque temps avec des titres tels que Dragon Quest Monsters. Première intrusion réussie de Brothers in Arms sur DS ? Peut-être bien…

Un pari risqué

Brothers in Arms a su s’imposer au fil des ans au sein des softs de guerre comme sont Medal of Honor, Call of Duty ou SOCOM. Pour se faire valoir dans la cour des grands, il faut savoir proposer quelque chose d’inédit ou de différent et c’était le cas : la possibilité de gérer une troupe de soldats en leur donnant des ordres. D’un coup, le niveau stratégique des missions paraissait bien plus important que dans la plupart des titres du genre. Les cérébraux ont ainsi pu s’en donner à cœur joie. Cependant, il arrive que lors de certains portages, des concessions doivent être faites. Figurez-vous que Gearbox a décidé de revoir entièrement sa copie pour cette édition DS. Il n’est plus question de diriger toute une troupe de personnages, mais uniquement un soldat…

Autre changement de taille : finie la vue subjective. Apparemment, les développeurs ont pensé que le style du FPS ne semblait pas se prêter à la plate-forme. Nous nous retrouvons donc désormais avec une vue à la troisième personne avec ainsi notre personnage au premier plan.
Devant ces changements, il est légitime de se demander si l’on est en face d’un bon épisode de la série, ou en tout cas d’un volet respectant l’esprit de ses prédécesseurs.

Un pari soigné

Et la réponse tombe bien vite : oui ! Dès les premières missions, on se retrouve dans le feu de l’action : balles qui filent, grenades qui explosent et soldats qui crient. Tout ce qui fait habituellement office de symbole à la guerre est présent, ce qui, avouons-le, est surprenant. Malgré les limitations sonores de la console, on en prend plein les oreilles. Même si les soldats ne s’expriment qu’en anglais ou en allemand, l’ambiance de guerre est bel et bien là. Sur ce plan-là, ce Brothers in Arms DS n’a rien à envier à ses grands frères tournant sur consoles de salon. Et c’est sans compter sur l’excellence de la réalisation qui renforce le bon premier avis que l’on peut avoir en lançant le titre pour la première fois.

En effet, comme vous avez pu le constater via les images qui habillent cette page, Brothers in Arms présente une réalisation qui surprend. Les décors sont en grande partie en 3D et seuls quelques détails – herbes, poteaux, … – restent en deux dimensions. Les maisons, bâtiments et autres véhicules sont parfaitement modélisés ; à noter que ces derniers peuvent être pilotés au cours de certains missions.

Un pari stylé

Pour continuer dans les bons points de ce Brothers in Arms, nous pouvons aborder le sujet de la maniabilité. Les touches directionnelles (ou celles de droite si vous êtes gaucher) servent aux déplacements quand l’orientation et le reste des actions se font grâce au tactile, mis à part le fait de tirer, localisé sur la gâchette de gauche. A l’aide du stylet, vous pourrez diriger votre soldat. Les icônes situées en haut de l’écran vous permettront de recharger, zoomer ou changer d’armes. Les trois actions demandent une utilisation différente du tactile : appuyer sur des lunettes pour zoomer, faire glisser un chargeur pour recharger et un clic sur l’arme vous autorisera à visionner l’inventaire de l’armement. Une pression sur la grenade du bas de l’écran suivie d’un calibrage et vous pourrez liquider les ennemis embusqués.

La maniabilité de ce Brothers in Arms ne demande pas une grande prise en main et le joueur se lance dans l’aventure très vite sans se poser beaucoup de questions. Il faut dire que la mise en scène n’est pas anodine à cela puisque vous débuterez le jeu accroché à un arbre et vous devrez vite vous libérer de votre parachute pour ne pas mourir bêtement après seulement vingt secondes de jeu.

Moins complexe qu’un Metroid Prime Hunters, Brothers in Arms propose tout un panel d’actions aisément réalisable et sans l’ombre d’un souci. Il s’agit certainement là d’une belle prouesse de la part des développeurs de Gearbox qui ont su parfaitement utiliser le potentiel et les fonctionnalités de la console.

Un pari blessé

Ce Brothers in Arms vous invitera dans un premier temps à prendre part à la campagne de Normandie, constituée de quatre missions. Au fil de votre avancée, vous en débloquerez d’autres comme la Tunisie et Les Ardennes. Vos objectifs seront des plus classiques et propres à tout jeu du genre, prise de position et sauvetage de soldats essentiellement. Ne vous attendez pas à être surpris par vos actions, ni même être perdu dans un niveau puisqu’une charmante flèche verte vous indique à tout moment où il faut vous rendre. A contrario, il arrivera souvent que vous perdiez avec pour raison officielle « Désobéissance » alors que vous êtes en pleine fusillade. En effet, les motifs de défaite sont parfois obscurs, ce qui peut énerver à la longue.
Le plaisir de jeu tiendra pendant six-sept heures avant de voir le soft entièrement bouclé, à savoir seize missions réparties dans les trois campagnes sus-citées. Arrivera alors le moment de se plonger dans le mode multi pour espérer prolonger le plaisir. Malheureusement, pas de online, seules des parties à plusieurs cartouches sont possibles. Il vous faudra alors trouver des amis, proches, ayant eux aussi acquis Brothers in Arms. Il sera alors question de combat à mort entre vous, pas de coopération possible.

Mais un pari validé !

En raison d’une durée de vie un peu juste, Brothers in Arms loupe de peu le statut de très bon jeu. Pourtant, il en a l’étoffe : une réalisation soignée, une bande-son excellente, une maniabilité très bien pensée et une ambiance réussie sont autant d’arguments en sa faveur. Gearbox n’a pas déçu. Bien au contraire même. La société nous a étonné en exploitant la portable de Nintendo bien mieux qu’espéré. Cependant, le plaisir est un peu trop éphémère pour les pros du pad qui ne mettront guère plus d’un ou deux après-midi pour boucler le jeu.