Utopiales 2016 : les séances spéciales

En dehors de la compétition internationale et des rétrospectives, les Utopiales permettent de découvrir de nombreux films ne rentrant dans aucune de ces cases, des projections parfois inédites, des curiosités que les organisateurs espèrent faire découvrir aux festivaliers. Cette année, on peut dire que tous les regards se sont portés sur la diffusion en avant-première française de Premier Contact (Arrival) du canadien Denis Villeneuve, à qui l’on doit notamment Sicario ou encore Incendies, et qui tourne actuellement le prochain Blade Runner. Une séance en salle comble et une surveillance particulièrement forte, de peur de voir un screener arriver sur la toile un mois avant sa sortie officielle en France, prévue pour le 7 décembre. A raison ?


 

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Accel World : Infinite Burst de Masakazu Obara
Japon, 2016, 82’, VOSTF

En 2046, de nombreux aspects de la vie quotidienne sont fortement liés aux réseaux virtuels. Néanmoins, même dans un monde aussi avancé, le harcèlement à l’école n’a pas disparu. Haruyuki, collégien petit obèse, est un enfant qui souffre de cette persécution. Un jour, très populaire, Neige Noire lui propose de rejoindre un mystérieux programme, le Brain Burst…

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AVIS DE VIDOK :

Il est toujours difficile de découvrir un film, adapté d’une série dont on ne sait rien, car, Accel World et moi n’avons jamais croisé nos chemins. L’équipe de réalisation a par ailleurs pensé aux personnes comme moi en intégrant un long récapitulatif de la série en amorce. Fausse bonne idée : le récapitulatif n’était pas assez long et détaillé pour que le profane comprenne bien tous les enjeux, et il était bien trop long pour les connaisseurs. Autant dire que les deux populations rentrent dans la véritable intrigue un peu refroidies, pour ne jamais crier au génie tant le film s’arrête sur des scènes dispensables à l’histoire et oublie de zapper les scènes avec peu d’intérêt. Accel World : Infinite Burst ne semble pas, malgré son format, en qualité de dessin et ne représente, au final, qu’une sorte de gros OAV, dont la moitié est dispensable. Sympa.

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AVIS DE VIDOK :

Fait étonnant : Identify ne connaît pas de sortie en salle. Et pourtant, visuellement, le film a de quoi impressionner. Réalisé par Steven Gomez – qui vient du domaine des effets spéciaux – Identify ne fait pas d’économies sur le grand spectacle. Les robots sont superbes, les fusillades crédibles et les environnements propices à ce genre d’histoire. D’histoire, Identify en une à la fois inédite et déjà vue mille fois : une troupe part en mission d’évaluation dans un complexe pendant 2 jours coupés de tout, pas de chance les robots présents sur place sont loin d’être de simples punching-balls. Vous remplacez les machines par des expériences génétiques et vous obtenez une bonne série Z. Reste que le casting est de bon goût et que l’action quasi perpétuelle fait passer un bon moment. Intéressant cet Identify mais vite oublié.

AVIS DE MIZAKIDO :

Identify aura été – malheureusement pour lui – le film du coup de barre, logé en plein milieu du festival dans une journée chargée. Donc en toute objectivité : c’était sympa mais quand même un peu long. Pas vraiment un goût de déjà vu ou d’un scénario trop flou pour faire style, mais pas de quoi casser des briques. L’homme contre la machine, le cyborg / homme augmenté entre les deux, une rébellion, une société obscure qui veut tester à balles réelles son escadron de robots, ça dérape, et on peut se douter que pas mal de monde va mourir… En fait Identify manque cruellement d’une véritable originalité pour faire mouche, et cela ne se remarque pas uniquement au niveau du scénario : réalisé par un expert des effets spéciaux, le film ne manque pas d’une certaine plastique mais celle-ci n’arrive pas non plus à convaincre par son extravagance. On passe un moment… Pas mauvais mais pas spécialement remarquable non plus, la seule chose qui ne le fera pas oublier ce film sont ces quelques lignes et l’éventuelle incruste dans une conversation.

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Identify de Steven Gomez
Royaume-Uni, 2016, 109′, VOSTF

A l’heure de l’avènement de la robotique, est mis au point le projet S.A.R : des robots dotés d’intelligence artificielle et autonomes au combat. Appelés à les rencontrer, le Capitaine Bukes et ses hommes se rendent sur l’île d’entraînement, guidés par la jeune humanoïde, Mills. Lorsque les robots décident de prendre eux-mêmes leur contrôle, l’entraînement tourne à l’affrontement. Le futur de l’humanité est en jeu.

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Premier Contact de Denis Villeneuve
Etats-Unis, 2016, 116’, VOSTF

Le  monde  a  été  envahi  par  des  extraterrestres.  Le  gouvernement  américain  embauche  le  docteur  Louise  Banks,  une  experte  en  linguistique,  afin qu’elle déchiffre leur langage et découvre leurs intentions.

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AVIS DE VIDOK :

Entre deux vigiles et prise de parole préventive, Premier Contact faisait figure de blockbuster aux Utopiales. Superproduction, dirigée par Denis Villeneuve aux commandes de Blade Runner 2, Premier Contact présente la possible réaction des humains en cas de contact avec des extraterrestres, sous un angle inédit : celui de la découverte de chacun. S’il est de coutume de proposer un bon film de guerre avec des aliens belliqueux, Premier Contact nous propose de suivre une équipe scientifique désireuse de dialoguer et d’apprendre le langage alien. Il s’agit d’une véritable aventure, étonnamment juste, pertinente et cohérente. Les acteurs sont excellents, que ce soit Forest Whitaker, Jeremy Renner ou Amy Adams. Le trio porte tout le film et nous emmène avec lui dans son final génial (mais pas sans quelques questions laissées en suspens…). Nous ne savons pas vraiment où le réalisateur nous emmène dans son ambiance lourde – avec ses héros presque toujours épuisés. Epuisés, comme nous, après ce film haletant et passionnant.

AVIS DE MIZAKIDO :

L’attente du film était palpable tant son avant-première a attiré du monde aux Utopiales. Il faut dire que Denis Villeneuve s’est taillée une bonne réputation auprès des amateurs de cinéma. Alors quand l’homme s’attaque à la science-fiction, on l’attend au tournant, d’autant plus quand on annonce que c’est lui qui va réaliser le prochain Blade Runner. N’ayant vu aucune bande-annonce, c’est donc à froid que j’ai découvert Premier Contact. Pour résumer : c’est une baffe monumentale. Je ne pense pas avoir pris mon pied cinématiquement dans un film du genre depuis Interstellar (qui est mine de rien très cérébral), et c’est pour les mêmes raisons que j’ai adoré le film de Villeneuve : le propos plus que l’enrobage. Attention, Premier Contact est très beau, avec ses plans magistraux et sa direction artistique sobre mais percutante. Mais c’est au niveau de son histoire que le film prend toute son ampleur. Une histoire plutôt simple diront certains – j’acquiesce sans sourciller – mais dont la justesse propose une véritable réflexion sur de multiples plans, qu’ils soient sur l’humanité, le langage ou tout simplement sur l’éventuelle possibilité du “et si ça arrivait un jour”. Tellement de sujets abordés. Une œuvre posée où l’on ne s’ennuie absolument jamais, avec une ambiance pesante, magique et émouvante, c’est aussi ce que propose Premier Contact, dont l’affiche bien léchée assure excellemment bien le travail, en particulier Amy Adams, vraiment bluffante. Une chose est sûre : je le reverrais lors de sa sortie officielle en France.

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<harmony/> de Michael Arias et Takashi Nakamura
Etats-Unis, 2016, 116’, VOSTF

Après que le monde a survécu à un chaos planétaire, Le Maelstrom, la société parfaite existe finalement grâce à la nanotechnologie médicale et  à  la  mise  en  place  d’un  code  éthique  sur  la  protection  sociale  et  la  considération  mutuelle.  Ce  monde  parfait  est  pour  autant  un  leurre  et  trois jeunes filles veulent dénoncer cette « bonté totalitaire et la sur-médicamentation » en mettant fin à leur vie…

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AVIS DE VIDOK :

Dur. Harmony ne se laisse pas approcher facilement. Si Empire of Corpses, premier volet du projet Itoh, était plutôt accessible, Harmony fait en sorte que le spectateur soit assez souvent perdu pour pousser au questionnement. L’intrigue se déroule lentement et il ne faut pas s’étonner de piétiner au moins autant que l’héroïne. Affichant une société aseptisée, Harmony s’emballe à partir de la première scène gore qui contraste – volontairement – avec les premières dizaines de minutes. Le film semble se perdre dans son propos, nous abreuvant de dialogues pas toujours (souvent ?) passionnants et en nous faisant miroiter un dénouement explosif. Spoiler : ce ne sera pas le cas et attendez d’entendre le « boss final ». Crispant et déprimant, un peu comme l’ambiance décrite dans Harmony. En cela, le film réussit son pari de nous transmettre sa vision du future, en oubliant que le cinéma est aussi et surtout là pour divertir.

AVIS DE MIZAKIDO :

Après le très bon Empire of Corpses diffusé durant l’édition 2015 des Utopiales, c’était avec un certain intérêt que l’on pouvait attendre Harmony, la seconde nouvelle de Project Itoh à être adaptée en animé. Cette fois-ci, et Studio 4°C qui est derrière, et le résultat aura bien du mal à convaincre la majorité. En effet, si le film semblait s’engouffrer dans une histoire de science-fiction plutôt bien fichue, celle-ci sent le déjà vu : une société dystopique où la vie des gens sont gérées par un système informatisé, et dans laquelle on suit l’enquête d’une flic qui travaille pour mais n’adhère pas à celui-ci, un incident arrive, c’est la panique, c’est le questionnement, tout ça… Je ne citerais que Psycho-Pass pour faire la comparaison. On peut mettre de côté ce point mais cela n’est que pour mieux voir les énormes problèmes de rythme qui pilonnent le film : trop de dialogues pas toujours intéressants, pas assez de scènes qui bougent, et de surprenants moments où l’intrigue s’emballe pour nous balancer une bonne grosse scène bien gore ou une ligne de texte bien malsaine. Difficile de s’attacher aux personnages, aseptisés et déprimants au possible, surtout quand on leur colle une voix de gamine alors que c’est censé être une foutue méchante. Difficile aussi d’être subjugué par la réalisation de cet animé, franchement molle, avec ces décors vides et son animation sans grand panache. Tout cela était peut-être voulu comme pour mettre en avant une dimension un récit critique qui apporte une réflexion, mais franchement, il était possible de faire bien mieux et bien moins lourdingue. N’est visiblement pas Mamoru Oshii qui veut.

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