L’Indépendant #4 – Spéciale Wadjet Eye Games

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Il existe une poignée de villes dans le monde qui a laissé une marque forte dans la conscience collective occidentale (et souvent au-delà). Après les avoir vues et revues, présentées sous toutes les coutures dans des films, des séries, des animes ou des romans, leurs monuments permettent de les identifier au premier regard et il devient presque naturel de projeter sur elles les attributs d’un caractère quasi-humain. New York est très certainement de ces villes et Dave Gilbert, fondateur de Wadjet Eye Games, se plaît beaucoup à évoquer sa mystique.

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A quoi ça ressemble ?

Ce bundle regroupant les quatre premiers épisodes de la série Blackwell, l’identité visuelle de l’ensemble peut parfois faire preuve d’étranges variations. Les portraits oscillent donc entre l’inexistant et le très sympathique en passant parfois par l’étrangement horrible au gré des épisodes. Les graphismes évoquent quant à eux tour à tour le grain pixellisé de la Super NES et quelques effets en FMV pas forcément très heureux dignes de l’époque Playstation. Dans l’ensemble, les quatre jeux offrent tout de même une prestation technique très honorable dans ce style retro qui a fait la notoriété de Wadjet Eye Games et s’évertuent surtout à faire revivre un New York de pixels dans lequel il est des plus plaisants de se plonger. Le doublage est quant à lui de qualité malgré quelques fausses notes et quelques changements d’acteurs incarnant certains personnages récurrents au gré des épisodes. Mais d’un point de vue sonore, c’est l’excellente bande-son jazzy de Thomas Regin qui instaurera une véritable atmosphère new-yorkaise à partir du deuxième épisode et qu’on retiendra à coup sûr.

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Comment ça se joue ?

Pas de grosse surprise en perspective : ces quatre Point & Click du fondateur de Wadjet Eye Games suivent un schéma des plus classiques. La série proposant au joueur de guider Rosangela Blackell et son fantôme attitré Joey Mallone dans des enquêtes pour découvrir les circonstances de la mort d’un ou plusieurs fantômes bloqués dans les limbes, le gameplay typique du genre se prête à merveille à l’action. On clique donc partout, on trouve des indices, on ramasse des objets et on les utilise dans la bonne situation pour progresser. Les différents jeux introduisent toutefois au fur et à mesure quelques petites originalités, comme l’utilisation de l’invisibilité et de l’intangibilité de Joey pour espionner tranquillement des suspects ou la combinaison des notes dans le calepin de Rosangela qui lui permettent de faire des déductions débouchant sur de nouvelles pistes d’enquête. Quant à la recherche de mots-clé tapés directement au clavier dans un ordinateur ou un annuaire virtuels pour faire avancer l’intrigue ou creuser le background, elle est devenue entretemps un grand classique des jeux édités par Wadjet Eye Games.

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Pourquoi on en parle ?

Le gros point fort des Blackwell, c’est certainement l’évocation de cette mystique dont je parlais en introduction. Dave Gilbert arrive dans chaque jeu à évoquer la ville en à peine une dizaine de lieux et il exploite la petite histoire de la Grosse Pomme en mettant en scène quelques figures réelles qui y ont contribué et en faisant découvrir quelques-uns des mythes de sa légende urbaine à des joueurs pas forcément aussi familiers avec la ville qu’ils ne le penseraient. On sent derrière ce traitement un amour palpable et communicatif de New York. En partant de cette base, Dave Gilbert tisse également sa propre trame et son propre mythe local, ancré dans le surnaturel des fantômes et de créatures plus étranges encore. Après un premier épisode peut-être un peu hésitant, les suites tressent une fresque dont chaque affaire permet de creuser un peu plus la cohérence à force de références aux événements passés et de révélations apportées à des questions laissées en suspens. Les Blackwell sont autant une succession de petites enquêtes éparses centrées sur la vie et la mort d’un habitant de ville que la construction organique d’une toile de fond qui gagne en clarté à mesure que le joueur découvre un à un les traits et les relations qui relient ensemble des éléments apparemment disparates. Dave Gilbert lie ainsi de manière habile le microcosme au macrocosme, les habitants à leur ville. Sans doute parce que dans sa vision, les deux sont inséparables.

Hyades

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Blackwell Screenshot 01 - Legacy

Blackwell Screenshot 02 - Unbound

Blackwell Screenshot 04 - Deception

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